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EAN : 9782847348095
326 pages
Tallandier (25/08/2011)
3/5   21 notes
Résumé :
Orgies, népotisme, concussions, meurtres politiques ou privés, licence sexuelle et incestes, il n'est pas un scandale qui n'ait pas été associé au nom des Borgia. Entretenue et grossie par les calomnies de leurs ennemis politiques, une légende noire s'est créée autour du pape Alexandre VI et de ses enfants, César et Lucrèce Borgia. C'est oublier que toute l'Italie fut elle-même gangrenée par la décadence des moeurs.
La critique a eu beau, depuis des décennie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Les Borgia : le nom de cette famille suffit à faire se dresser les cheveux sur la tête ! Il est associé à des tas de méfaits : meurtres, corruption, cynisme, débauche…
Et pourtant... L'ouvrage remarquable de ce grand spécialiste De La Renaissance (et académicien) qu'était Marcel Brion (1895- 1984) tend à relativiser et à "casser" cette légende "noire".
D'abord en resituant le contexte: les guerres avec la France de Charles VIII et Louis XII, les oppositions entre grandes familles italiennes: les Sforza de Milan, les Médicis de Florence, les Aragons de Naples, les Colonna, les Orsini...
L'époque (fin du 15ème siècle, début du 16ème siècle) n'était pas tendre..
Impossible de se faire agneau si on voulait résister au loup.
Avec cet éclairage captivant qu'apporte Marcel Brion, on comprend mieux la trajectoire des principaux protagonistes de cette famille:
d'abord le Patriarche: Rodrigo Borgia, qui va être élu Pape en 1492, année marquante pour L Histoire s'il en est... et qui va devenir le célèbre pape Alexandre VI, ami des Arts, fin diplomate rompu aux jeux politiques de toutes sortes, bon père de famille.; aimant et exigeant..;grand amateur de femmes et de plaisirs terrestres...
Ensuite son fils César, celui qui va servir de modèle au célèbre "Prince" de Machiavel..
César est destiné dès son plus jeune âge à une carrière ecclésiastique et à reprendre la tiare de pape de son père.. mais César aurait préféré embrasser la carrière militaire que va suivre son frère Juan. Juan qui va d'ailleurs disparaître prématurément dans des circonstances mystérieuses.
Ensuite la belle et célèbre Lucrèce, fiancée et "défiancée" trois fois, au gré des opportunités politiques, pion politique dans les mains de son père...
Enfin la figure du "patriarche" reste la plus forte et son importance politique est considérable à une échelle mondiale: en effet c'est Alexandre VI qui a dû arbitrer le différend entre l'Espagne et le Portugal, ces deux pays revendiquant le monopole et l'exclusivité des terres découvertes à découvrir en Amérique..
Une biographie passionnante, une fresque historique de grande qualité et de grande complexité aussi.. à lire en parallèle avec la diffusion de la célèbre série "les Borgia" à la télévision...
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J'avais suivi assidûment les deux premières saisons de The Borgias, la série de Showtime consacré à la fameuse famille espagnole qui a « régné » sur l'Italie de la Renaissance pendant quelques années. Désireuse de démêler le vrai du faux, je m'étais dit que je lirai un ouvrage d'historien sur le sujet un jour. Voilà qui est fait avec Les Borgia de Marcel Brion. Sauf que…

La première édition de ce livre date des années 1970 si ma mémoire est bonne. L'édition que j'ai lue est celle de Texto, qui date de 2011 ou quelque chose comme ça. Première remarque : j'aurais bien aimé une postface ou autre pour savoir si ce qui était dit restait valable ou non, des découvertes ayant pu être faites depuis. Mais Marcel Brion est décédé il y a un moment et l'éditeur n'a pas pris cette peine. Pas non plus de bibliographie à la fin pour rassembler les sources (données en notes de bas de page) ou orienter le lecteur vers d'autres ouvrages. Je suis habituée à « mieux » quand je lis ce genre d'ouvrage.

