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EAN : 9782809843972
207 pages
L'Archipel (24/03/2022)
3.77/5   30 notes
Résumé :
Pourquoi l'Éducation nationale a-t-elle autorisé les dérives successives qui ont amené à l'apocalypse scolaire ? Quinze ans après La Fabrique du crétin (160 000 ex vendus), Jean-Paul Brighelli poursuit la réflexion et dresse un bilan alarmiste, sans langue de bois.
La mort programmée de l'école

L'École de la transmission des savoirs et de la formation des citoyens est à l'agonie. Elle accomplit aujourd'hui ce pour quoi on l'a programmée voici u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Répétitif et très virulent dans son écriture. Avec pas mal de condescendance si je peux me permettre au niveau du discours.

Tout d'abord, j'ai trouvé le texte répétitif de par sa forme mais aussi par sa répétition concernant les avis abordés. On comprends assez vite l'idée dans sa généralité (directement attaquée dans l'introduction, on ne peut pas passer à côté) mais l'auteur martèle dessus encore et encore pour le souligner à presque tous les paragraphes. Ce qui donnait au texte beaucoup de longueur et une impression de tourner en rond. Cela s'estompe après les soixante premières pages, cependant cela ne disparaît pas pour autant...
Ensuite, virulent de par ses invectives et le ton employé par M. Brighelli. le cas est important et il n'est pas à prendre avec des pincettes, mais on le sait bien maintenant que la violence même verbale n'aide pas le propos surtout pour enregistrer l'information. Je me suis sentie agressée de nombreuses fois et je ne sais même pas pour quelle raison ! Pourtant j'étais d'accord avec ce qu'il disait... enfin, je crois ? Parce qu'à force de lire que toute personne avec une idée éducative différente est une ou un " illuminé au QI modéré ", j'avoue qu'on n'a pas forcément l'impression d'adhérer aux propos, mais plutôt d'y être forcé. Sinon, bonjour l'estime de monsieur à notre sujet et pire encore, l'estime de soi-même si on suit son raisonnement...

A côté, d'un point de vue objectif (le subjectif viendra plus tard) je reproche au texte de n'être peut-être pas très accessible. Personnellement, je n'ai pas eu de soucis mais si j'avais eu l'envie de partager cet ouvrage avec ma famille ou des proches qui ne s'y connaissent pas en ce qui concerne l'environnement scolaire, je ne pense pas qu'il y aurait forcément eu une bonne réception, parce que justement, difficile de suivre le tout si on n'est pas un habitué du domaine. Mais plus j'avançais, plus je découvrais certains termes et notions, plus j'en venais à me dire que ça allait être difficile. Beaucoup de phrases complexes, beaucoup d'institutions et organisations nommées sans préciser à qui elles renvoyaient, une tonalité un peu "pédante "... Je sais que le propos est de ne pas baisser le niveau, mais à qui ce texte est alors destiné ? On sait que ceux qui souhaitent qu'on appauvrisse intellectuellement les masses ont tout a gagné d'un ouvrage difficile d'accès, cependant, si l'objectif est de réveiller les gens, pourquoi ne pas faire en sorte que cette critique puisse être lu facilement par tous ?

