Le manoir, tome 3 : Alisande et le cercle de feu

Ce troisième volume, après un deuxième épisode qui m'avait (un peu) moins séduit, emporte à nouveau mon adhésion. Je suis toujours très admiratif de la manière dont Evelyne Brisou-Pellen, qui sait y faire décidément, se lance des défis. En plus de l'intrigue particulièrement tordue, d'un nombre phénoménal de personnages et d'un univers dont elle brosse peu à peu des règles de plus en plus complexes, elle ne redoute pas de prendre pour narratrice une anti-héroïne qui sera séduit, excusez du peu, par Landru lui-même avant de tomber sous le charme d'un indien taciturne, et de finalement convoler avec un guitariste de hard-rock ! tout ça en étant noyé sous un complexe de culpabilité qui la pousse sans cesse à vouloir sacrifier jusqu'à sa vie, habitée par une dévotion religieuse qui sera sans doute très étrangère à bien des lecteurs adolescents. On pourrait penser que tout ceci est très radical et représentatif d'une littérature alternative pour la jeunesse. Pas du tout, nous sommes dans un roman d'intrigue, avec de l'action, de l'amour et où de réels problématiques adolescentes sont abordées !