AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,21

sur 65 notes
5
3 avis
4
5 avis
3
5 avis
2
4 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un coup de téléphone, comme chacun d'entre nous peut le redouter: vos parents ont eu un accident de voiture, votre mère est morte et votre père semble grièvement blessé. C'est ce qui est arrivé à Geneviève, un cauchemar en pleine nuit. Et puis, il faut se réveiller. S'occuper de l'enterrement, aller au chevet de son papa qui ne pourra pas assister aux obsèques de sa femme, l'assister pour qu'il se remette de ce drame. Une fois sorti, c'est sa fille qui décide de s'occuper de lui, et ce pendant une année. Un peu maternelle, attentionnée, parfois maladroite, soucieuse d'en faire trop, elle essaie de le protéger, lui, cet homme, un peu bourru et opiniâtre, qui tient à garder son indépendance et ne veut pas qu'on s'occupe ni qu'on s'inquiète pour lui, parce que, évidemment, il a passé l'âge. Et, pourtant, c'est tout au long de cette année que sa fille va se rendre compte de ses faiblesses et de ses moments d'égarement. C'est cette merveilleuse année qu'elle aura passée à ses côtés qu'elle nous raconte, évoquant les liens formidables et indissociables qui lient un père et sa fille...

Geneviève nous livre, dans ce roman, une partie de sa vie qu'elle semble avoir appréciée au plus haut point, tant la présence de son père est grande dans son coeur et dans sa vie. le ton est donné dès les premières pages puisqu'il n'est jamais question de la maman qui est morte. Ici, on se concentre sur la relation père-fille, une relation intime et ô combien importante.
Le récit joue sur les non-dits, les secrets, les peurs cachées et les sentiments parfois inavouables. Extrêmement sensible et pudique, Geneviève Brisac nous fait partager cette merveilleuse année, d'une écriture simple, subtile, émouvante et attachante.

Une année avec mon père... une autre, et une autre si cela m'était possible....
Commenter  J’apprécie          340
Dans ce roman autobiographique, Geneviève Brisac aborde avec courage, émotion et intensité l'une des épreuves les plus douloureuses auxquelles nous sommes tous un jour confrontés : celle de la disparition de nos parents.
Ce sera d'abord la mort de sa mère dans un accident de voiture. Puis celle de son père, un an après, toute aussi douloureuse pour elle mais moins brutale dans les faits.
Ce qui m'a frappé dans ce roman c'est combien l'écriture cerne au plus près les différents états émotionnels que la narratrice va traverser durant ces moments si difficiles à vivre.Et il existe un contraste assez marqué entre le début où la narratrice raconte le bouleversement causé par l'accident de ses parents, dans un récit aux nombreuses ruptures narratives, à l'écriture très émotionnelle, où passe tour à tour son esprit rebelle et sa colère, et la suite du roman où la phrase va s'assagir lorsqu'elle évoque l'année qu'elle va vivre aux côtés de ce père très fragilisé par ce qu'il vient de vivre.
Elle rend compte, avec justesse et doigté, de l'ambivalence des sentiments qui vont accompagner ces derniers moments de vie commune. Retour sur les lieux aimés et porteurs de souvenirs en Bretagne ; moments bénis où tout paraît "comme avant". Mais aussi difficile dialogue avec un environnement amical mais souvent maladroit, pieux mensonges que l'on fait pour épargner l'autre. Toute l'extrême complexité de ces relations qui unissent un enfant avec un parent en fin de vie sont analysés avec lucidité et justesse.
Mais l'évocation de la mort est inévitable et Geneviève Brisac le dit sans fard . Elle le fera très rapidement, dans un phrasé qui redevient nerveux, allusif, pour s'épargner sans nul doute la souffrance de revivre de trop près ces douloureux instants.
J'ai été frappée par le côté très abrupt et pourtant incontournable de la dernière phrase : "... Mourir fait mal autant que naître. Et c'est aussi long."
Commenter  J’apprécie          243
C'est le deuxième roman que je lis de cette auteure et je sais qu'il y en aura d'autres.
J'ai eu plaisir à retrouver son écriture, cette façon de poser son décor et ses antogonistes avec une sorte de discrétion tout en affirmant les caractères.
Ici, il est questions du départ des parents qui est dans l'ordre des choses mais toujours intolérable à ceux qui le vivent. Dans le renversements des rôles Geneviève Brisac nous amène au coeur d'un conflit qui se joue sans cesse, être trop prévenant, présent et par là tendre le miroir de sa déconfiture à l'être qui nous a élevé ou laisser du leste dans la crainte de se le reprocher pour toujours.
Dans notre époque, cette question de la fin de vie est un enfer. Il n'y a plus de place, plus de temps, nous sommes misérables. Mais ce n'est pas véritablement le sujet du livre que cette dernière réflexion, celui-ci se tourne vers la figure du père et la relation avec sa fille (l'auteure) qui le long de cette dernière année va se transformer , où ils vont apprivoiser leur nouvelle relation. L'amour qui les lie se fait jour à travers les petites attentions , la délicatesse dans sa présence à l'autre.
C'est un belle déclaration d'amour que Geneviève Brisac fait à son père.
Commenter  J’apprécie          60
Il s'agit d'un récit , ou plutôt des impressions qui demeurent d'une année de vie, d'un automne à un autre , après la mort de sa mère dans un accident, laissant leur père , quelqu'un de très indépendant ,seul .

