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EAN : 978B07KDLS4PH
40 pages
(09/11/2018)
4.7/5   10 notes
Résumé :
Lorsque la guerre est déclarée en 1914, les orphelins de la Haute-Barde en âge de combattre sont réquisitionnés. Joseph, taiseux et solitaire, est le plus jeune d'entre eux.Outre les combats, Joseph découvre la vie dans les tranchées avec ses surprises et ses rares instants de fraternité. Ces évènements, s'ils semblent inconcevables, sont pourtant réels et ne devraient pas être tus ni oubliés.Il souhaite alors, dès le début du conflit, témoigner de ce qu'il voit à s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un sujet difficile à évoquer, pas évident à appréhender, pourtant Brian B. Merrant, le fait de belle manière, dans cette nouvelle de 56 pages. Arriver à captiver le lecteur avec une nouvelle n'est déjà pas chose aisée, quand en plus l'auteur décide de lui donner une forme épistolaire, l'exercice se complique.

J'étais donc curieuse de voir comment l'auteur allait aborder la bête… Et, je dois dire que j'ai été agréablement surprise.

Vous me direz 56 pages, c'est court pour être surprise… Que nenni, car ici la forme, la plume, l'intrigue sous fond de première guerre mondiale, les personnages, tout est bien posé.

De par sa longueur, le récit plonge directement dans l'intrigue avec la déclaration de la première guerre mondiale en 1914, et la présentation des orphelins de la Haute-Barde réquisitionnés. C'est Joseph, le plus jeune orphelin, taiseux et solitaire, que l'auteur va nous faire suivre à travers sa correspondance avec son chat. Cela aurait pu être rigolo, je dois dire qu'au départ c'est ce que je me suis dit… Mais c'est beaucoup plus profond qu'on ne le pense. Cette anecdote ne fait que mettre le doigt sur la jeunesse du personnage principal qui n'est qu'un enfant, qu'on envoie à l'abattoir.

En 56 pages, l'auteur a réussi à m'émouvoir mais surtout à me montrer qu'il a du talent, même si le style littéraire est simple, certainement pour rendre la lecture accessible au lectorat plus jeune. Et surtout, cela met l'accent sur la jeunesse du personnage principal, à travers cette correspondance intime entre Joseph et Louis qui est émouvante.

Emouvante, car suspendue entre deux mondes, entre la vie et la mort, qui peut faucher ce gamin qui n'avait rien demandé…
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La première Guerre Mondiale a été le théâtre d'une boucherie sans nom, les tranchées de Verdun et de la Somme, le gaz moutarde, les poilus ont vécu l'horreur abosolue, celle qui continue de hanter la mémoire et les manuels scolaires, celle qui laisse des souvenirs impérissables dans la longue liste des noms des sacrificés, au nom de la Patrie, au nom de l'ignonimie, les derniers survivants ont disparu, un siècle après, on n'aura jamais de cesse de raviver la flamme du soldat inconnu, solitaire et dans nos coeurs, éternellement, voici l'une de ses petites histoires qui prend une résonance particulière à l'approche de Noël, entre deux feux, bienvenue dans l'enfer glacial, je m'appelle Joseph, orphelin et toutes ses dents, je viens d'être appelé pour défendre le drapeau tricolore et advienne que pourra ...

A la guerre comme à la guerre ...

Pour avoir eu l'occasion de traverser les immensités des champs de bataille jouxtant la ville de Verdun, avoir visité l'Ossuaire de Douaumont, plus de 20 ans après, je garde en mémoire ce silence impressionnant, comme si toute vie avait déserté ces lieux empreints de tragédie humaine effroyable, une atmosphère sépulcrale qui vous secoue et remue les tripes, nul besoin de connaître tous les détails de ce qui a pu se passer dans ces terres meurtries par la folie des hommes, au son des cors pour repartir à l'assaut des troupes ennemis, battre le rappel et le fer pendant qu'il est encore chaud, entre 1914 et 1918, se sont succédés des hivers parmi les plus rigoureux que le Pays n'ait jamais connus, dans ce mince filet d'espoir, cette correspondance intime entre Joseph et Louis vous chamboulera, dans la suspension du temps, dans l'incertitude des lendemains, dans ce fil invisible qui traduit l'impuissance, à subir inlassablement cette attente sans fin, l'auteur dresse le portrait émouvant et déchirant d'un jeune personnage qui n'avait rien demandé, en aucun cas de se retrouver au milieu de nulle part, dans l'incompréhension et l'incrédulité face au chaos, à la déperdition de toutes les valeurs de l'humanité, chaque heure pouvant se traduire par la dernière, dans l'anonymat le plus complet ou presque ...

"C'est la plus monumentale ânerie que le monde ait jamais faite." Maréchal LYAUTEY
(La Première Guerre mondiale fera en tout 8,5 millions de morts militaires – dont 1,3 français – et 20,5 millions de blessés. Vingt et un ans avant 1939 ...)

