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3,37

sur 1284 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une lecture que je redoutais connaissant l'appartenance d'André Breton au mouvement surréaliste. En fait, si ce livre est difficilement classable, il n'est pas hermétique. Ce qui fait son originalité c'est qu'il ne s'agit pas d'un réel récit autobiographique, ni d'un roman, ni d'un essai philosophique, mais d'un mélange des trois genres. Texte particulier donc dans sa forme, mais que j'ai trouvé intéressant et très abordable. de plus l'auteur fournit de nombreuses références littéraires et artistiques, nommant écrivains et peintres. L'ouvrage est enrichi de dessins et photographies. le seul point négatif réside dans la grande quantité de notes annexes ou en bas des pages. Un livre que je conseille. Cette découverte d'André Breton m'incitant à lire d'autres oeuvres de cet auteur.
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Léone Camille Ghislaine D. est un coup de foudre, une passion fugace d'André Breton, une danseuse figurante de théatre, dont la fillette a été confiée à ses parents,qui a eu des protecteurs,s'est adonnée au trafic de drogue,une jeune femme rencontrée entre deux guerres au moment des années folles et du mouvement surréaliste.Mais elle est plus que ça.
Nadja, dont le prénom est le début d'espérance en russe est une poupée frêle à la grâce enfantine,aux "yeux de fougère","aux cheveux d'avoine","au sourire imperceptible", sa sensibilité touche André Breton.
"Tu écriras un roman sur moi.Je t'assure..." avait-elle affirmé.
Et effectivement Nadja, roman autobiographique(le livre le plus lu de l'auteur), naitra en 1928, un livre illustré de photos,objets,portraits,documents,dessins symboliques de Nadja qui s'inscrit dans une démarche créatrice surréaliste car les images font écho au texte.
Qui suis-je? s'interroge André Breton, persuadé que les personnages crées sont partie prenante de l'auteur.
Qui est-elle? s'efforce-t-il de répondre dans un deuxième temps.Héroïne surréaliste, elle rit de tout et "jongle avec les noms de certains mets" alors qu'ils déambulent de restaurants en cafés, elle s'effraie de tout, lorsqu'il déclame Baudelaire,elle est une enfant qui touche de sa main l'affiche d'une "main rouge à l'index pointé",elle est la fée "qui se pose à peine en marchant", l'intuitive qui voit ce qui ne se verra que l'instant d'après,mais se donne "des airs du Diable", elle est entre poésie et vraie vie, à la frontière de l'inconscient,elle est surréaliste.
Entre l'hôtel Prince de Galles de Saint Germain et l'éloignement pour la "merveilleuse anonyme", en fait Suzanne Musard citée en fin de livre, Nadja s'attache de plus en plus vu "le pouvoir" qu'il exerce sur elle, (alors que lui ne l'aime pas, elle, vraiment) et elle sombrera par la suite dans la folie pour s'interroger elle aussi Qui suis-je?
Superbe!
André Breton,écrivain français du XX° siècle, promotteur et principal animateur du mouvement surréaliste,fondateur de revues poétiques, a été un poète engagé à la vie tumultueuse.
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Voici le roman du surréalisme. On y retrouve tous les grands principes édictés par André Breton lui-même dans son "Manifeste du surréalisme": construction aléatoire liée au hasard objectif, référence au rêve et remise en cause des codes bourgeois. Mais, contrairement au "Paysan de Paris" d'Aragon, ce roman révèle trop l'égocentrisme de son auteur-personnage. Certes, il a une dimension autobiographique, on s'en rend compte dès le départ, et il est donc logique que Breton parle du personnage-Breton, que le monde, ou la surréalité de ce monde soit perçue depuis son regard et ses fantasmes. Pourtant, on sent tout le long du roman, la haute estime de l'auteur pour sa personne, pour sa place dans la société parisienne et son rôle dans le mouvement surréaliste. Sa rencontre avec le personnage de Nadja est aussi marquée par cette posture. L'empathie qu'il éprouve pour cette femme aux comportements troubles et fantasques est purement égoïste.
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Je craignais un peu de relire ce roman, lu pendant mes études, et dont je ne conservais rien.
Les premières pages semblaient me conforter dans mes craintes avec leurs longues phrases à consonnances philosophiques sur le "qui suis-je?". Et puis, à un moment, j'ai basculé et j'ai lu le roman, certes bien court, d'une traite. Je me suis trouvée comme hypnotisée par la plume de Breton et je voulais poursuivre à tout prix cette balade dans Paris aux côtés de lui et de Nadja.

L'ensemble de l'ouvrage, composé de texte sans beaucoup d'émotion et de photos qui évitent à l'auteur de décrire ou expliquer, confine à l'inexplicable. Autant je comprends que ce roman puisse être complètement hermétique à certains lecteurs, autant je serais bien en peine d'expliquer ce qui m'a tant attirée et poussée à lire jusqu'à la dernière page sans lâcher une fois l'ouvrage.