En exergue::
"Dans toute parole donnée, dans toute parole reçue, dans chaque geste et la moindre pensée, dans tout fragment même bref et aléatoire, de notre vie et celle d'autrui, il y a quelque chose de précaire et quelque chose d'inéluctable, quelque chose de caduc et quelque chose d'indestructible."
Marisa Madieri

Malgré les deux morts qui marquent chaque automne- le père est mort en novembre, 14 mois après son épouse- ce n'est pas du tout un livre tragique. Mais tourmenté plutôt par le souci de , pour la narratrice, rester à sa place , veiller sans prendre en charge, il ne le permettrait pas de toutes façons, et c'est très difficile.
C'est une année pendant laquelle chacun recherche de nouvelles marques ,et leurs rapports deviennent de plus en plus complexes .
"un mélange de pudeur, d'admiration de frustration et de tendresse. Il y a tout ce qui ne se dit pas, les loupés ou les espoirs décus que l'on se camoufle parce qu'il est trop tard".
.
Une année traversée de beaucoup de chagrin, qui s'exprime très peu ,même entre soeurs:
"Je ne peux savoir ce que pensent mes soeurs. Un mur de chagrin nous sépare comme nous sépareraient des chutes d'eau. ( Je pense à une image d'Hitchcock, l'héroïne est cachée sous les chutes, un abri, une grotte impensée. La peine ressemble à cela.)"
Et de moments cocasses, dont du moins Geneviève Brisac, avec son humour, cherche à retranscrire la cocasserie.
Et aussi des moments joliment qualifiés d'apnées de l'optimisme..
Des règlements de compte , aussi. Finesse et humour.. toujours.
Beau livre d'hommage à un père.

Et un salut particulier à Geneviève Brisac que j'aime beaucoup comme écrivain. Et comme personnage. J'ai abreuvé mes enfants des livres de L'école des loisirs , ils ne les lisaient pas tous, loin de là, mais moi si! J'y ai d'ailleurs découvert d'excellents écrivains français.

Commenter  J’apprécie          61
Un coup de fil un samedi après-midi et tout bascule. Un accident, une mère qui a perdu la vie, un père grièvement blessé. Commence alors pour la narratrice une nouvelle vie, ponctuée des visites au père. A l'hôpital d'abord, puis chez lui. Car il souhaite rentrer là où il a vécu, ne pas dépendre de ses enfants, continuer à vivre tout simplement malgré l'âge, malgré les blessures, malgré la solitude, malgré le corps diminué. (...)
Lien : http://lencreuse.over-blog.c..
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (185) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1709 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}