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EAN : 9782207118368
560 pages
Denoël (30/11/-1)
3.59/5   29 notes
Résumé :
Pittsburgh, années 1990. Saint-Mike est un lycée catholique en perdition. Sa réputation désastreuse l’a transformé en décharge à délinquants et le corps enseignant a depuis longtemps baissé les bras, préférant fermer les yeux sur les agissements de certains élèves qui se livrent à un bizutage sans merci sur les plus jeunes. C’est au milieu de cet enfer que Peter Davidek fait son entrée en première année. Il se lie avec Noah Stein, un garçon plein de ressources porta... >Voir plus
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Plaute prétendait que « L'homme est un loup pour l'homme », mais qu'en est-il lorsqu'il s'agit d'adolescents ? Et bien, à la lecture de« Brutes », je peux dire que c'est pire… Quand la popularité ou la réputation sont en jeu, alors plus rien ne compte, même pas l'amitié. C'est ce que vont apprendre à leurs dépens Peter Davidek, Noah Stein et Lorelei Paskal, trois nouveaux élèves de l'école privée catholique de St. Mike.

La tradition du collège veut que tous les première année se fassent bizuter par les quatrième année de manière régulière et insidieuse, poussant parfois certains jusque dans leurs retranchements et conduisant à des situations dramatiques... Face à ces dérives, les professeurs restent impuissants et ne parviennent pas à calmer les ardeurs d'adolescents déchaînés, prêts à tout pour humilier les plus jeunes et se venger des brimades subies quatre ans plus tôt…

Mais cette année, la réputation et les finances de St. Mike vont mal et menacent l'école de fermeture. Et si certains désirent ardemment que cela arrive, d'autres sont prêts à tout pour sauver ce qui peut l'être, mais c'est sans compter sur la cruauté et l'imprévisibilité des élèves…


Quelle soit morale ou physique, Anthony Breznican exploite la violence sous toutes ses formes dans ce roman explosif et parfaitement mené sur l'adolescence et ses règles impitoyables. Avec une acuité particulièrement remarquable, il décrypte les us et coutumes d'un âge où l'innocence n'est plus de mise et où chacun tente de trouver sa place dans un environnement superficiel mais soumis à des codes bien précis, où seule compte la popularité.

Un univers cruel et sans concessions que l'on découvre à travers le portrait de trois adolescents de quinze ans attachants mais démunis et déjà profondément marqués par la vie. Un tableau de la vie estudiantine dans tout ce qu'elle a de plus pernicieux et de plus féroce . Un roman décapant et brutal, dans lequel règne une tension croissante et qui repousse les limites de chacun, y compris celles du lecteur... « Brutes » est d'ores et déjà une belle découverte de cette rentrée littéraire étrangère !


Challenge Variétés : Un livre qui se déroule au lycée
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Pittsburgh, 1991. Depuis des années, le lycée catholique St. Mike est devenu un dépotoir à petits délinquants et cancres en tous genres, et une épine dans le pied du diocèse. Lorsque Davidek, Stein et Lorelei font leur entrée en 1re année, l'établissement oscille entre autoritarisme absurde et laxisme désabusé, élèves et éducateurs en roue libre. Comment survivre à cette année scolaire ? Comment, surtout, survivre à cette grande tradition de St. Mike qu'est le bizutage des nouveaux ? Les trois adolescents vont rapidement comprendre que ne pas faire de vague ne suffit pas et que pour résister aux brutes, il faut en devenir une.

Brutes repose sur un schéma classique a priori : trois petits nouveaux plongés dans l'enfer du lycée, trois petits rats de laboratoire moulinés, rabotés par un système qui a fait ses preuves en ne changeant surtout rien. La jolie et fragile Lorelei, ancienne tête de turc au collège, bien décidée à devenir une-fille-populaire. Noah Stein, le gamin balafré rapidement catalogué comme fauteur de troubles. Et Peter Davidek, le Candide de notre histoire, qui essaie de préserver quelque chose sans y perdre trop de plumes. Chacun dans son genre va apprendre – à ses dépens, si vous me permettez ce spoiler qui n'en est pas un, attendu que l'on s'en doute rapidement – que pour intégrer un groupe, il faut en comprendre les codes et que cela se fait toujours aux dépens de quelqu'un d'autre. Selon le pitch de l'auteur, « Fight Club rencontre The Breakfast Club ». Si on comprend vite que le roman joue sur tous les clichés du roman et du film pour ado, on se retrouve plutôt devant un croisement entre Mean Girls, Cruel Intentions et La Fureur de vivre. Avec un soupçon de Battle Royal pour faire bonne mesure. Les leçons que le genre veut enseigner (la valeur de l'amitié, la découverte de soi, etc.) sont ici piétinées, moquées, détournées pour offrir au lecteur une histoire sombre, parfois longuette, à l'humour bien noir.

