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Pour cette opération Masse Critique privilège j'ai merdé comme il faut, non seulement j'ai quasiment huit jours de retard pour poster ma chronique mais en plus je ne sais pas trop quoi dire sur ce roman historique. Je remercie quand même Babelio et les Presses de la Cité pour cet envoi qui aurait pu être une belle découverte si je n'avais pas eu la tête ailleurs.

Et toujours ces ombres sur le fleuve met en scène Lucile, une jeune aristocrate Nantaise, qui assiste à l'exécution des ses parents et son frère pendant la Terreur. Orpheline, sans toit et fermement décidée à se venger du meurtrier de sa famille, Lucile va grandir et errer jusqu'à ce que sa route la mène sur le chemin de sa destinée...

Je vais être vraiment mal placée pour donner un avis car je n'ai ni aimé, ni détesté ce livre, il a suscité chez moi la pire des réactions : l'indifférence! L'histoire est pas mal mais (il y a toujours un mais) ça traîne en longueur, ça tourne en rond, moi de l'autre côté des pages j'attend patiemment que ça se passe et quand ça commence à devenir intéressant... paf! plus rien! c'était déjà fini sans que j'ai eu le temps de dire ouf. En fait, je crois que ce qui m'a blasée dans cette lecture, c'est le fait qu'on rencontre souvent des héroïnes comme Lucile dans la littérature. Que ce soit la trame, le vécu ou le dénouement, cette pauvre Lucile s'est avérée être transparente à mes yeux, j'ai presque plus aimé les personnages secondaires, qui eux au moins ont un peu de saveur. Malgré tout, j'ai envie de découvrir d'autres titres de l'auteure car j'aime les romans historiques et je ne veux pas rester sur l'échec de Et toujours ces ombres sur le fleuve. C'est bien la première fois que je suis aussi peu inspirée pour vous donner un avis donc je vais me mettre un coup de pied aux fesses pour essayer de rentrer dans l'univers de Nathalie de Broc , je suis convaincue que tout n'est pas à jeter et l'auteur a un style qui pourrait me plaire alors même si j'ai été indifférente à ce livre là, il est fort possible que j'ai un coup de coeur pour un autre.
Et toujours ces ombres sur le fleuve, et pour moi c'est le trou noir!
A découvrir pour vous faire un avis!
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Tout d'abord je remercie Pierre Krause de Babelio et Mathilde Boisserie des éditions Presses de la Cité de m'avoir fait gracieusement parvenir, dans le cadre de l'opération « Masse critique », le tout récent roman de Nathalie de Broc : « Et toujours ces ombres sur le fleuve ... ». Paru en septembre 2014, ce roman peut se résumer à une histoire de passion et de vengeance. Nous sommes à Nantes, sous la Terreur. Une gamine de douze ans, Lucile, voit ses parents exécutés. Elle décide de retrouver l'assassin et de le tuer.

Ce livre présente deux niveaux de lecture. le premier : c'est l'histoire d'une adolescente qui, de rebondissements en rebondissements, arrivera presque à ses fins ; alors, l'histoire se lit de l'extérieur, est assez banale, se distingue à peine du roman de gare, et vous en êtes le spectateur. le second : c'est une analyse faite au stéthoscope de l'antre psychologique dans laquelle s'est recroquevillée une adolescente, toute en proie à la folie qu'elle s'est peu à peu construite ; alors, l'histoire gagne en intérêt, et vous accompagnez l'auteur dans cette analyse, jusqu'à une fin que je ne saurais dévoiler.

Pendant les premiers chapitres, je me suis laissé gagner, comme au cinéma, par les images qui se bousculaient devant mes yeux : Lucile court sur les pavés de Nantes ; elle court pour oublier ce qu'elle vient de voir, l'innommable ; Clotilde et Théosime de Neyrac, ses parents, nobles, propriétaires du château de la Grande Gibraye, ont été dénudés, ligotés et jetés avec son petit frère Théo dans la Loire, dans la "baignoire de la République" (page 12) ; l'assassin n'est autre que Jean-Baptiste Carrier, commissaire de la Révolution. Elle s'en retourne au château que les gueux ont saccagé, pillé et brulé. Heureusement sa cachette est intacte (page 47) mais, pourquoi s'attarder dans des lieux qui n'offrent plus d'intérêt ? Quatre ans passent. Carrier a été décapité. Lucile a rejoint une bande (Louison, Awa et Lambert) avec laquelle elle vit en maraude. Un soir, elle est de faction dans un théâtre où la bande compte bien jouer les vide-goussets. le feu se déclare. Lucile se sauve, secourant au passage une certaine Flavie, mère maquerelle de son état. Blessée, Lucile est récupérée et soignée par cette femme qui espère bien la « mettre à l'horizontale », au service de ses clients. Lucile, encore vierge (une aubaine !) est mise aux enchères. L'acheteur n'est autre que le Chevalier de Préville, celui-là même qui orchestrait les exécutions nantaises sous la Terreur ! L'adolescente est emmenée à l'hôtel Villestreux, propriété du Chevalier. C'est là qu'elle murit sa vengeance et … : je n'en dirai pas plus.