Oh, et petite anecdote pour en venir à l'avis subjectif qui m'a fait hérissé les poils : un passage souleve la question des ethnies en rapport avec la réussite scolaire. Qui m'a bien fait rire. A titre d'information, monsieur Brighelli, certes les Asiatiques ne croient pas à un paradis (du moins pour les non-chrétiens qui sont très nombreux chez eux...) mais ne bossent pas pour bosser juste pour le plaisir du travail. Vous oubliez beaucoup qu'ils ont la croyance de la réincarnation : plus il travaille, plus ils reçoivent des bénéfices, meilleure sera leur prochaine réincarnation. Surtout si cela répond aux énormes attentes de leur famille ou de la pression sociale. D'ailleurs, vous voulez parler du système éducatif des pays d'Asie ? On peut. Oui, M. Brighelli a raison, leurs étudiants ont la tête bien pleine. Les chiffres et statistiques le prouvent (et encore, le niveau d'anglais par exemple est très bas), MAIS a-t-il regardé également les autres statiques ? Si tel est le cas, il a oublié que les taux de harcèlement scolaire et suicide chez les étudiants sont extrêmement élevés (ben oui, pression à l'école et à la maison, ça ne fait pas forcément bon ménage, hein). Puis bon, question excellence scolaire, il y a aussi les pays nordiques qui ont aussi des résultats incroyables mais qui utilisent d'autres méthodes moins conservatrices. Cependant, l'auteur n'en parle pas ici...
Eh bien sur, c'est bien connu, les Maghrébines ne veulent réussir que pour quitter leur quartier et abandonner leur religion. C'est vrai que ça ne vient pas a l'idée de monsieur qu'elles veulent simplement réussir par elles-mêmes, et pour elles-mêmes. Heureusement que vous êtes là pour les libérer et rappeler à tous que c'est une vérité générale. Et que vous pensez tellement mieux qu'elles... Eh oui mesdemoiselles, d'après monsieur Brighelli, si vous portez des joggings ou restez en pyjama le week-end (enfin si vous êtes originaires du Maghreb), vous êtes victimes de soumission ! Pas de maquillage ? Habillée en noir ? Vous êtes inconfortables dans les tenues moulantes ? Vous ne le saviez pas, mais vous êtes manipulées et vous êtes une des raisons que l'éducation scolaire s'écroule !
Tout le chapitre sur le "Regroupement familial et des ses conséquences " m'a révulsé à un haut point. Encore quelqu'un qui parle de quelque chose qu'il n'a pas vécu pleinement et qui vient annoncer la parole tel un Sauveur pour libérer de pauvres âmes en perdition... J'ai complètement décroché à ce moment là et pris la bonne décision de fermer définitivement cet horrible ouvrage.

Et je note que je vois nulle part d'autres facteurs qui sont aussi des conséquences de la déchéance scolaire. Rien sur l'usage excessif des écrans ? Une mauvaise nutrition ? Pas d'activités extrascolaires ? L'absence des parents derrière les enfants car trop fatigués par leur travail ou simplement démissionnaires ?
Tout est à cause des "gauchistes/gogos/réactionnaires/*insérer le mot de votre choix pour parler de quelqu'un politiquement de gauche ou qui souhaite trouver de nouvelles voies éducatives adaptées avec son temps et le contexte sociétal* ?
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En 2006 "La fabrique du crétin" avait été un sérieux avertissement sur l'état de l'Éducation nationale et le faible niveau des élèves. Les causes étaient déjà identifiées : l'idéologie pédagogiste et égalitaire avec son mot d'ordre absurde « l'élève doit construire son savoir ». Évidemment rien ne s'est arrangé depuis, bien au contraire puisque les mêmes causes produisent les mêmes effets en tirant le niveau vers le bas.
« La fabrique du crétin 2 Vers l'Apocalypse scolaire » est le cri de colère d'un homme issu d'un milieu modeste qui a profité par son travail et son talent d'un ascenseur social qui n'existe plus. Jean-Paul Brighelli a fait ce qu'il a pu pendant quarante-cinq ans comme enseignant et comme lanceur d'alerte, on peut comprendre qu'il soit vénère comme dirait un jeune d'aujourd'hui.

Dans tous les classements mondiaux la France régresse vers les bas-fonds, mais le niveau monte nous disent les pédago, éternels satisfaits, 96 % de réussite au bac ! tout le monde sait pourtant ce qu'est devenu le diplôme, gracieusement offert, dont le niveau tend vers zéro.
Les constats listés dans le livre sont nombreux et accablants et pourtant rien ne change et ne changera pas dans la mesure où le système continue de bénéficier à certains : les pédagogistes richement installés dans les ministères et les commissions éducatives, les enseignants et leurs syndicats qui savent qu'ils font de la m…. mais qui refusent tous les changements et savent protéger leurs rejetons dans les meilleurs écoles, les politiques qui ne veulent pas de vague et les classes supérieures qui ont les moyens de faire éduquer leurs enfants à l'ancienne.