Plonger des personnages dans un univers lambda ne suffit pas, il y faut un noeud gordien. Ce sera le thème, toujours estampillé « ado », du bizutage. le lycée St. Michael Archange est pourri en son coeur par une longue tradition de bizutage des premières années. Manipulations, mensonges, brutalité des actes et des paroles qui font table rase de toute la bonne volonté des petits nouveaux pour les transformer à leur tour en bourreaux. le corps enseignant, lui, voit cela d'un très bon oeil, parle de traditions et d'esprit de corps, sans jamais faire l'effort de comprendre la réalité de l'affaire.
De fait, l'établissement faillit complètement à sa mission. Plus que le monde des adolescents, dont on se sait qu'il est cruel, c'est un lieu commun, l'univers des adultes est effrayant. Parents, éducateurs, ils sont tous calamiteux, dangereux, incompétents, mesquins. le curé de la paroisse est un joueur impénitent qui rêve de voir le lycée péricliter, la conseillère d'orientation une hystérique qui ferait passer Carrie pour une enfant de choeur, et même la religieuse directrice de l'établissement ne comprend jamais que passer sous silence et fermer les yeux n'est pas une preuve de bonne volonté, juste de lâcheté. On ne peut même pas parler d'une dynamique « eux contre nous » car les deux sphères ne se rencontrent que pour constater qu'elles n'ont rien à se dire. Si le but de Brutes est de démontrer que le seul moyen de l'emporter contre les « bullies » est de devenir dix fois pire, il met surtout en lumière la solitude fondamentale de ses personnages qui ne peuvent chercher secours auprès de personne. On ne sort jamais de l'impression de catastrophe à échéance, symbolisée par le motif du pique-nique de fin d'année, pinacle de cette année de bizutage qui permet surtout à la violence de se transmettre à la génération suivante. C'est normal, paraît-il, formateur même.

Toujours cette question qui hante la littérature contemporaine : se remet-on jamais de son adolescence ? Et toujours la même réponse, « non », que chaque histoire tente d'enjoliver par tous les moyens, un peu comme une mariée laide. Non, on ne se « remet » pas de son adolescence, puisqu'elle déconstruit toujours un peu l'enfant qu'on a été. de fait, on oublie que le roman de formation est aussi – est toujours ? – roman de déformation. le roman d'Anthony Breznican se charge de rappeler ce paramètre.
Lien : http://www.luluoffthebridge...
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C'est l'histoire de Lycéen qui se retrouve dans un lycée privée ou la loi du plus fort prédomine. Dans ce livre on suit l'histoire de trois jeunes, trois amis Laureleï, Stein et Peter qui vont avoir chacun leur méthode pour survivre à leur scolarité.
A St Mike, le bizutage et de rigueur, ce qui aurait du être des petites blagues pas très méchantes devient vite de l'harcèlement, de l'humiliation pour les premières années qui subissent toute la rancoeur de leurs aînés. Les personnages sont vraiment intéressants, complexes et bien traités.
Ce roman qui se situe au début des années 90, porte pourtant sur un sujet actuel, l'harcèlement et l'humiliation scolaire a lieu à notre époque et finit par détruire certains élèves tout comme le représente le prologue de cette histoire. L'auteur montre bien que même si tout le monde est au courant de ce qui se passe (parents, professeurs…) au final personne n'agit concrètement pour empêcher ce qui arrive.
L'auteur décrit ce qui se passe de manière brute mais sans trop en faire ce qui au final donne un certain poids à l'histoire, une impression de vérité.
C'est un livre assez dur de part le sujet mais je l'ai quand même bien aimé, j'aime le style d'écriture de l'auteur, et j'ai apprécié de voir l'évolution des personnages dans leur univers plutôt hostile.
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Faisons un saut dans le temps. Pittsburgh, 1991, quand les téléphones portable n'étaient pas démocratisés et quand il fallait aller à la bibliothèque pour faire une recherche plutôt que sur Wikipedia. Dans Brutes, Anthony Breznican nous plonge dans un lycée catholique désireux de préserver les traditions, dont le bizutage en est la figure de proue. Selon les professeurs et la principale, Soeur Maria, cela favorise l'intégration des nouveaux. Les premières années se font humilier par les dernière années tout au long de l'année pendant que les enseignants ferment les yeux, bien contents d'échapper aux menaces, coups, chantages ou autre provocations. le lycée est en perdition depuis pas mal d'années du au « passage de pouvoir », quand les jeunes entrent en dernière année, ils se défoulent sur les nouveaux pour se venger de ce qu'on a pu leur faire quelques années auparavant. C'est un cercle vicieux qui s'envenime d'années en années. Il n'y a pas de place pour la sagesse à Saint Mike, seul la force ou l'intimidation règne.