En repensant à ce que je venais de lire, j'ai découvert que, sous le roman historique et régional, sommeillait en fait une réelle tragédie humaine. L'innommable fait basculer Lucile dans un monde parallèle, un monde où elle doit s'efforcer de jouer le rôle qu'elle s'est donné, celui du bras vengeur qui devra tuer Carrier ou son mandataire. Elle décide alors (mais est-ce volontaire ?) de prendre le deuil de ses parents et de son petit frère, et pour la vie entière, la tête pleine de démons qui ne produisent que de noirs forfaits, toute à la nécessité d'aller jusqu'au bout. Fantôme surfant sur la vague de la vie, Lucile compte bien tenir un jour l'assassin au bout de sa dague. Aveuglée par sa vengeance, obsédée par cette folie meurtrière, Lucile se donne un visage et se compose un destin. Elle sait qui elle est et ce qu'elle veut faire, mais elle ignore ce qu'elle peut être ! Car, à côté de la vengeance, il y a aussi la passion. Lucile va osciller entre les ténèbres et la lumière. Voyez dans quel état elle est quand elle retrouve Petit Jean, le fils des métayers de son père, son ex-camarade de jeu ; et quand elle retrouve Joséphine, la négresse (page 40) au répertoire inépuisable de chants ; et quand elle tombe nez à nez sur Louison, fragile mendigote (page 79) éveillant la pitié, et quand elle voit Albane, (page 94) éclat de pain de sucre qui fond doucement sous la langue. Voilà bien deux soeurs, petite et grande, que Lucile désespère de n'avoir jamais eues. Lucile s'accroche à sa ligne de conduite, mais elle hésite : que faire si elle devait (page 221), pur hasard, trouver aimable le bourreau de ses parents ? Ni fuyarde, ni prisonnière, Lucile prend sa décision : elle s'en ira rejoindre les ombres du fleuve. le suicide : sinistre conclusion ! Dans sa confusion mentale, en proie à la tempête qui se déroule sous son crane, Lucile n'exclue rien, mais elle pourrait être abusée par sa vengeance …: je n'en dirai pas plus.

Bien documenté, précis, parsemé d'expressions et de mots peu usités, mettant en oeuvre un suspense de qualité, très addictif, forçant l'émotion et construit sur des personnages bien typés, cette fiction historique, attachante, convaincante et menée au pas de charge, est à sa façon une fresque psychologique. Fortement descriptif et témoignant de cette époque de purification révolutionnaire, période peu abordée en littérature, « Et toujours ces ombres sur le fleuve ... » pourra susciter des réactions mitigées. A cause d'une naïveté dérangeante et d'un côté fleur bleue ? Oui, mais n'est-ce pas le propre de l'enfant que de déchiffrer le monde au premier degré comme s'il n'était qu'un grand livre d'images, de rêver le monde tout en le vivant ? A cause d'un texte fluide mais très simple ? Oui, mais n'avons-nous pas à faire à des enfants, à commencer par Lucile ? A cause d'une fin pour le moins inattendue ? Oui, mais ne trouve-t-on pas dans l'histoire récente d'exemples de gens qui aient, par repentance, commis des actes héroïques ? Agréable à lire, cet ouvrage sensible -écrit par une femme- dont chaque chapitre commence par une citation, force le respect : je mets quatre étoiles.
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En 1793, sous la Terreur, Lucile, une jeune aristocrate nantaise, voit ses parents et son jeune frère périr noyés dans la Loire. Ils sont victimes des noyades organisées par Jean-Baptiste Carrier, député de la Convention et commissaire envoyé à Nantes pour mettre un terme à la révolte vendéenne par tous les moyens.

Livrée à elle-même et animée par un puissant désir de vengeance, l'orpheline réussit à survivre malgré son très jeune âge et son inexpérience dans une ville devenue hostile. Dans la rue, elle s'associe à une bande qui vit de rapine puis se retrouve aux mains d'une rabatteuse pour une maison de plaisirs. Alors qu'elle est vendue au plus offrant, elle croit tenir en son acheteur le sujet de sa vengeance, peut-être à tort.

Journaliste bretonne, déjà auteure d'une dizaine de romans, Nathalie de Broc réussit la mise en scène documentée d'un épisode historique, appelé selon les mots mêmes de Carrier « la déportation verticale », procédé qui consistait à lier les condamnés pour les jeter à l'eau. La description du port de Nantes est très vivante, presque cinématographique, et les personnages plutôt sympathiques.

Cependant, volontaire ou non, le contraste entre le style recherché, la simplicité, voire la naïveté du récit et l'époque décrite, celle de la Terreur et des années qui ont suivi, m'a un peu gênée. Peut-être parce que la narration de Et toujours ces ombres sur le fleuve… est plus proche de celle d'un conte que celle d'un roman historique.