Pour Jean-Paul Brighelli c'est un choix de société de ces classes dirigeantes qui souhaitent conserver leur statut pour leurs enfants et considèrent que les autres seront excellents chez Uber et autres négriers modernes. L'école serait donc chargée de préparer des têtes vides pour alimenter le marché de l'emploi capitaliste avec de la main d'oeuvre pas chère.
Sur ce point il se contredit lui-même en rappelant dans l'introduction la formule de Michel Rocard : « Toujours préférer l'hypothèse de la connerie à celle du complot. La connerie est courante. le complot exige un esprit rare. À l'hypothèse somme toute flatteuse d'une conspiration de bons esprits, préférez toujours celle d'une conjuration des cloportes »
Ce qui veut dire que dans le cas de l'éducation nationale comme dans bien d'autres dans ce pays c'est la bêtise qui est aux commandes, alimentée par l'idéologie, l'égoïsme et la lâcheté. Y'a des jours où l'on est content d'être vieux !
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Certes, d'abord un constat qu'on ne peut partager qu'à 200% tant il est indéniable à la fois sur le terrain et au vu des études Pisa, PIRLS (lecture) et Timms (maths) et pour cela, pas besoin d'avoir fait de hautes études pour s'en rendre compte. Merci donc M Brighelli de le porter à notre connaissance ou bien de nous le rappeler tout simplement.

En revanche, jamais depuis que j'achète des livres, je ne me suis autant fourvoyé sur l'intérêt certain que je pensais porter à ma lecture.
Enseignant à la retraite, j'étais resté sur un bouquin phare de mes lectures estampillées “Éducation Nationale”, “Le bonheur d'apprendre et comment on l'assassine” de François de Closets (1996).

Au-delà de la triste réalité constatée qu'il évoque à juste titre dans La Fabrication du Crétin Tome 2, Jean-Paul Brighelli est complètement binaire ! C'est noir ou c'est blanc ! Les nuances de gris, connait pas !
Alors, si on adhère forcément à l'analyse de la laïcité dépecée, la formation déplorable des “Maîtres”, l'école fracture sexuée, les programmes sans cesse allégés, les générations sacrifiées par les maths modernes entre 68 et 73 et sa grammaire structuraliste, la méthode globale d'apprentissage de la lecture toujours pratiquée et qui connait les résultats que l'on sait, le bac à deux balles…
… on ne pourra pas vraiment accepter ses coups de gueule déplacés et irrespectueux envers certains corps de métier de l'Éducation Nationale voire même certaines personnes nommées carrément insultées.
Pas plus qu'on ne pourra supporter ses amalgames entre “pédagos” et “pédagogues” malgré une tentative d'éclaircissement au début du chapitre 7. Manifestement selon lui, ou bien on est pédago ou on est un enseignant omniscient , enfin presque. Sans doute impensable pour lui d'imaginer qu'un “bon prof” puisse être un bon mélange des deux.
Et puis, mais ça, c'est mon opinion et je reconnais qu'elle est purement subjective… une incitation à la compétition avec l'Autre et non avec soi-même, ce qu'il déplore d'ailleurs en clouant au pilori les méthodes ainsi pratiquées depuis quelques années en E.P.S.
Si on ajoute ses débordements dans le chapitre 15 qu'il ne faut pas prendre au pied de la lettre bien sûr, lire à trois reprises “Il faut les PENDRE” ne dénote pas vraiment d'un esprit serein pour tenter d'améliorer la situation.
Et puis, et puis encore la façon de noter, selon lui, bien trop large. Il n'est sans doute pas au fait que nous sommes un des seuls pays à pratiquer le “cassage” de nos élèves par une notation qui met plus en exergue ce que nous ignorons plutôt que ce que nous avons acquis… Voir l'excellente étude “La Constante Macabre” d'André Antibi dont les analyses internationales ont montré les résultats désastreux que cela pouvait induire non seulement sur l'individu lui-même, mais également sur sa capacité à jouer ensuite un rôle socio-économique tant le sentiment de dévalorisation a été omniprésent tout au long de sa scolarité.