Des les premières pages nous sommes immergés dans les années 1990 dans ce lycée rempli de délinquants. Rien qu'avec le prologue nous pouvons entrevoir tout le potentiel de ce roman. Un élève poussé à bout par ses camarades s'apprête a créer une catastrophe, les spectateurs qui se délectent du spectacle, des profs désireux de sauver les apparences… La force du roman pourrait être ses personnages et leur caractère, mais c'est surtout ce qu'en fait l'auteur qui rend Brutes si captivant. Chaque protagoniste a son histoire, que ça soit un personnage principal ou secondaire, même un personnage que l'on ne voit que l'espace 2 pages, tous ont un vécu bien développé. Si untel est désagréable avec untel, c'est à cause de son vécu. Il y a toujours une raison derrière les faits et gestes de chacun, même si souvent c'est injuste ou bête. Cela rend cette lecture terriblement vraie, tout le monde est humain et tout ceci pourrait arriver et c'est sûrement déjà arrivé et se passe encore.

Nous suivons principalement l'histoire de 3 premières années : Peter Davidek, Noah Stein et Lorelei Paskal. Tout trois ont des raisons différentes d'être entrés à Saint Mike et pas ailleurs. Tout trois cherchent à faire leur temps la bas sans qu'on les persécute mais tous les trois ont des méthodes bien différentes pour y parvenir. Qui du garçon influençable, du garçon qui ne se laisse pas faire ou de la fille voulant à tout prix plaire s'en sortira le mieux dans cet enfer ? Nous suivons leurs évolution au fil des pages, leurs destins s'entremêlent et croisent le chemin de brutes qui n'hésiteront pas à se jouer d'eux.

Malgré le fait que l'histoire centrée sur nos trois héros soit très intéressante, le personnage que j'ai préféré est Hannah Kraut. Une dernière année, une vraie brute si on en croit les autres élèves. Pas de façon violente, mais plutôt psychologique. Après deux années de cauchemars à Saint Mike, Hannah a mystérieusement réussi à faire cesser taquineries, surnoms et harcèlements. Elle est désormais crainte de tous et c'est la personne à éviter absolument si on veut être tranquille. C'est son enfance, sa jeunesse et son histoire qui m'ont le plus touché. Si je devais choisir ne serait-ce qu'une seule personne du livre pour être mon ami, je choisirais Hannah Kraut, une âme brisée.

Brutes est un roman passionnant. On est subjugué par le réalisme que dégage le style d'écriture d'Anthony Breznican.
Dire que ce n'est que son premier roman... Je ne peux que vous recommander cette lecture.
Lien : https://lesinstantsvolesalav..
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En espérant que ce livre ne vous rappelle pas de souvenirs.....


Et oui, c'est toujours pareil quand on traite de lycée. On espère sincèrement, surtout quand c'est un roman aussi noir, aussi brutal, que cela ne vous ai pas arrivé. J'ai reconnu des personnalités dans ce livre. Des personnalités de mon adolescence. Et peut être me suis je aussi reconnue et pas forcément dans nos trois héros. Et ce qui rend encore ce roman si noir, c'est que ce n'est pas une caricature de ce qui peut se passer éventuellement dans un lycée. Non pas de caricature ici, juste à la rigueur une compilation de ce qui se passe. Réellement. Et on a tous vécu cela.

Oui, les rumeurs à l'école, le bizutage, le raquet, le copinage, le petit copinage, le harcèlement. Prenez n'importe quel environnement humain, avec des adolescents dedans. Vous aurez au moins un cas qui correspond. Et c'est pour cela que Brutes est universel et flippant à la fois. C'est sa tangibilité incroyable. Il est tellement humain.


Qui tirera son épingle du lot ?

Parce que ce roman est atypique, parce qu'on suit trois adolescents, cela ne veut pas dire que ce sont les héros de l'histoire. Personne n'est le héros. Et pour conduire un roman avec comme héros possible tous les élèves d'un lycée, il fallait une écriture assez.... Assez burnée. Allez, on se lâche ! Il fallait une parfaite maîtrise des évènements, des dialogues, des descriptions et des mises en scène. Pour éviter tous les écueils du genre. Et Anthony Breznican a réussi ce tour de passe passe. Et c'était bien joué !

En sommes, ce roman atypique n'aura pas de demi mesure avec vous, avec nous, avec tout le monde. Ou vous l'adorerez ou vous le détesterez. Il déchainera vos passions, quoique vous fassiez. Vous détesterez ce lycée, certains des élèves et vous en adorerez d'autres. Vous vous direz que cela vous rappelle des souvenirs, que vous avez entendu parlé de... Un jour... Par quelqu'un d'autre. Ce livre matérialisera tout cela aussi. Sans tomber dans le mélo, sans tomber dans la caricature. Il est juste, tout simplement.


Merci aux Editions Denoël d'avoir encore pioché juste avec votre envoi
Lien : http://img.livraddict.com/co..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il avait notamment appris cette leçon simple que beaucoup apprennent à cet âge : surprise! les gentils ne gagnent pas toujours. Parfois, avec un peu de chance, ils restent quand même gentils.
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Video de Anthony Breznican (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anthony Breznican
La première expérience de "booktubing" de la librairie Mots d'ici & d'ailleurs à travers la présentation de « Brutes » de Anthony Breznican.
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