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Critique de Luniver


Curaçao, les Caraïbes, ça évoque les vacances, et les cocktails sur une plage paradisiaque. La vie de ses habitants, en 1960, est pourtant loin de l'être, paradisiaque. L'île est en effet toujours gérée par les colons néerlandais, et les natifs subsistent comme ils le peuvent, à base de petites combines et d'aides alimentaires.

Le récit met en scène le Frère Daniel, un des rares religieux noirs de l'île. Déterminé à améliorer le quotidien de la population, il prend sous son aile un jeune garçon, Max, et sa mère, et tente de ramener le père, Roy, chauffeur de taxi qui a abandonné sa famille à la première occasion, dans le droit chemin.

Il pourra pourtant se mordre les doigts de cette dernière décision. Car si Max tente d'améliorer son avenir et ambitionne de devenir instituteur, son père ne voit pas les choses de la même manière. Pour lui, seul compte son taxi, et son fils doit reprendre sa succession. Il fera tout pour contraindre sa famille à suivre ses propres ambitions. Quand Max et sa mère économisent patiemment un petit pécule pour l'avenir, Roy tente de les convaincre de tout jouer au casino, ou de tout risquer sur une autre source d'argent facile. Plans qui se révèlent rarement fructueux, mais Roy balaie les reproches d'un revers de la main : avec le taxi, l'avenir leur est de toute façon assuré.

Le roman est assez sombre : derrière l'histoire de la famille de Max se dessine un système colonial en fin de vie, mais qui continue de peser sur l'avenir des noirs de l'île. Et quand les colons s'en vont enfin, ce sont les trafiquants de drogue d'Amérique du Sud qui flairent la bonne affaire et font miroiter aux plus pauvres des fortunes pour quelques menus services, qui ont cependant pour effet de raccourcir sérieusement leur espérance de vie. À Curaçao, le paradis n'existe que pour les touristes.
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