Un livre donc en demi-teinte : un grand oui pour le constat de l'Apocalypse Scolaire et un grand non pour son manque de discernement quant à l'analyse qui en est fait
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J'ai commencé la lecture de la seconde partie sans avoir pris connaissance du premier opus. Apparemment, l'introduction en fait le résumé et si je prends le temps d'écrire de manière prématurée et impromptue mon ressenti sur ces quelques pages, c'est que j'ai bondi au plafond tous les deux ou trois paragraphes, tant les énormités et les bêtises que ce scribouillard, prétendument agrégé de français, est capable d'asséner, m'ont révolté. Non pas qu'il dise uniquement des choses totalement fausses mais il y a quelques points de détails qui sont inacceptables pour toute personne douée d'un petit peu de raison ou même seulement de bon sens. Quand à ceux qui connaissent l'histoire de l'éducation, ne serait-ce que dans ses grandes lignes, qu'ils évitent d'investir dix-huit euros dans ces cent quatre-vint pages qui sont trop épaisses pour s'en servir de manière plus utile.

(complément à suivre)
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L'auteur n'en est pas à son coup d'essai, loin de là. Il avait notamment déjà publié en 2005 La fabrique du crétin – la mort programmée de l'école. Brighelli est un ancien professeur agrégé de Lettres, particulièrement ému de la baisse catastrophique de maîtrise du français dans les jeunes générations. La faute à des orientations pédagogiques prises en haut lieu en vue de gommer les discriminations sociales. Ce qui a cependant produit l'effet inverse et a fait plonger la plus grande masse des élèves vers un niveau de médiocrité qu'on aurait eu du mal à imaginer il y a trente ans. le livre est polémique, avec quelques jugements à l'emporte pièce, même si la démonstration est convaincante sans être « scientifique ». Curieusement, l'auteur a les calvinistes dans le collimateur ; il y trouve sa « tête de turc » principale en la personne de Philippe Mérieux. On a l'impression d'avoir affaire à un « pouvoir occulte » comme, dans les années 30, on mettait en cause l'ingérence de la franc-maçonnerie. Quoiqu'il en soit, l'ouvrage a pour intérêt d'être pédagogique : il nous instruit sur l'historique qui, depuis les années 1970, nous a conduit où le système éducatif français en est arrivé. L'auteur ne s'en tient en effet pas qu'à l'enseignement du français, évoquant longuement la laïcité, mais aussi les maths, l'histoire-géographie ou l'éducation physique et sportive. Au total, un ouvrage manquant sans doute un peu de nuance (on sent l'exaspération de l'auteur face à un Etat presque sourd sur un sujet qui le passionne) mais particulièrement éclairant.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le choc épistémologique final est intervenu en 1976, quand le duo Giscard-Haby – alors ministre de l’Éducation – a décidé, de manière si rapprochée que les deux événements, concomitants, étaient forcément coordonnés, deux mesures dont les effets combinés ont produit l’actuel désastre. (...)

Ces deux mesures sont le collège unique (loi Haby du 11 juillet 1975) et le regroupement familial (29 avril 1976). Ce décret signé par Jacques Chirac, suspendu un temps par Raymond Barre (en novembre 1977) et finalement avalisé par le Conseil d’État le 8 décembre 1978, est la cause première des mutations imposées à l’École quelques mois auparavant.
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Ne pas croire pour autant que quelques grandes intelligences se sont un jour réunies pour manigancer le déclin de l’École. On se rappelle la jolie formule de Michel Rocard : « Toujours préférer l’hypothèse de la connerie à celle du complot. La connerie est courante. Le complot exige un esprit rare. » À l’hypothèse somme toute flatteuse d’une conspiration de bons esprits, préférez toujours celle d’une conjuration des cloportes.
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ce n’est pas la gauche, chargée de tous les péchés pédagogiques, et qui les a assumés et renforcés dès qu’elle a été au pouvoir, qui a voulu à l’origine cette École déficiente. C’est la droite, avec la bénédiction des autorités européennes. Pas n’importe quelle droite. Disons la droite européaniste et bientôt giscardienne qui s’est trouvée aux manettes, pour ce qui est de l’École, dès les années 1960.
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Darwin encore : la société libérale n’a pas besoin d’un peuple cultivé. Elle a besoin de consommateurs semi-illettrés, susceptibles d’être déplacés comme des pions dans un système ubérisé des pieds à la tête, abrutis de télévision, manipulés à chaque élection pour la plus grande gloire d’une caste en autoremplacement.
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