Une deuxième rencontre qui, cette fois, me laissera quelque chose d'indéfinissable, comme une impression fugace qui me portera sans doute à relire le roman dans vingt ans.
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Nadja est mystérieuse, envoûtante un peu délirante et même insaisissable. J'ai été envoûtée, happée par cette écriture que je ne connaissais pas, que je ne sais pas définir. Je l'ai lu d'un trait, presque sans pause, avide de tourner les pages, consciente que cet ouvrage me dépasse complètement, insaisissable comme Nadja.
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« Qui suis-je ? » Une intrigante entrée en matière qui va passionner les amateurs d'art et de littérature. André Breton évoque des anecdotes de Victor Hugo, Flaubert, Courbet, Chirico, Huysmans pour expliquer qu'on connait un artiste bien mieux par ses propos directs que par les longues explications des critiques.

Dans cette première partie, tout comme dans la troisième, ses phrases sont parfois longues et, me semble-t-il, inutilement alambiquées. Certes, c'est beau et littéraire, mais l'on se demande : et Nadja dans tout ça ?

Elle arrive (enfin) dans la 2e partie, en expliquant avoir choisi ce surnom car en russe, Nadja est le commencement du mot espérance. Changement de rythme. André Breton est plus simple et plus direct, et partant, plus percutant.Tout l'épisode est écrit sur le vif, au jour le jour, à la manière d'un journal intime, qui commence le 5 octobre 1926. C'est un réel plaisir de le suivre dans cette rencontre mystérieuse.

Au delà de cette relation aussi brève qu'étrange, j'ai beaucoup aimé les descriptions de Paris, les flâneries dans les rues du 9e et du 10è arrondissements, qui nous plongent dans l'époque d'entre deux guerres comme si on y était. J'ai aussi été touchée par Nadja, cette « âme errante » décalée sans le sou qui, avant de sombrer dans la folie, agace et envoûte Breton.

Et pour couronner agréablement ce bref texte, des portraits, photos de rue et de lieux, des dessins de Nadja (comme celui de la page de couverture de l'édition Folio que je trouve génial) accompagnent le récit autobiographique pour lui donner plus de force et de réalité. On comprend son but d'une phrase :

« La vie est autre que ce qu'on écrit »
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Ce récit, auto-biographique, raconte la rencontre de l'auteur avec Nadja et leurs rendez-vous et promenades dans Paris. A la fin on découvre qu'elle a fini internée dans un asile. le personnage de Nadja est un mystère, une rencontre saugrenue.
Récit est un bien grand mot, car ce livre est assez loufoque et inclassable, ni un roman, ni un journal intime, ni un essai mais un peu tout ça à la fois. du coup la lecture n'est pas aisée. le contexte de cette rencontre, l'ambiance de l'époque, l'air du temps occupe un bon tiers de ce récit : revues de pièces de théâtre, entretiens avec d'autres surréalistes, … Les pages sur la relation de l'auteur avec Nadja sont très belles, Nadja fascine, dérange, l'amour éprouvé est désespéré, mêlé de fascination et de respect. Dans la réalité Nadja (Léone Delcourt) et André Breton se verront quotidiennement pendant moins de deux semaines à l'automne 1926. C'est à sa demande qu'il écrit ce livre : « Prends garde : tout s'affaiblit, tout disparaît. de nous il faut que quelque chose reste... »
Au printemps suivant, suite à une crise d'angoisse, elle est placée en hôpital psychiatrique et n'en sortira plus (elle meurt en 1941).
J'ai bien aimé cette idée, même en éditions de poche, des illustrations en noir-et-blanc pour bon nombre des références artistiques, picturales et même architecturales, comme une piqûre de rappel, ou pour nous faire mieux comprendre la perception ressentie (le manoir Dango, la statue d'Etienne Dolet, ... et bien sûr les dessins de Nadja)
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Sur conseil de ma professeur de français, j'ai donc choisi de m'attaquer à un désormais classique du surréalisme et de la littérature en générale. Je choisis volontairement ce terme, car je dois avouer que ce genre de lecture n'a pas de degré intermédiaire, si cet forme on ne peut plus originale d'écriture fait des adeptes, elle en laisse aussi un grand nombre sur le carreau. J'étais bien de ceux qui ont été embarqué dans cet univers rocambolesque, si j'ose le mot... Et même si je reconnais le côté novateur de l'écriture mécanique, l'histoire n'a que peu de cohérence, et l'on est vite perdu au beau milieu d'un tel récit.
J'ai cependant aimé cet ouvrage, pour la simple raison que c'est aussi une grande remise en question quant à la suprématie du fond sur la forme !
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Pour être honnête je me suis ennuyée à certains moments (pas trop longtemps) et j'ai vraiment cru finir par être déçue.
Mais arrivée à plus de la moitié du livre, ce fut la rencontre avec l'insaisissable, l'incroyable. Avec Nadja, tout simplement.
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La rencontre avec Nadja, c'est comme un moment hors du temps — ou alors un temps suspendu, qui s'égraine au vent et sème des énigmes à tout va —, comme une poussée de fièvre et une montée d'adrénaline, un souffle poétique et ravageur, presque tapageur, qui laisse flotter une persistante sensation d'étrangeté.
Nadja : l'inconnue aux yeux de fougère ; la femme-mystère, toute de passion et de détresse.
« Nadja, parce qu'en russe c'est le commencement du mot espérance, et parce que ce n'en est que le début. » En peine avec le réel, elle s'incarne pourtant librement sous la prose d'André Breton, pour notre plus grand plaisir.
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