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EAN : 9791021022645
480 pages
Tallandier (16/03/2017)
3.68/5   11 notes
Résumé :
« La Collaboration demeure “le plus délicat des problèmes posés par la défaite et la division de la France” (Stanley Hoffmann). Il s’agit d’un concept flou, que l’on a chargé d’une mission impossible, consistant à ranger sous une étiquette commune des Français d’origines, de motivations et de conduites très différentes, souvent contradictoires.

Elle n’a jamais inspiré une politique clairement déterminée, fixée une fois pour toutes, car elle s’adaptait... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Voici un ouvrage qui permet à toutes et tous d'border ce que fut la Collaboration. le livre est construit sur la chronologie ce qui le rend fluide et permet de bien se repérer dans le temps, l'évolution du contexte et la vie des principaux protagonistes. le livre creuse particulièrement l'aspect politique : les pleins pouvoirs, l'armistice, la mise en place de la politique de la Collaboration, l'invasion de la zone libre, l'Etat milicien, le collaborationnisme etc...De même, il propose toute la galerie des politiques, intellectuels, militaires etc...ayant mis les doigts voire plonger totalement dans la collaboration. Il y a aussi ce couple infernal Pétain-Laval. Il y aussi cette Allemagne nazie qui a réservé un sort peu enviable à la France et l'occupe d'une façon toute autre que les autres pays. La France est le seul pays occupé qui connaît les 3 types d'occupation mis en oeuvre par les Nazis : l'administration directe (zone occupée), l'administration indirecte (zone "libre" jusqu'en 1942) et l'annexion (Alsace-Moselle). Ce qui fait de la Collaboration instaurée en France, un fait politique, économique et historique assez singulier au sein de l'histoire européenne et de l'épisode traumatique de la Seconde guerre mondiale.

Les auteurs abordent aussi d'autres aspects de la Collaboration : la collaboration économique a droit à un chapitre très réflexif, la collaboration grise (intellectuels, journalistes, chefs de partis...), la collaboration rose (les vedettes de l'époque, la collaboration horizontale...), comment se place la Révolution nationale dans ce contexte, comment on bascule de la Collaboration au collaborationnisme etc....

Enfin, les auteurs donnent des clés de réflexions sur l'après-régime, dès les années 50-60 et son arrivée jusqu'à notre époque. Comment digérer cette période grave pour l'histoire de France ? Comment la bataille idéologique entre les vaincus et les vainqueurs se fait ? etc...

Les auteurs font référence à plusieurs historiens, de tous bords : R.Aron, Amouroux, Dreyfuss,Saint-Paulien, R. Paxton, F.Virgili, H.Rousso, O.Wieviorka, R.Frank, JP Azéma, P.Ory, B. Vergez-Chaignon etc...Jusqu'à Hérodote (non pas pour Vichy mais pour la technique historique). de même, une certaine place est faite au Chagrin et la pitié de M. Ophüls.

F. Broche et JFMuracciole essaient de mettre toutes les cartes sur la table tout en questionnant, bousculant, réfutant, confortant ces cartes. Ainsi, un sort définitif est fait aux thèses du double jeu et de l'épée et du bouclier.

Je regrette juste 3 points :
- la collaboration grise et rose sont un peu expédiées et semblent un peu plaquées au propos. Ces 2 chapitres font plus catalogue que réflexion;
- par moments, j'ai eu l'impression de me perdre dans certains détails des manigances politiques alors que d'autres points du livres auraient pu être un peu plus détaillés (par ex. la trace et l'histoire);
- un petit manque de réflexions et analyses sociales et sociologiques, les Français.es pris.es dans ce tourbillon qui n'ont pas forcément résisté mais ont tout fait pour éviter trop de compromissions, qui ont pu se compromettre (ex. la question de la délation), qui ont été attentistes, qui ont résisté à leur petite échelle par de petits faits....

