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André Brink, est la figure la plus connue en France de la lutte blanche anti-apartheid en Afrique du Sud ; Il fut l'ami de Nelson Mandela et mourut en 2015.

"L'amour et l'oubli" est un roman très agréable, en forme d'hommage tendre et touchant, rendu par un auteur vieillissant, aux femmes de sa vie. Un roman violent aussi quand il aborde les méthodes éducatives de son enfance, faites d'extrême pruderie et de châtiments corporels systématisés, la condition effroyable des noirs, le fanatisme religieux, la misère, son engagement politique et social non exempt de dangers, la politique étrangère de Bush, la guerre d'Irak, la traque de Saddam Hussein, le vieillissement et ses stigmates, la maladie, la mort.

Les figures féminines ont eu une importance telle dans sa vie qu'on a le sentiment, au fil de la lecture, qu'elles constituent le motif essentiel de son être, sa toile de fond, son référent omniprésent : sa mère à la foi adoucie de tolérance et d'humour ; sa tante dont l'hystérie religieuse n'atténua pas, bien au contraire, la cruauté et le racisme et qui voulait convaincre ses filles de faire croire aux garçons que leurs jambes étaient soudées jusqu'au mariage ( des genoux aux hanches ) ; ses cousines dont certaines furent ses premières initiatrices sexuelles ; et bien sûr ses innombrables aventures, amours, amantes... avec lesquelles il partagea presque toujours des relations empruntes de douceur ; l'une d'elle pourtant le trahit horriblement dans ses engagements militants.

Il y a aussi beaucoup d'évocations érotiques, un peu trop, elles "banalisent" l'ensemble et je dirais que c'est dommage, la gamme érotique semblant plus étroite et répétitive que la gamme sentimentale.

