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Critique de Soleney


Après le prélude si passionnant que j'avais lu voilà bien six mois, j'ai trouvé le début de ce premier tome un peu mou. Déjà, il a fallu que je rassemble mes souvenirs, car il y fait largement référence (moi qui pensais que c'était la trilogie qui avait été écrite en premier…). Lecteurs, lectrices, faites bien attention et lisez Alpha et Oméga : Les Origines avant de vous attaquer à la série ! D'autant plus que ça fait une petite centaine de pages et que c'est tout simplement passionnant :)

Le Cri du loup m'a réconciliée avec la bit-lit de Patricia Briggs. Après avoir lu six livres de Mercy Thompson, je commençais à sentir mon intérêt fatiguer. La série se ramollissait, et j'ai eu quelques doutes avant de commencer Alpha et Oméga, qui a lieu dans le même univers. Ma lassitude allait-elle aussi gagner cette trilogie ?
Honnêtement, j'ai cru que je n'allais pas accrocher en lisant les quatre premiers chapitres. L'action est absente : tout ce qu'il se passe pendant les cent premières pages, c'est qu'Anna déménage pour aller vivre avec Charles et assiste à un enterrement. J'ai eu très peur pour la suite. Mais heureusement, une intrigue commence à se nouer, des événements étranges ont lieu, et Charles et Anna sont dépêchés pour résoudre une étrange affaire. Je reconnais bien là la construction des romans de Patricia Briggs : situation (presque) stable, élément perturbateur à la fois inquiétant et incompréhensible, amorce d'une enquête, nouvelles révélations qui corsent l'affaire, action, résolution d'une grande partie de l'énigme, combat final, happy end. Les six tomes de Mercy sont rédigés sur cette base-là, ainsi que le premier d'Alpha et Oméga. Heureusement, l'auteure pousse son intrigue plutôt loin, et quand je lis un de ses livres, je suis tenue par le suspense.
Mais je pense que ce serait une bonne chose qu'elle étale un scénario sur deux bouquins. À chaque fois, tout se termine avec le dernier chapitre, et on pourrait laisser tomber la série à tout moment. Elle n'achève jamais un bouquin avec une révélation dramatique, un dénouement mi-figue mi-raisin ou la victoire des opposants, et selon moi, c'est dommage parce que ça rafraichirait son style. Sept livres basés sur la même construction scénaristique, ça commence à faire beaucoup.

Mais en dépit de ma médisance, j'ai aimé cette lecture. Tout spécialement grâce au fait qu'on en sache plus sur le plus mystérieux de tous les personnages : Bran. Comment il est devenu un loup-garou, quel âge il a (on ne le sait pas précisément, mais on entrevoit une époque)… Enfin on a des réponses ! Quelques zones sont laissées encore dans l'ombre, et ça me donne vraiment envie d'en savoir plus.
Mais les autres personnages ne sont pas sans atout. Les deux principaux, notamment, sont sensibles et touchants. Anna est forte, oui, mais son passé lourd de souffrance la fragilise, et même si elle y a survécu, son état émotionnel n'est pas encore stable. Charles… Ah, Charles ! Décidément, j'aime ce protagoniste ! le genre de gars qui ne montre rien, ni ses faiblesses physiques, ni ses faiblesses mentales. Pourtant, il a des fragilités, lui aussi. Son devoir pèse énormément sur ses épaules, et plus on avance dans le récit, plus on se rend compte que c'est quelqu'un de sensible qui est contraint de vivre aussi solitairement possible pour ne pas se créer d'attache auprès d'éventuelles victimes. En tant qu'exécuteur, il a autant de cote de popularité que les bourreaux du Moyen Âge, et il en souffre. À plusieurs reprises, je me suis demandée pourquoi Bran en exige autant de lui – on le voit sous un jour plus dictatorial, d'ailleurs. Cela le rend encore plus intéressant : il n'est pas manichéen. Pour accéder et rester au pouvoir, il faut faire des choses pas propres. le Marrok aime ses fils mais leur en demande beaucoup.

Au niveau de l'écriture, je trouve que plus le temps passe, plus Patricia Briggs s'améliore. Elle maîtrise de mieux en mieux les fils de ses histoires, ses phrases sont mieux construites (je me rappelle encore le premier tome de Mercy Thompson, où j'avais envie de reformuler pas mal de choses…) et ses personnages sont donc encore plus attachants.
Mais j'ai trouvé dommage le fait qu'on passe parfois du point de vue d'un personnage à celui d'un autre sans transition. Pas de saut de ligne, rien. Il aurait peut-être fallu systématiquement sauter une ligne pour marquer la différence.

Malgré cela, ce tome est un très bon début et j'espère que la suite en sera à la hauteur ! Dommage pour les premiers chapitres, sinon j'aurais mis cinq étoiles.
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