Mais au final c'est un livre qui donne plus que des bases sur cette période. Une vraie leçon d'histoire sous forme d'une chronique politique qui est prenante intellectuellement.
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La Collaboration avec l'Occupant pendant les années noires 1940-44 est un sujet difficile, complexe et touffus, encore polémique, qui recouvre des réalités extrêmement différentes. Entre l'opportuniste sans scrupule, le naïf plutôt de bonne foi, le fieffé salaud, le combinard illuminé ... etc (compléter la liste) les prises de position, les actions, les destins sont différents et parfois contradictoires, même s'ils nous semblent tous condamnables et parfois ahurissants d'aveuglement et/ou de turpitudes.

C'est que nous connaissons la fin de film. Mais certains y ont cru ! le traumatisme de la défaite de 40 et l'installation de Pétain à Vichy ont suscité un spectre indéfini d'aspirations (de "retour à l'ordre" et aux valeurs traditionnelles), de règlement de comptes (avec la III ème République)... Ont été libérées les haines plus basses et les ambitions les plus extravagantes, projetés sur la scène des aventuriers prêts à tout en particulier retourner leur veste quand cela devenait trop chaud pour eux.

L'ouvrage est très balancé, évite les jugements à l'emporte pièce, tout en prenant clairement position sur des points importants. Il offre un bon compromis entre analyse fouillée et synthèse et se se réfère aux autres ouvrages parus sur le sujet.
Cela me semble donc une bonne introduction pour essayer de comprendre. On peut regretter parfois certaines redites.
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Un essai formidable faisant la synthèse sur les teavz DE ces dernières années
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critiques presse (1)
LeFigaro
31 mars 2017
François Broche et Jean-François Muracciole dressent un tableau exhaustif des différentes formes de compromission avec l'Allemagne nazie. Magistral.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La capitulation, en effet, simple acte militaire à portée limitée dans le temps et dans l’espace, n’engage pas la responsabilité du gouvernement qui pourrait poursuivre la lutte depuis un « réduit breton » (solution un moment envisagée par Reynaud et de Gaulle) ou dans l’Empire. En contrepartie, elle suppose l’abandon du territoire et de la population, livrée au bon vouloir du vainqueur, choix qu’ont assumé les gouvernements norvégien et néerlandais8. L’armistice, au contraire, s’il n’est pas le traité de paix, est un acte diplomatique qui met un terme général aux combats.
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Une mémoire apaisée n'exige pas l'oubli; elle ne peut être fondée que sur l'approfondissement de la connaissance, dégagée de tout le fatras idéologique ou affectif qui ne cesse de l'encombrer. C'est à ce prix que l'histoire de la Collaboration appartiendra, définitivement, au passé.
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Cette collaboration, la France est prête à la rechercher dans tous les domaines, avec tous ses voisins. […] Le choix appartient d’abord au vainqueur ; il dépend aussi du vaincu. Si toutes les voies nous sont fermées, nous saurons attendre et souffrir. Si un espoir, au contraire, se lève sur le monde, nous saurons dominer notre humiliation.
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Tout au long de la guerre, Goering n’aura d’autre vision, concernant la France, que celle du pillage tant économique qu’artistique. Himmler partage la vision raciale d’une France « nation métisse » et Goebbels n’a que mépris pour un peuple faible et divisé. C’est peu dire que la soif de revanche tout autant qu’une lecture idéologique et raciale de l’histoire éloignent les dirigeants nazis de l’idée même de la collaboration, c’est-à-dire d’une politique de rapprochement fondée sur des concessions réciproques.
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On peut identifier trois principales causes de la Collaboration : l’héritage dreyfusard et le pacifisme, le discrédit sur le régime parlementaire, le mythe du sauveur, incarné par le « vainqueur de Verdun ». Ces trois causes conjuguées entraîneront non la défaite militaire, qui était loin d’être inévitable, mais l’acceptation de la défaite, source directe de la Collaboration.
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Videos de François Broche (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Broche
François Broche - Dictionnaire de la collaboration .François Broche vous présente son ouvrage "Dictionnaire de la collaboration, collaborations, compromissions, contradictions" aux éditions Belin. http://www.mollat.com/livres/broche-francois-dictionnaire-collaboration-collaborations-compromissions-contradictions-9782701189475.html Notes de Music : ?Sonata for Cello and Piano No. 1 in E minor, Op. 38? (by Wendy Warner, cello; Eileen Buck, piano). Free Music Archive.
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