Il s’en excusait en disant que, nouvellement marié à une jeune femme de l’aristocratie, il avait bien le droit de se réchauffer un peu à ses charmes. Il oubliait que sa situation n’était pas celle du commun des mortels : son poste était celui de geôlier de l’Europe, dont la moitié au moins attendait et surveillait le moment de s’échapper et de briser ses chaînes. Le moindre relâchement devait lui être fatal.
Il ne savait pas se défendre d’une femme portant l’auréole d’une origine royale ; cette femme, même visiblement dangereuse, devait forcer aisément la cuirasse de son cœur ; une fois dans la place, elle userait de ses charmes et de son aristocratie pour s’approprier exclusivement ses soins, en lui suscitant maintes difficultés ; il lui était facile de le tenir en son pouvoir et de lui faire des ennemis partout en le poussant à faire du tort à ses propres amis pour la protéger et réveiller par des imprudences la colère de ses ennemis.
Il paraît que la haute politique conseille d’apprivoiser le destructeur du monde, Napoléon, par les liens doux de l’amour et de la parenté. Il est vrai, le sacrifice sera pénible, et les souvenirs douloureux pourront bien augmenter l’amertume de ce sacrifice, mais le bien-être de la monarchie autrichienne paraît l’exiger néanmoins, surtout si la restitution des provinces perdues était comprise dans le présent de noces…
Dans les basses-cours, rien que des poules, point de coqs ; point de serins dans les cages, rien que des serines ; point de petits chiens dans les appartements, rien que des chiennes. Les livres – et quels pitoyables livres ! –
sont expurgés ciseaux en main ; des pages, des lignes, des mots même coupés, sans qu’il vienne à l’idée des coupeurs que, devant ces trous, les archiduchesses rêvent…
Sachant qu’un jour, pour les besoins de la politique autrichienne, elle épouserait un souverain, elle apprenait le rudiment des princesses : la musique, le dessin, l’équitation, le billard, le beau style et les langues. Elle parlait l’allemand, l’anglais, le turc, l’espagnol, l’italien, le français et le latin, pour être à même de pouvoir converser avec son futur époux d’où qu’il vînt.
Trois
chansons surprenantes
Guy BRETON raconte comment à la fin
du 17ème siècle, une vague de pudibonderie déferle sur la France.
FENELON y participe en écrivant une
chanson sur un air à la mode : un
chanteur (du TRIO CHANTECLAIR) , en costume d'époque, s'accompagnant d'un luth chante un couplet. Au 18ème siècle,
MONTESQUIEU composa une
chanson pour Madame de Grave. le TRIO CHANTECLAIR (en costume d'époque)...