Merci à Babelio et aux Presses de la Cité de m'avoir fait découvrir cette auteure et ce roman.
Note : 2,5
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Aujourd'hui, je vais parler d'un roman historique qui m'a été offert par Masse critique Babelio et les éditions Terres de France que je remercie chaleureusement, car ils m'ont permis de découvrir une auteure que je ne connaissais pas.
Nous sommes le 23 décembre 1793, à Nantes, et la jeune Lucile suit ses parents Clotilde et Théosime de Neyrac entravés et son petit-frère Théo en direction du fleuve dans lequel ils seront précipités après avoir été assassinés, sous les cris, les huées, les insultes de la foule. La Terreur bat son plein. on fait des mariages en liant entre eux les corps dénudés deux représentants du clergé ou deux nobles comme les parents de Lucile (les mariages de ci-devants) sous la houlette du commissaire de la révolution Jean-Baptiste Carrier

La foule est tellement dense et pousse tellement fort que Lucile se trouve séparée des ses parents et arrive à s'enfuir.Elle retourne en direction de la maison familiale, le château de la Grande Gibraye, mais instinctivement, elle va chez son compagnon de jeu Petit-Jean, fils du métayer du domaine.

A son grand étonnement, le père veut bien qu'elle passela nuit chez eux mais il tient à sauver sa peau, tout le monde est suspect, par les temps qui courent. Elle finit pas retourner à la maison, explore les pièces où tout a été saccagé, mais deux personnes entrent probablement à sa recherche alors elle se réfugie dans sa petite cachette, un endroit secret où personne ne peut le voir. Elle y trouve des objets laissés là par ses parents probablement ; une bague, une chaîne et de l'argent.

Elle a reconnu parmi les deux visiteurs celui qui a condamné ses parents: et elle n'aura désormais qu'un but dans la vie se venger en tuant cet homme: le chevalier de Préville.





Ce que j'en pense



La foule semble grossie de dizaine de nouvelles têtes, toutes grimaçantes, gargouilles éructantes, riant gras. Les tricoteuses sont aux premier rang, se frottent le chignon de leurs aiguilles de bois pour que les mailles glissent plus aisément. les abords de la Loire, en lieu et place de la grève de Chantenay, se noircissent, malgré le froid inhabituel, d'un monde dépenaillé qui scande à tue-tête: "A mort" et chante "la Montagne". Ainsi commence le prologue.

Nous sommes donc dans l'histoire d'un petite fille que l'on va voir grandir en traversant des étapes difficiles car elle doit toujours se cacher. Elle vit dans la peur, doit apprendre à s'échapper rapidement pour éviter de mourir comme ses parents, mais aussi il faut survivre, manger. La Terreur est finie, Carrier a été exécuté, la vie reprend son cours, mais seule, elle ne peut rien donc il faut trouver des alliés transitoires, d'abord un groupe de voleurs avec lesquels elle va "battre le pavé" dormant le jour, volant les passants à la tombée de la nuit. Elle apprend la loi de la rue., avec ses trois compagnons le beau Lambert, la dure Awa qui terrorise la bande et la petite Louison, fragile dont Lucile deviendra proche.

L'auteure, nous raconte une jolie histoire, nous parle joliment de Nantes et sa région, des moeurs de l'époque. Elle nous raconte aussi la vengeance et tout ce que celle-ci peut entraîner dans la construction de cette jeune personne.

Cependant, j'ai été déçue par le côté conte de fée de ce livre, le sujet aurait pu être creusé bien davantage, je trouve que Lucile est restée une petite fille qui attend le prince charmant. on passe un bon moment, avec cette histoire mais je m'attendais à autre chose.

Par contre, Nathalie de Broc a un très joli style d'écriture, les phrase sont courtes elle emploie des mots issus du vocabulaire de l'époque, ou des mots dont le sens a changé depuis la Terreur: "pièces d'Inde" pour parler d'esclaves, "pointe de Franklin " pour paratonnerre, et on apprend au passage que les "restaurants" à l'époque, désignaient des bouillons reconstituants que l'on donnait aux malades...

Chaque chapitre est précédé d'une citation, correspondant au thème qui y est évoqué : Sophocle, Shakespeare, Musset, essentiellement mais on voit passer aussi Dickens, Hugo, Anatole France, Racine et Marivaux.

Donc, l'ouvrage a été travaillé avec soin d'où la note.