Bouleversant, ces cris qui retentissent dans le brouillard et au-delà des tirs d'artillerie, un peu de poésie et d'instants surréalistes comme cette séquence véridique qui a eu lieu, un jour de Noël, s'oublier et espérer, une nouvelle courte mais d'une intensité à l'image de ce que fut certaines vies, innocentes et dans la fleur de l'âge, cet épée de Damoclès qui pèse sur la tête et menace de tout engloutir, d'embourber les soldats pour toujours, les jours succèdent aux autres, un réquisitoire contre la guerre, contre cette machine à broyer des civils et toute la Nation avec, un playdoyer pour la paix et la liberté, un style qui vous percute, vous fera passer du rire aux larmes, des situations d'une infinie tristesse alternent des petits instants de joie précaire, Carpe Diem sauf que l'urgence de la guerre est impitoyable, sans concession et puis il y a Joseph qui s'accroche encore avec le mince filament de retrouver Louis, un jour ...

Tant qu'il y a de la vie ...

Comme tous les romans traitant de la guerre sous tous les angles, du point de vue de la fiction ou des témoignages d'histoires vécues rapportées par les survivants, dans tous les conflits meurtriers, s'il est une chose immuable et intemporelle, c'est le devoir de mémoire, pour toutes les générations et celles à venir, pour profiter du moment présent, se souvenir qu'il fut des périodes troublées et dévastatrices, des millions de sacrifices et autant de petites histoires comme celle de Joseph, la liberté a un prix, La der des ders de ses amis est une ode à l'amour de son prochain, à l'espoir, aux rêves que tout un chacun porte en lui et qui l'accompagnent tout au long de sa vie, une nouvelle comme les romans, Brian Merrant démontre une nouvelle fois sa grande sensibilité pour toucher au coeur du lecteur, dans l'anarchie la plus complète, dans ce gâchis incommensurable, improviser une autre aria dans l'air irrespirable, cela s'appelle le talent de l'écrire, parfois il suffit juste de quelques mots, la colombe se manifestera alors pour chanter un message de paix ❤️
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Août 1914, la mobilisation est déclarée. Les pensionnaires de l'orphelinat de la Haute-Barbe en âge de combattre sont donc appelés sous les drapeaux, à peine sortis de l'enfance pour aller rejoindre le front de cette gigantesque inconnue. Qu'est-ce que la guerre? Pour eux, c'est aller « casser du boche » au nom de la sacro-sainte patrie dont on leur bourre le mou à longueur de temps. Ils sont huit. Et parmi eux, Joseph, le plus jeune, un solitaire, dont la seule compagnie est celle d'un chat qu'il prénomme Louis. Alors, lorsqu'il doit partir, il demande à l'intendante Mlle Delancey s'il pourra écrire à son chat et si le chat pourra lui répondre par la plume de l'intendante. Commence un échange épistolaire improbable entre Joseph au front et Louis à l'orphelinat, entre survie dans le froid et la boue et chasse aux souris… Jusqu'à un final poignant, implacable, mais obligé, parce qu'on ne réinvente pas l'histoire.
Lorsqu'il ne créé par de très sympathiques couvertures de romans, le sieur Brian B. Merrant écrit. Comme ce court récit sur les horreurs de la première guerre mondiale, la « der des ders » effectivement même si on a remis ça 30 ans plus tard. L'histoire s'étend brièvement, du 3 août 1914 au 9 janvier 1915, jusqu'à la conclusion en 1920. Il s'agit plus une nouvelle, même si là encore on peut comprendre le parti-pris de l'auteur : le but n'est pas d'écrire un énième roman sur la guerre, mais de livrer un instantané de vies brisées à jamais, chez des jeunes à peine sortis de l'enfance et encore en âge de jouer dans l'insouciance. Au milieu des tranchées, le crâne farci de ses discours patriotiques, Joseph découvre le froid, la faim, la mort, les tentatives de désertion par blessure volontaire, menant aussitôt au peloton d'exécution, et la trêve de noël entre belligérants. Tous tombent autour de lui. Et pendant tout ce temps, il s'inquiète de ce que son chaton aille bien, lequel lui répond en s'inquiétant à son tour.
En une cinquantaine de pages, et cinq mois de courriers, Brian Merrant parvient au tour de force de résumer la guerre et ses horreurs. « La der des ders de ses amis », ou une brève chronique d'un conflit aussi inutile que meurtrier. Sitôt le roman fini, je l'ai d'ailleurs passé à mon fils ainé, dont le programme d'histoire traite justement du conflit, afin qu'il puisse avoir une autre vue que celle, académique, des manuels scolaires. Et je vous invite vivement à vous y plonger si ce n'est pas encore fait.
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💗COUP DE COeUR💗 et le terme est faible.