Ensuite, j'ai trouvé le style pas très accessible ni très beau, mais plutôt empâté, assez lourd. L'écriture ne donne pas envie et ne contribue pas à nous plonger dans l'ambiance, pourtant si particulière, de la fin du XVème et du début du XVIème italiens.

Ajoutons à cela que Marcel Brion était incapable d'argumenter. Il a son idée, apparemment préconçue, que les Borgia n'étaient pas pire que les autres. Il assène cette « vérité » tout au long du bouquin, et lorsqu'il rapporte des avis divergents du sien, il les écarte sans se donner la peine d'expliquer pourquoi dans le détail, se contentant de se rattacher à sa vision des personnages étudiés et des moeurs de l'époque. Et lorsqu'il ne veut pas se mouiller sur un sujet particulièrement épineux, ce qui est très fréquent vu la multitude de choses écrites et rapportées sur les Borgia, il expose les différents avis et surtout ne tranche pas. Ça m'a rendu la lecture très difficile, car je n'arrivais pas à partir d'une hypothèse précise pour fonder ma propre opinion et avancer dans l'Histoire sur cette base.

Le livre est construit en partie chronologiquement et en partie thématiquement. On suit à peu près le cours des événements mais chaque chapitre est consacré à un sujet particulier, ce qui fait que par moments on revenait en arrière, ce qui m'a un peu perdue vu que je connais mal la période et les querelles intestines des seigneurs italiens, fort nombreux au demeurant. L'ouvrage n'est donc pas très bien organisé de mon point de vue. On s'y perd facilement, et les néophytes peuvent avoir du mal à y trouver leur compte.

À vouloir parler de la famille Borgia de façon générale et à les intégrer dans l'ensemble plus largue qu'est l'Italie des micro-États dans un livre peu volumineux (moins de 400 pages), Marcel Brion a survolé beaucoup de points qui, pourtant, m'auraient beaucoup intéressée. Je trouve par exemple qu'il ne parle pas du tout assez de Lucrèce, alors qu'il semble vouer une profonde admiration à César (ce que j'ai bien du mal à comprendre vu la façon dont il est dépeint). Quant à Michelotto, Vanozza ou Giliua Farnèse, il n'en dit quasiment rien.