Note : 7/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Ce livre est une petite merveille délicatement ciselée, une agréable fiction historique,alerte et convaincante, faite de passion et de vengeance que l'on ne lâche pas....
Où on danse la "gigue" sur les quais de Nantes la belle, à l'ombre de la Clarisse, un brick amarré au port, qui a vraiment fière allure..voiles ferlées, bas sur l'eau tant il est chargé, gueules de canon qu'on devine dans l'ombre des sabords peints de noir rehaussé de rouge....figure de proue drapée de sa pudeur...
Mais venons en à l'essentiel, nous sommes à Nantes, le 3 nivôse de l'an II: 23 décembre1793 sur la grève de Chantenay
.
"Pour achever tout ce qui reste en Vendée",le commissaire de la révolution: Jean- Baptiste Carrier doit " démiphitiser" la ville: la désinfecter sans état d'âme aucun.
Cela s'appelait " le fleuve révolutionnaire" ou " la baignoire de la république".

On liait les mains aux gens et on s'employait à les jeter nus dans la Loire, un spectacle devenu routinier...indifféremment.....les nobles aux perruques poudrées,les prêtres réfractaires, les nonnes, les faux brigands,les réfugiés vendéens.
Parmi ces malheureux condamnés à mort se trouvent le comte et la comtesse de Neyrac, propriétaires du domaines de Gibraye, parents de Lucile , petite fille de12 ans et de son petit frère Théo.
Lucile, miraculeusement épargnée décide de ne jamais oublier " le bourreau" qui n'a pas détaché la corde des poignets de sa mère: le bien nommé Chevalier de Préville et de venger ses parents.
Elle coupe ses cheveux, se déguise en garçon,culotte de drap sombre, rêche et simple chemise, retrouve dans les décombres du domaine de Gibraye,saccagé,
la chaîne précieuse de sa mère aux maillons simples et la chevalière de son père.
Nantes :août 1796 : Carrier a été guillotiné, on danse place du Bouffray, là où on guillotinait.
On a aboli l'esclavage "en principe" s'entend.
Les vêtements caressent les toilettes s'ils ne les habillent pas vraiment, les corsets ont été abandonnés au nom de la liberté, après les contraintes de la peur constante, on se laisse aller au grand débridement. L'auteur décrit avec grand talent les nouvelles moeurs, les vêtements, la nourriture, où l'on croise des gens des deux sexes outrageusement fardés.
L'argent circule,on retrouve Lucile, elle a passé quatre années à survivre dans la rue en chapardant et en s'adaptant...aux côtés d'Awa, ancienne esclave noire inhumaine et dure, ayant tellement souffert, de Lambert au visage d'ange, taiseux ,voleur et resquilleur, de Louison,l'appât , jouant le rôle de mendigote, pauvresse incitant à la pitié.
Ils délestent le monde et se partagent les bénéfices.
Revêtue de son uniforme de voleuse, culotte masculine, chemise stricte,cheveux retenus,Lucile pratique la maraude. Elle même ne vole pas elle laisse la besogne à Lambert et à Awa.
La haine et la vengeance l'animent toujours, réfugiée dans un théâtre,où elle assiste à un ballet,spectacle qui l'enchante, sauve Madame Flavie, sous maitresse d'une "maison close"...de l'incendie qui s'est déclaré.
Elle est recueillie et traitée comme une princesse, on fait connaissance des prostituées qui obéissent, qui racontent leurs prouesses, Isis l'égyptienne,Alméria, l'espagnole,Cléophée la blonde,protégées dans cette maison car l'insécurité règne partout....
Lucile s'échappe et rejoint l'hôtel de Villestreux, prés de lîle Feydeau,où elle est traitée en reine par le chevalier de Préville, il devance ses désirs,elle finit par trouver aimable le bourreau de ses parents ce qui est un comble...je n' en dirai pas plus...mais les aventures continuent....

Le temps est venu où Joséphine de Beauharnais épouse civilement Bonaparte...
Où l'on côtoie dans cet ouvrage Surcouf dont on dit:"que cet hommes a de l'eau de mer dans les veines".
Où l'on côtoie madame de Louét , autrefois emprisonnée aux Carmes,se rappelant avec angoisse avoir entendu son nom épelé dans la liste" des raccourcis du jour".
Où l'on parle des bateaux qui sommeillent dans le grand port de Nantes, avec leurs bois qui craquent et les aussières qui soupirent, où l'on parle des manufactures de cordage,des chantiers navals,des magasins pour les pompes et goudrons,des fabriques de toiles indiennes, de navires négriers, de la massive Thémis, un trois - mâts de trente métres alourdi de café et de sucre, cacao, indigo, coton, roucou, rossolis, eau de vie de sucre et de grains....
C'est un ouvrage captivant, alerte, au souffle haletant,où l'auteure, bretonne comme il se doit se révèle une historienne, grande connaisseuse des mets de l'époque, du climat social, des quartiers mal famés aux hôtels bourgeois, des horreurs de la terreur aux futilités des riches, des misères du petit peuple de l' après révolution, des turpitudes liées aux activités d'un grand port...
Je remercie chaleureusement l'opération masse critique, les Presses de la Cité et la Collection Terres de France pour l'envoi de ce livre vif, prenant et bien documenté...














