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Critique de Titania


Certes dans une autobiographie, tout auteur cherche à réécrire son histoire en se donnant un meilleur rôle. pourtant dans celle-ci, même si André Brink est très présent, pour se raconter lui-même, il laisse une place très importante à ses contemporains. Il fait un peu oeuvre d'historien et nous fait partager son regard sur le monde et la lutte contre l'Apartheid . il fait en particulier revivre Ingrid Jonker, poète important et torturée de l'Afrique du Sud, dont Nelson Mandela a lu un passage de l'oeuvre, en trois langues, lors de son intronisation à la présidence.
Ingrid s'est suicidée dans des conditions mystérieuses, elle a été sa maîtresse et celle de bien d'autres, aucun d'entre eux n'a pu l'aider à surmonter ses démons. Ingrid, fille d'un notable du régime, illustre parfaitement aussi comment l'apartheid a pu se mettre à dos une bonne partie des enfants des Blancs pourtant privilégiés.
Il nous raconte Breyten Breytenbach qui en épousant une vietnamienne s'est condamné à l'exil car son épouse "colored" ne pouvait pas vivre avec lui dans son pays frappé de lois stupides et violentes sur le développement séparé des races. André raconte ses vies différentes avec ses épouses, la dernière aussi jeune que ses fils, comme un homme qui a su croquer la vie et voyager autant qu'il a pu. Coetzee est parti vivre en Australie, lui est toujours resté vivre en Afrique du sud.
L'Anglais n'est pas sa langue maternelle, contrairement à Nadine Gordimer, il a dû l'apprendre, ses romans témoignent de sa maladresse lorsqu'il commence à l'utiliser pour s'exprimer, mais pour s'adresser au plus grand nombre, dépasser ses frontières il s'est transcendé. Il parle aussi de son séjour en France.
"une saison blanche et sèche" reste incontestablement dans nos mémoires son roman le plus fort. Il nous raconte comment on devient un résistant alors qu'on n'est pas spécialement le plus fort ou le plus courageux, mais parce qu'on le doit tout simplement, parce que c'est une affaire de responsabilité et de dignité, un message moderne qui nous concerne encore. André Brink vient de mourir, il n'a jamais eu de prix littéraire, il nous laisse un message profondément humaniste et c'est le plus important.
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