Je suis vraiment mécontente de cette lecture, avec laquelle j'ai franchement perdu mon temps parce que j'ai l'impression de n'avoir rien appris de valable. Je ne suis pas plus avancée qu'avant ma lecture. Si vous avez un bon ouvrage sur la famille Borgia à me conseiller, je suis preneuse ! Il me reste dans ma PÀL Lucrèce Borgia, un ouvrage de Magda Martini qui date de 1965 mais qui m'en apprendra peut-être plus, au moins sur cette femme. Je pense également éviter les Texto à l'avenir, car ce n'est pas la première fois que je suis déçue par un de leurs titres.
Lien : http://sans-grand-interet.co..
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Le talent de Marcel Brion réside dans cette capacité à donner des aspects de roman à un récit dont la rigueur historique ne souffre aucune contestation. Par ce biais, l'auteur nous rappelle que l'historien n'est pas là pour distribuer des bons ou des mauvais points (qui est le travail des idéologues et des militants) mais de relater les faits. En l'espèce, les Borgia furent à l'image de leur époque. Ils en avaient les défauts ainsi que les qualités. A ceci près que leur famille fut au cours des siècles la cible privilégiée d'une désinformation transmise consciemment de génération en génération. Ce livre leur rend donc justice sans pour autant en faire des saints (quand même!).
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L'histoire de la famille Borgia en elle même mérite que de nombreux ouvrages s'y consacrent: elle illustre les équilibres des forces et leur équilibre instable au moyen âge. J'ai peu apprécié le schéma d'argumentation de ce livre néanmoins: en simplifiant, l'auteur développe que les autres analystes ont mal jugé les Borgia. du coup, le livre manque de profondeur et le ton agace. J'aurais préféré qu'il livre sa vision pleine et complète de l'époque plutôt que de perdre du temps à déconstruire l'analyse d'autres auteurs. Surtout quand ça manque de finesse et d'argumentation.
Je recommanderais d'aller voir ailleurs pour une biographie sur les Borgia.
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critiques presse (1)
Telerama
28 septembre 2011
A lire avant la diffusion de la série sur les Borgia sur Canal+.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Qui était ce Rodrigo Borgia (le futur pape Alexandre VI)? On est allé jusqu'à prétendre qu'il n'était pas un Borgia mais un simple bandit de grand chemin, appelé Rodrigo Lançol, qui aurait usurpé à la fois ce nom et le titre de neveu du pape. Ce sont là des fables.
Le nom de Borgia aurait été tiré de leurs armoiries qui figurent un taureau (ou un boeuf) d'où le préfixe Bo, et une série de gerbes d'orge (orja en espagnol).
Quant à ce nom de Borgia, en espagnol Borja, il figure sur les documents de l'ordre des chevaliers de la Reconquête, où les fit inscrire le roi Jaime 1er, en récompense des services que ces fidèles avaient rendu à la couronne dans les campagnes de ce monarque et d'Alphonse le Batailleur.
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Les contemporains du pape Alexandre VI (Rodrigo Borgia) l'appelaient "il più carnal uomo". Alexandre VI était avant tout un "charnel", il possédait en même temps toutes les qualités et tous les défauts du sensuel, cette aptitude à s'amuser de tout, cette sorte d'irresponsabilité pour tout ce qui se rapporte à la morale de la chair.
Ce diplomate, rompu à toutes les finesses de la diplomatie, ce prélat instruit par quarante ans de Vatican, est accessible encore aux caprices d'enfant, qui lui font bouleverser, selon sa fantaisie, l'étiquette et le cérémonial.
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Il y avait des plaisirs dont le pape Alexandre VI (Rodrigo Borgia) n'entendait pas se priver, tout pape qu'il était, et cela parce que son tempérament le commandait, parce qu'il était avant tout un corps et après seulement une âme.
Pourvu qu'il exerçât sérieusement, intelligemment, efficacement, les fonctions qui étaient les siennes, maintenant, Alexandre VI estimait que personne n'avait de remarque à faire sur sa vie privée.
Ce qu'on lui demandait, c'était d'être un bon pape, d'augmenter la puissance de l'Eglise, de la protéger contre tous les dangers qui la menaçaient, d'y faire régner la discipline, d'accroître ses biens temporels.
Pour le reste, qu'il eût des maîtresses ou non, cela ne regardait que lui.
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Rodrigo Borgia avait les goûts et les plaisirs d'un grand seigneur de la Renaissance, égaré dans une carrière ecclésiastique.
S'il n'avait pas été le neveu du pape Calixte III, Rodrigo Borgia serait devenu un grand juriste, ou un grand condottiere.
La chance lui avait réservé une mitre d'évêque, un chapeau de cardinal, à l'âge où les jeunes gens se demandent ce qu'ils vont faire de leur vie.
Coureur de filles, et plus encore, peut-être homme de famille, bon père, bon époux, il conservera son "ménage" même après avoir reçu la tiare, il se partagera entre le Vatican, où le retiennent les charges de la fonction, et le petit palais voisin de San Pietro in Vincoli, où demeurent sa maîtresse et ses enfants.
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Il est temps maintenant d'établir ses quatre enfants.
L'aîné, César, qui a dix-huit ans au moment où Alexandre VI monte sur le trône de Saint Pierre, est considéré par lui comme le "dauphin". César sera d'"Eglise" et, suivant les ambitions dynastiques de son père, pape après lui, comme celui-ci l'est devenu après la mort de son oncle Calixte III.
Restent à pourvoir deux garçons, Joffre et Juan, et une fille, Lucrèce.
Trois mariages politiques en perspective, donc, qui consolideront la dynastie.
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Video de Marcel Brion (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marcel Brion
« Vie et mort de Gérard de Nerval », conférence de Marcel Brion, à l'occasion du 100ème anniversaire de la mort de Nerval. Première diffusion le 21 mars 1955 sur la Chaîne Nationale.
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