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Tout d'abord, je remercie Pierre Krause de Babelio et Mathilde des éditions Presses de la cité pour l'envoi de ce roman (accompagné d'un très joli marque-page) !
Comme certains commencent à le savoir, je suis fan de la Révolution française, et ce livre, retraçant un épisode très peu connu (et surtout très peu glorieux) de cette période troublée, à savoir les noyades de Nantes, ne pouvait qu'attiser mon intérêt.

Le livre s'ouvre donc sur un matin de décembre 1793, sur la grève de Chantenay, où une foule vociférante est venue assister à l'exécution par noyade de centaines de prisonniers, femmes et enfants compris, parmi lesquels se trouvent le comte de Neyrac, sa femme Clotilde et son jeune fils Théo. Noyée dans la bousculade (sans jeu de mot douteux), Lucile, la fille aînée âgée de 12 ans, est le témoin impuissant et horrifié de cette exécution.
Mais un visage s'est imprimé opiniâtrement dans sa mémoire : celui du bourreau, le chevalier de Préville, qu'elle se jure de tuer pour apaiser les mânes de ses disparus, désormais "ombres sur le fleuve"...
Croyant trouver assistance auprès des anciens métayers du comte, et surtout de leur fils Petit Jean qui a été le compagnon privilégié de ses jeux d'enfant, elle se heurte à un refus qui l'oblige à se réfugier dans la demeure familiale saccagée, jusqu'à ce qu'une fouille en règle du chevalier de Préville et de ses sbires l'en déloge.
Sans appui, sans argent, Lucile ne voit d'autre recours pour survivre que s'acoquiner, déguisé en garçon, à une bande de tire-goussets du même âge qu'elle, sévissant dans le quartier du port.
Quatre années passent sans qu'elle n'ait réussi à retrouver la trace du chevalier... jusqu'à ce qu'une rencontre fortuite, et inquiétante, ne lui offre une nouvelle perspective...

Je dois avouer que j'ai été complètement happée par cette histoire, et que je n'ai pas réussi à lâcher le livre avant la fin. L'auteure nous restitue avec maîtrise le décor de cette époque, avec ses quartiers pauvres ou riches, ses costumes, son contexte mouvementé, l'animation du port ou des rues nantaises, ses odeurs, bref le dépaysement est au-rendez-vous.
Ajoutez à cela une très jolie plume, empreinte de l'élégance de ce XVIIIème siècle des Lettres, et vous comprendrez mon plaisir de lectrice !
Malgré tout, je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine frustration au sortir de ma lecture.
En effet, j'aurais aimé que Nathalie de Broc développe davantage l'intrigue et la psychologie des personnages, car en 255 pages, on a parfois l'impression de survoler l'histoire, si bien que certains ressorts nous paraissent assez artificiels, voire invraisemblables. Ainsi, j'ai eu du mal à croire en la séquestration de Lucile par Madame Flavie, surtout sur une durée aussi longue, d'autant que l'auteure ne nous fournira jamais aucune information sur les motivations de cette femme interlope. D'autres clés de l'intrigue restent également floues : telles que les relations entre Mme Flavie (toujours elle !^^) et un autre personnages important...

Par moment, j'ai trouvé que l'auteure cédait à certaines facilités narratives pour expliquer certains événements, comme l'incendie du théâtre ou le rebondissement lié à la vengeance de Lucile.
D'ailleurs, Lucile qui est un personnage extrêmement attachant au demeurant, est, dans son malheur, infiniment chanceuse, car elle arrive toujours à se tirer des mauvais pas sans aucun dommage (ou presque !)... On a l'impression d'avoir déjà vu ailleurs les épreuves qui la touchent (le travestissement en garçon, l'épisode du bordel, la "cour des miracles"...), non pas que ces scènes m'aient ennuyée, bien au contraire, mais j'aurais aimé qu'elles soient plus approfondis justement !

Concernant Louis-Amédée de Préville, c'est un personnage que j'ai beaucoup aimé, mystérieux à souhait (même si j'ai deviné rapidement son implication réelle dans certains épisodes), mais comme pour les autres, ses desseins restent inexpliqués, nous laissant sur notre faim...

Pour conclure, une lecture à la fois révoltante et palpitante d'une période fort troublée de notre Histoire, mais qui a malheureusement passé trop vite ! Les mésaventures de l'héroïne sont touchantes, néanmoins j'aurais aimé que l'auteure détaille davantage certains passages pour donner plus d'épaisseur à l'intrigue et de profondeur aux personnages, et qu'elle joue davantage sur l'ambivalence des relations entre la jeune infortunée et son bourreau !

En tout cas, je remercie Babelio et les éditions Presses de la cité pour cette délicieuse découverte !
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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Tout d'abord je tiens à remercier Pierre Krause de Babelio, et les Éditions Presses de la Cité, pour la confiance qu'ils m'ont accordée afin de publier un article sur ce livre.
Bien sûr, natif de Nantes et passionné par l'histoire de ma ville et de cette époque sombre de notre passé, j'ai été emballé à l'idée de découvrir ce livre dès la lecture de son résumé.