Mais "l'amour et l'oubli" reste un roman agréable : il n'est cependant pas comparable à "une saison blanche et sèche".
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Au seuil de la vieillesse, un homme vient de perdre la femme aimée depuis un an. Cette passion sera la dernière, il le sait. Commence alors une plongée émue et minutieuse dans ses souvenirs, au fil des amours mortes.
Chris, le narrateur de L'amour et l'oubli , est écrivain, et André Brink partage avec lui un certain sens de l'engagement. Chris a été jeté dans l'écriture par la révolte, a mis sa plume au service de la lutte contre le régime de ségrégation des années d'apartheid. Censuré, exilé, et même emprisonné, il a su mener ses combats sans faillir. La fin de l'apartheid n'a pas éteint sa colère : la guerre en Irak l'obsède, ses images hantent ses insomnies. "Quelque part, le monde s'est complètement planté", commente-t-il, fort d'une indignation intacte. En somme, sa vie a collé au destin tourmenté de l'Afrique du Sud : ses histoires d'amour épousent les soubresauts de l'Histoire. Pourtant, aucune froideur, rien de systématique dans cette fresque où les femmes font figures de symboles qui scandent le temps et le retiennent.
André Brink dresse un autel à l'éternel féminin, célèbre la douceur d'amours bouleversantes comme l'érotisme joyeux de brèves rencontres. Don Juan sentimental et incorrigible que le temps n'assagit pas - et pourquoi le devrait-il ?-, Chris collectionne les moments de joie comme autant de paradis éphémères. Tombeau et blason tout à la fois, le livre rend hommage à ces conquêtes.
Mais cet étourdissant cri de vie est aussi une quête de sens, une façon de faire reculer, par la fiction sans cesse recommencée, la mort inéluctable. A l'heure des définitifs bilans, qu'est-ce qui vaut, dans une vie, d'avoir été poursuivi ? Question éternelle, toujours bouleversante. de ces questions que seul un écrivain au sommet de sa maturité et de sa maîtrise peut se permettre d'ainsi aborder de front.
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Il n'y a pas grand chose à ajouter à la présentation de la quatrième de couverture, sinon que ce roman, si c'en est vraiment un (on ne peut s'empêcher d'imaginer que l'auteur ressemble grandement à Chris!?), vous prend à la première page et ne vous lâche pas jusqu'à la dernière qui vous laissera désorienté et pensif.
Livre très bien écrit et très bien traduit.
"Dormir avec une femme, ça peut être plus intime que l'amour;ça implique un abandon, une confiance qui ne ressemble à rien d'autre." Cette très belle phrase ne doit pas tromper le lecteur: l'amour physique occupe une très grande place tout au long du récit et les multiples expériences amoureuses de Chris Minaar se déclinent comme un magnifique florilège aux accents très singuliers dans l' ambiance souvent inquiétante et angoissante d'une Afrique du Sud en pleine mutation.
En somme, un livre magnifique à lire absolument.
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C'est une biographie masculine, un récit de vie où les époques s'entremêlent, où les réflexions suivent les souvenirs. A écouter le personnage de Chris Minaar, écrivain blanc sud-africain anti-apartheid, on ne peut s'empêcher de penser à André Brink lui-même. Quelle est la part de la pure autobiographie et celle de la biographie fictive ? Difficile à savoir.
Il y avait très longtemps que je n'avais pas lu un livre d'André Brink (Une saison blanche et sèche, Un instant dans le vent, Un turbulent silence, ... et surtout Au plus noir de la nuit). Indéniablement, André Brink est un immense écrivain, ses phrases sont belles, son sens de la transmission déjà prouvé. Avec L'amour et l'oubli, j'étais un peu déçue. Je préfère l'André Brink des épopées dans le veld sud-africain et des amours de couples mixtes héroïques, au récit intime et long, parfois très long, d'un homme qui revient sur son passé. Mais pour autant, je n'ai pas abandonné la lecture, il y a dans cet homme libre aux mille vies, qui très tôt brava les régles morales en entretenant des relations avec des femmes noires, un intérêt qu'on ne peut renier. Et le tragique de certaines de ces vies croisées, dans une Afrique du Sud que les hommes ont rendue impitoyable...
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Chris Minaars, vieil écrivain sud-africain, blanc mais anti-apartheid, se remémore pêle-mêle les moments forts de sa vie, au travers des innombrables liaisons féminines qu'il eut. Avec pour toile de fond, la lutte antiraciste dans son pays, mais aussi la guerre d'Irak lancée par George W. Bush.
André Brink écrit bien, et la lecture de ce roman procure des heures agréables. Pourtant il m' est resté un sentiment de frustration: après ces quelque cinq-cents pages, j'ai l'impression de ne pas connaître vraiment Chris Minaars, de ne pas avoir cerné sa personnalité. C'est qu'à force de ne lire que ses aventures sentimentales (une nuit, une semaine, un mois ou plus si affinités) et les ébats sexuels qui les accompagnent, on se dit que sans les femmes sa vie s'écroulerait: il n'existerait plus.
Chris se confie le plus souvent à la dernière femme qu'il aimera, la seule qu'il ne touchera jamais. Rachel, beaucoup plus jeune, est profondément amoureuse de son mari George, qui deviendra l'ami de Chris, les trois personnages formant un trio assez improbable.
Les visites que fait Chris à sa mère centenaire et légèrement démente constituent des parenthèses bienvenues et plus profondes que le reste du récit.
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Après un coup de coeur ( Un instant dans le vent) et deux très belles lectures (Un turbulent silence et Une saison blanche et sèche), à croire que je devais inévitablement passer par la déception !
Je n' ai pas vraiment aimé ce livre impossible de m' intéresser plus que poliment à l' histoire, je suis peut-être passer à côté de quelque chose. Très vite, je me suis ennuyée ni l' histoire ni les personnages ne sont parvenus à raviver mon intérêt.
À oublier...

Lacazavent
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Bouleversant
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Chris, un écrivain sud-africain, aborde l'hiver de sa vie. Avant de perdre la mémoire, de ne plus percevoir l'importance des choses ou leur légèreté, avant d'oublier l'absence de son tout dernier amour et la mort si récente de sa propre mère, il revisite les belles années de son passé, évoque les femmes aimées et désirées qui, chacune à sa manière, ont accompagné sa vie d'écriture et de combats politiques. Une vie de Sud-Africain blanc, enseignant, écrivain et militant, souvent en danger, emprisonné parfois, et toujours témoin révolté de son temps. Ce livre, même intitulé roman, dresse une grande partie d'autobio sur son engagement contre l'apartheid, ses séjours à Paris, son enfance et son éducation rigide dans une famille où la bible était la référence absolue à l'éducation et où les châtiments corporels étaient la norme. L'amour est présent dans toutes les pages, la sensualité qu'il décrit si bien et ses réflexions philosophiques sur l'âge, et ce qu'il reste après l'amour, enfin après la chair ! En somme, sa vie a collé au destin tourmenté de l'Afrique du Sud et ses histoires d'amour ont épousé les soubresauts de l'Histoire.
Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Histoires d'amour, et histoires de vies.
Dans un pays gouverné par les Boers, Brink nous dévoile la biographie de Chris Minnaar, don Juan des temps modernes, qui a travers ses femmes nous donne un aperçu de l'amour, de l'oubli, de son pays.
L'amour est certes omniprésent, mais comme le dit Chris " comment aurais-je pu être moi, si chacune d'entre elles n'avait pas existé ? "
Ce n'est pas qu'un immense hommage aux femmes, mais il est inoubliable.
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