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Jean Guiloineau (Traducteur)
EAN : 9782253044956
Le Livre de Poche (31/05/1997)
3.1/5   21 notes
Résumé :
C'est à Paris qu'André Brink a écrit L'Ambassadeur, son premier roman, entre 1959 et 1961. A sa publication en Afrique du Sud en 1963, ce fut un tollé, assorti de tentatives d'interdiction et de sermons prononcés du haut des chaires - principalement à cause du lien que le jeune écrivain y établissait entre religion et sexualité.
« Aujourd'hui, écrit André Brink, il faut le lire comme ce qu'il était, une lutte pour découvrir ou redéfinir certaines valeurs dans... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un triangle amoureux est au coeur de ce roman écrit en 1963 et remanié en 1985. Il s'agit d'un des premiers récits d'André Brink, un écrivain né en Afrique du sud dont l'oeuvre tourne souvent autour de l'apartheid. Ici, malgré le titre, il ne sera pas question de politique. L'ambassadeur est strictement un roman psychologique, sur l'ambition et les relations amoureuses.
Trois personnages donc : Stephen Keyter, secrétaire à l'ambassade de l'Afrique du sud en France, l'ambassadeur himself, Paul van Heerden, et une jeune femme, Nicole Alford. Les deux hommes entament, à tour de rôle, une relation amoureuse, teintée de brutalité chez Stephen et plutôt paternelle pour Paul, avec Nicole, ivre de liberté et de fantaisie. Deux valeurs qui ne font pas partie du quotidien des deux hommes, une manière de vivre qui les bousculent.
Le drame se révèle quand Stephen écrit un rapport aux autorités concernées sur l'attitude de l'ambassadeur, homme marié et garant de la moralité.
En alternance, nous découvrons le point de vue de chacun des protagonistes et les raisons avouées et cachées de leurs actes. Jusqu'où peut-on aller par ambition ? s'interroge Stephen. Cela vaut-il la peine de sacrifier sa liberté pour réussir professionnellement ? se demande Paul. Ils partent à la recherche d'eux-mêmes, Nicole étant le révélateur de leur remise en question.
Je suis une lectrice assidue d'André Brink. Les questions politiques qu'il soulève, ses personnages tourmentés entre facilité et liberté me touchent beaucoup. Ici, j'ai été un peu moins convaincue. La dimension du livre est réduite, elle tourne uniquement autour de la façon dont réagissent des personnages haut placés face à la frivolité. le personnage de Nicole sert de faire valoir et finalement, on sait peu de chose d'elle.
Ce roman, qui a un peu vieilli, se lit, malgré tout, avec plaisir - mais peut-être est-ce un avis influencé par mon faible pour l'auteur…
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Si les thèmes de ce roman — les relations amoureuses, les trahisons et la jalousie — peuvent paraître éculés, l'écriture et la construction sont intéressantes et les personnages attachants: les points de vue de chacun des trois protagonistes (et celui, en outre, de la femme de l'ambassadeur à travers sa correspondance à son mari) mettent en lumière la relativité des certitudes. Se pose ainsi au-delà des thèmes sus-mentionnés, celui de la place que la société impose à chacun, la pression qui s'exerce sur chacun depuis son choix matrimonial jusque à son ambition professionnelle et donc est traité en filigrane le thème de la liberté individuelle. Cette liberté, incarnée par le personnage de Nicole, insaisissable, n'est-elle pas idéalisée par les deux personnages masculins enfermés dans leurs rôles, fugitive et par le fait illusoire? le roman qui se termine sur le retour de l'ambassadeur à son devoir, après qu'il ait joui d'un interlude de liberté, pose clairement pour moi cette question de la liberté et de la possibilité de chacun d'échapper à son destin. le roman, clairement inscrit dans le Paris des années 50-60 (la cigarette est bien présente!) date un peu. Il m'a rappelé l'ambiance de "Bonjour tristesse"; sa substance est plus riche cependant et on sent dans ce premier roman de Brink la promesse d'un grand écrivain. Premier roman aussi de cet auteur pour moi, j'ai hâte d'en découvrir plus.
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Un ambassadeur, son secrétaire et une jeune Sud-Africaine. Entre eux, un ballet amoureux qui devient rapidement infernal. Tension, refoulement, désir et paralysie. Une interrogation incessante sur les fondements des valeurs. La confrontation en eaux troubles des trois exilés est le prétexte à une remise en question de la condition humaine telle que la société nous l'impose. Un érotisme moral, qui puise son ardeur dans l'inassouvissement. L'analyse psychologique est fouillée, et même débilitante.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Est-ce la seule façon que nous ayons de survivre - à travers une suite infinie de symboles ? Car les choses sont uniques, le plus petit événement ne peut se répéter; même l'émotion de la nuit précédente est absente aujourd'hui, malgré la répétition de la même cérémonie. Et parce qu'il est impossible que deux expériences soient similaires, la seule solution est de rechercher des dénominateurs communs, des symboles pour rendre la vie intelligible. Nous ne pouvons nous en passer. Et pourtant cette habitude même nous écarte de l'essentiel, de la vérité, des choses elles-mêmes !
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J'ai encore tant de choses à découvrir à son sujet. Je veux en savoir tant. Elle est comme un papillon qui joue autour d'un rayon de lumière : on ne la voit que dans le bref instant où elle est prise dans cette lumière; souvent, elle disparaît complètement dans l'obscurité; en ne laissant aucune trace ni aucune promesse pour l'avenir.
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J'étais furieux contre maman parce qu'elle m'avait rappelé alors que j'étais à la porte, pour que je mette une chemise propre. La mienne — une blanche à fines rayures bleues — avait le col sale. Nous avons eu une dispute désagréable. Quand finalement je suis parti à l'école, j'ai claqué la porte derrière moi. Et l'après-midi quand je suis rentré, elle était morte. Mon père m'a expliqué qu'elle avait essayé de nettoyer son revolver.
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Le genre de vie qu'elle menait avait toujours été là, insoupçonné, à la périphérie de ma propre vie. La seule différence maintenant, c'était que je l'avais découverte; j'avais pris conscience de cette liberté qui entourait ma routine prévisible. Non; même cela, c'était simplifier la question. Évidemment, j'avais entendu parler de semblables libertés mais j'avais refusé de les reconnaître comme des possibilités pour moi-même.
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Videos de André Brink (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André Brink
Vendredi 18 septembre 2020 / 9 h 45
Jean Guiloineau part sur les traces des petits cailloux semés par Geneviève Brisac et qui font écho ou référence à l'oeuvre de Virginia Woolf. Lectures par Anne Mulpas, poète, performeuse et artiste multimédia.
Directeur de la revue Siècle 21, Littérature & société. Jean Guiloineau est aussi traducteur : Nelson Mandela, Toni Morrison, Nadine Gordimer, André Brink, etc.
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