1793 : la Terreur fait rage et à Nantes, plus qu'ailleurs, les “brigands” vendéens, les aristocrates et les cléricaux, sont les victimes toutes désignées de cette folie meurtrière incarnée par le sinistre Carrier, ses noyades organisées, ses mariages républicains et autres atrocités perpétrées au nom d'une purification révolutionnaire. Dans le bas Chantenay (quasiment au pied de chez moi), Lucile (12 ans) voit ses parents humiliés, attachés et exécutés sans autre forme de procès, dans une barque sabordée, et rapidement car la marée descend…
Le retour vers le château familial va être un nouveau drame pour cette enfant que décidément rien n'épargne, car les sbires de Carrier ont saccagé, vandalisé et brûlé la Grande Gibraye, demeure familiale des Neyrac. Lucile n'a qu'une idée en tête, la vengeance à l'égard d'un homme qu'elle a vu juste avant la mort de sa famille, et dont elle a entendu prononcer le nom, le Chevalier de Préville.
Trois ans ont passé, les exactions ne sont plus qu'un souvenir, surtout pour ceux qui n'en ont été que les témoins, et un semblant de gaieté semble animer une ville que viennent fréquenter les « Inc'oyables » et les « Me'veilleuses », arrivés de la capitale. Nous retrouvons Lucile dans les bas quartiers de la ville entre la Fosse et ses quais et le théâtre Graslin à peine inauguré, avec une bande de vauriens qui ne cherchent qu'à survivre, ayant tout perdu, y compris une hypothétique famille. À partir de là et de l'incendie du théâtre, le destin de Lucile va basculer d'une bien étrange façon. Son idée de vengeance la dévore encore comme un feu intérieur et rien ni personne ne saura l'en détourner.

Au-delà de sa trame historique véridique et de ses itinéraires dont on connaît aujourd'hui toutes les rues, le récit brille par sa documentation particulièrement fouillée et de l'ambiance que l'auteur a su y insuffler. La bibliographie à la fin de l'ouvrage suffit à le vérifier quand on est un peu bibliophile nantais. Sensibilisé très jeune par cette époque, je retrouve dans le texte, tout ce que me racontait mon grand-père, incollable sur l'histoire de Nantes et des Guerres de Vendée.
Dès le prologue on plonge dans l'enfer de la Terreur et jusqu'au bout du roman, même quand les événements seront apaisés (?), on vit au rythme des aventures de la petite héroïne. le texte est simple sans être simpliste, le vocabulaire recherché, le style fluide et le rythme soutenu. J'ai particulièrement apprécié les incises en tête de chapitre qui introduisent avec finesse les textes à venir.
D'où j'habite je ne peux plus sentir le calfatage des bateaux, car le dernier construit à Nantes date des années quatre-vingts, et le port ne bruit plus des harangues des marchands pour attirer le chaland, là où l'on déchargeait les navires de toutes les denrées arrivées du lointain. Les ballots de coton et les sacs de café, ou le sucre à raffiner ont laissé la place aux vélos du dimanche. Les lanternes rouges ont disparu et s'il reste quelques bars à hôtesses, la réputation du quartier de la Fosse s'est estompée, au profit d'un éléphant mécanique qui barrit tous les jours de l'autre côté du fleuve. Mais il faut rendre grâce à l'auteur de nous avoir rappelé ce qu'était cette ville magnifique avec son quartier Kervégan où subsistent la plupart des immeubles du XVIIIe, dont l'hôtel de la Villestreux, le théâtre Graslin plusieurs fois rénové et trônant sur son large escalier, et, malgré les dégâts des bombardements, on peut encore admirer sur les quais nombre d'anciens hôtels particuliers, aux balcons ventrus ornés de ferronneries d'art et soutenus par des cariatides ou autres atlantes et télamons, et aux larges portails surmontés de mascarons grimaçants.
Et ce titre : « Et toujours ces ombres sur le fleuve… » Ombres que je devine le matin en partant travailler en longeant la Loire…
D'aucuns - forcément - trouveront quelques passages difficiles à croire ou ne se livreront pas au rythme de la vie de Lucile et des surprises à venir, mais qu'importe, les fâcheux sauront toujours glisser quelques commentaires acides ou trop rigides.
Je n'aurai qu'un petit regret : la fin très (trop ?) vite arrivée et les points de suspension qui en résultent. L'auteur compte-t-elle nous livrer une suite ? Si c'est le cas je me laisserai tenter sans retenue.
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Roman lu dans le cadre de l'opération Masse Critique. Je remercie Babelio et les Presses de la Cité de m'avoir sélectionnée et envoyé ce roman.