Brian nous laisse une porte ouverte vers le souvenirs, le devoir de se rappeler… de par mon travail je me suis perdue dans cette guerre à la recherche de "poilus" disparus, sur la toile on trouve multitudes de renseignements mis en ligne : les fiches matricules qui recèlent des renseignements sur les personnes qui ont traversé cette guerre. Aussi, les journaux et carnets de routes de ces soldats, qui détiennent de précieux textes, très enrichissants, certains m'ont fait frémir, l'auteur en parle dans ce récit. Ceux-ci étaient écrits sur le front… Si vous faites de la généalogie ou des recherches historiques vous êtes forcément tombés dessus, c'est une mine d'or… mais à quel prix!!




- « Mais la France mérite et demande notre sacrifice… »



C'est des papillons de tristesse dans le coeur et les yeux embués que je lis et découvre à chaque fois ces archives. L'auteur nous livre ici un texte tout en ressenti, on ne peut le lire comme un roman "classique", je m'en suis imprégnée, parce que tout ça fait partie de notre vie, de nos racines. On ne peut qu'être touché, ému, par ces soldats "partis la fleur au fusil"… malheureux. Je finis cette nouvelle complètement retournée, une boule dans le coeur, Brian tu as su en quelques pages retracer un moment de cette guerre qui en dit long finalement. Tes mots m'ont percutée, émue, fait frissonner.



- « Cette guerre sera courte et vous reviendrez bientôt ici. Mais n'ayez à l'esprit et dans le coeur, d'ici là, qu'un unique objectif : protéger la patrie de l'envahisseur. »



La réalité était tout autre.



- «Je n'ai que deux exigences à te soumettre et promets-moi de t'y plier : sois bien sage, et ne fais jamais la guerre ! Mon cher petit Louis, la guerre est vraiment une chose affreuse. »



J'ai aussi envie de dire que le texte est écrit de façon très agréable, on suit les missives. Cette nouvelle peut être lu par tous, enfants comme adultes et portera sûrement plus dans le coeur que certains cours d'histoire.



N'oubliez jamais, n'oublions jamais…
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Je n'aime pas particulièrement les romans historiques à moins qu'ils servent autre chose. Dans cette nouvelle d'une quarantaine de pages, Brian Merrant détourne habilement plusieurs épisodes de la première guerre mondiale pour nous immerger dans une relation gonflée d'Humanité, au travers d'échanges épistolaires pour le moins incongrus et intelligents.
Le style littéraire, la syntaxe paraissent plus simples dans ce récit en comparaison à ce que j'ai pu rencontrer dans ses autres romans, mais je pense que le texte a été justement travaillé de sorte à mettre en exergue la sincérité des propos, la force de ces destinées tragiques.
Avec mes gosses, je m'aperçois que j'aime beaucoup illustrer ce qu'ils étudient en cours par une visite sur place. Nous avons ainsi parcouru les plages du débarquement accompagnés d'un guide qui avait eu le mérite d'accrocher mes mômes à ses lèvres, comme je n'aurais jamais pu l'espérer et ce 5h durant, puis nous avions visité les musées de Berlin pour préparer Tristan à son brevet des collèges. Je suis Lorraine. Je constate que je n'ai jamais emmené les garçons à Verdun. Grosse lacune de ma part.
Tristan nous avait fait découvrir il y a 2 ans, Joyeux Noel de Christian Carion suite à une sortie scolaire au cinéma. Ce film l'avait bouleversé, il souhaitait le partager avec nous. Brian s'y réfère également. Un ange passe alors dans cet océan d'abominations.
Cette nouvelle m'a donné envie de me plonger davantage dans cette période.
Si vous avez des idées de romans qui pourraient étancher ma curiosité...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ils [les chiens] ont filé comme des obus droit sur la plaine en quête de blessés dès lors que le silence se fit. Ils ont été dressés pour cela, t'en rends-tu compte ? Quand ils voient un blessé, ils lui tournent autour, l'agrippent par un bras avec leur gueule, jappent, tournent encore jusqu'à ce qu'un infirmier se présente. (...)
Aussi, ces braves bouviers m'ont impressionné. Ils se sont rués sur les blessés, ne faisant pas la distinction entre les nôtres et ceux de l'ennemi. Le crois-tu ? (...)
Aussitôt qu'un bouvier eut tourné autour d'un boche à l'agonie, on l'exhorta à rebrousser chemin et à l'abandonner à son funeste sort, mais l'animal ne comprit pas immédiatement pourquoi on lui demandait d'abandonner ce blessé-là. Qu'avait-il fait, au juste, pour ne pas mériter secours ? C'était un ennemi, le nôtre, voilà tout, mais l'animal ne pouvait le comprendre, pour lui c'était un Homme comme un autre. Pour ces chiens sanitaires, la plaine n'est pas jonchée de corps de français ou d'ennemis, il n'y a pour eux que des Hommes qui se meurent.
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