Un contexte intéressant
1793. Comme partout en France, la Terreur règne à Nantes. Jean-Baptiste Carrier, commissaire de la Révolution, et ses sbires ne manquent pas d'imagination pour se débarrasser des ennemis de la République, c'est-à-dire des prêtres réfractaires, des réfugiés vendéens, des aristocrates, des détenus... Ici, outre la guillotine, des "mariages républicains", qui consistent à attacher ensemble deux personnes nues avant de les embarquer sur des gabarres qui sont coulées dans la "baignoire de la République", au milieu de la Loire, à hauteur de Chantenay.
Si la Terreur est certainement l'une des périodes les moins glorieuses de notre histoire et celle que l'on occulte le plus encore aujourd'hui, elle s'invite pourtant de manière assez récurrente dans les romans historiques. Sous le prétexte de défendre la Première République, des hommes n'ont pas hésité à torturer et à assassiner des milliers d'innocents. Mais l'auteur aborde cette période d'une manière originale en situant l'action à Nantes, là où a oeuvré le terrible Jean-Baptiste Carrier avec ses abominables "mariages républicains" dont j'ignorais l'existence.

Une histoire bien étayée
C'est à l'un des ces "mariages républicains" que nous assistons dès le prologue du roman. La petite Lucile, 12 ans, assiste, impuissante, à la mort de ses parents, Clotilde et Théosime de Neyrac, et de son petit frère Théo, sous les cris de joie d'une foule démente, ayant perdu toute raison. Fendant la foule, pleine d'une rage froide, elle retourne chez elle, à la Grande Gibraye, le château familial, en se promettant de venger un jour les siens en retrouvant le responsable de ces meurtres, le Chevalier de Préville dont elle a entendu prononcer le nom par la foule et qu'elle a aperçu pendant quelques secondes. Jamais elle n'oubliera ces "ombres sur le fleuve".
Rejetée par les métayers du château qui craignent de subir le même sort, Lucile trouve alors refuge à la Grande Gibraye, mais le château a été saccagé et pillé. Pourtant, deux hommes reviennent sur le lieu de leur forfait, l'un d'eux est le Chevalier de Préville. Ils sont à la recherche de Lucile, mais celle-ci a eu le temps de se réfugier dans sa cachette favorite où elle découvre une boîte dissimulée par ses parents contenant notamment de l'argent.
1796. La Terreur et les abominations commises par Carrier ont été rayées des mémoires. La vie reprend ses droits : la famine a disparu, les restaurants et les débits de boissons ne désemplissent pas, le négoce a repris dans le port… C'est dans cette ville que Lucile a trouvé refuge, adoptée par une bande de jeunes voleurs, composée de la dure Awa, du gracile Lambert et de la jeune et fragile Louison. Vivant au jour le jour de menus larcins, elle n'en a pas pour autant oublié sa promesse de vengeance. Un jour, alors que la bande se trouve devant le théâtre de la ville, Lucile est subjuguée par une jeune femme, Albane, qui vient assister à une comédie-ballet. Abandonnant ses compagnons, elle parvient à entrer dans le théâtre et, de sa loge, ne quitte pas des yeux la fameuse Albane. C'est alors que se déclenche un incendie. Lucile veut à tout prix sauver Albane, mais une femme, sous les décombres, s'agrippe à sa cheville et la supplie de la sauver. À ce moment précis, le destin de Lucile bascule…
La vengeance est vraiment le maître-mot de ce roman. Elle est la compagne de Lucile tout au long de ce roman, tout comme les personnages qui gravitent autour de Lucile : Awa, Lambert, Louison, Madame Flavie, Félicien, La Toucques, Almería, Isis, Cléophée, Préville… Chacun de ces personnages apparaissent à un moment précis de sa vie, se croisent, nous permettant de découvrir des aspects de la vie quotidienne d'alors : la vie d'armateur, l'activité d'un port, le milieu de la prostitution, la condition de la femme, la bourgeoisie nantaise, la vie dans les quartiers pauvres… Quel que soit le thème abordé, l'auteur possède une connaissance approfondie lui permettant d'offrir au lecteur moult détails intéressants, sans aucune lourdeur, fruit d'un travail de documentation confirmé par la bibliographie figurant à la fin du roman.

La narration au détriment des dialogues
Certes l'auteur possède sans aucun doute une belle plume et un sens aigu de la description – celle de la foule dans le prologue est très forte –, mais elle en vient à oublier les dialogues qui ont un rôle essentiel dans un roman. Même si elle se pose en narrateur omniscient, nous permettant de comprendre tout des pensées et des émotions des personnages, du fait de la rareté des dialogues, le roman ne me semble pas aussi vivant et incarné qu'il aurait pu l'être. le lecteur se sent un peu mis à distance, plutôt spectateur qu'acteur de l'histoire. de là vient aussi peut-être cette impression que les personnages restent parfois un peu abstraits. Ainsi, Préville, personnage très intéressant : pourquoi a-t-il agi ainsi ? que pense-t-il ? que ressent-t-il ? quels sont ses desseins ? Ce roman aurait certainement gagné à être un peu plus étoffé de ce point de vue.

Une fin ouverte
Mais je me demande par ailleurs si ce roman ne fera pas l'objet d'une suite où, justement, nous ferions davantage connaissance avec certains personnages ! D'autant que, même si l'on se doute que Préville ne peut pas être si méchant que cela, la fin se révèle inattendue et les points de suspension qui clôturent le roman sont très intrigants et me laissent à penser qu'il y aura une suite à ce roman. Si tel est le cas, je serai curieuse de découvrir ce que vont devenir tous ces personnages...
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Masse critique, merci à Babelio et aux presses de la cité de m'avoir permis de découvrir ce titre et cette collection.
Quiconque est passionné par l'histoire de France, passionné ou curieux de découvrir les épisodes pénibles de la Terreur, sera ravi de cette lecture.
L'époque est restituée avec brio. Nous imaginons avec beaucoup de vraisemblance les premiers et seconds rôles décrits. Nous entendons les froissements des étoffes misérables ou précieuses selon les temps du récit.
La description de la ville de Nantes pendant le développement du commerce triangulaire nous permet même de sentir ces odeurs de cannes à sucre, d'entendre les préparatifs de départ des bateaux.
Le rendu du travail de recherche est spectaculaire.
Et j'allais oublier ce titre ... "Et toujours ces ombres sur le fleuve" .... Très grande réussite, qui m'accompagnera à chaque promenade le long des berges de la Loire et de l'Erdre, pour ne jamais oublier que ces lieux ont été " la grande baignoire" !
Mais ....
Pourquoi est ce si fleur bleue ?
Pourquoi l'auteur cherche t elle à nous attendrir avec les malheurs de l'aristocratie ?
Pourquoi l'intrigue nous traîne dans les sous pentes des bas fonds nantais mais en tout bien tout honneur pour l'héroïne ?
J'aurais aimé lire un autre livre, qui aurait traité et montré pourquoi la France a réussi à cette époque à sortir du joug de la royauté, bien sûr avec des erreurs et des horreurs qui auraient certainement pu et du être évitées ! Les mêmes abus, la même bêtise qu'après la seconde guerre mondiale !
J'aurais aimé lire un autre livre qui aurait décortiqué ces phénomènes de foule furieuse qui n'hésite pas à rendre une justice expéditive au nom de n'importe quoi.
J'aurais aimé lire un autre livre qui nous aurait montré comment une jeune aristocrate aurait pu prendre conscience du monde qui l'entourait et oublier les rêves de princesse.
La vie n'est pas un conte de fée, les femmes n'attendent pas leurs princes charmants, les strass et les paillettes ne sont que de la poudre aux yeux !
Il faut croire et espérer que l'éducation est et restera la meilleure garantie d'une vie où pourra régner cette devise "Liberté, Égalité et Fraternité". Ce n'est pas ce que nous apprend ce livre .... C'est bien dommage qu'un très beau travail de recherches ne soit pas au service de la mémoire collective !
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Je le dis tout de go : ce genre d'histoire me pose toujours un problème. le genre du roman historique, surtout pour une personne dont la formation est justement l'histoire, nécessite un équilibre particulier pour aboutir à une réussite. Soit le sentimentalisme prend le pas et nous nous retrouvons avec « Caroline chérie » de Cécil Saint-Laurent ; soit l'histoire mène la danse, et nous obtenons « le Nom de la Rose » d'Umberto Eco. le roman historique parfait serait donc à mi-chemin entre l'un et l'autre, ce qui n'est pas si aussi évident qu'on pourrait le croire d'un prime abord.
« Et toujours ces ombres sur le fleuve » m'a évoqué à plusieurs reprises le premier tome d'une vaste saga historique, à savoir « Angélique, marquise des anges » de Anne et Serge Golon. Cette histoire de vengeance, au début du XIXe siècle, présente de nombreux points communs avec la marquise de Peyrac, sous le règne de Louis XIV. Même traumatisme dans l'enfance, même volonté de s'en sortir à tous prix, quitte à être dans l'illégalité, mêmes rencontres fortuites mais bienvenues. Bref, un destin où les « deux ex machina » sont très (trop) nombreux. A un tel point que les personnages sont assez superficiellement brossés, psychologiquement parlant et se chassent l'un l'autre très vite. Mais ne croyez pas que ces aventures sont palpitantes pour autant, non, elles sont seulement intéressantes. Les ressorts narratifs sont assez prévisibles : l'exécution, l'incendie du théâtre, la maquerelle, etc.
Deux éléments m'ont séduit. D'abord, la lecture de ce livre m'a appris un certain nombre de mots de vocabulaires, ressortis de l'oubli, ainsi que l'une ou l'autre toponymie. Puis vient le style d'une qualité indéniable, très littéraire, un peu désuet à certains instants mais jamais redondant. Bref, un avis mi-figue, mi-raisin.
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