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EAN : 9782080242525
319 pages
Flammarion (03/03/2021)
3.66/5   34 notes
Résumé :
« L’armée, c’est toute mon existence, me l’enlever signifie me tuer à petit feu sans possibilité de remonter la pente. Je n’ai qu’elle, je me considère comme son fils unique. » Pour son premier récit, Denis Brogniart a choisi de raconter une histoire vraie. Le parcours d’un homme pas comme les autres, celui d’un militaire français revenu du Mali, du Kosovo, d’Afghanistan, celui d’un soldat victime d’un syndrome post-traumatique, celui d’un père qui aurait pu n’être ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Fans de khôl en tas réjouissez-vous. Ce livre est un manuel de survie à lui tout seul. Présenté ainsi en tout cas.
On suit chapitre par chapitre, les déboires d'un soldat français présenté comme une victime psychologique des guerres menées par la France à droite et à gauche, au sud surtout. Il parait que c'est une histoire vraie. Peut-être, mais je soupçonne une bonne part de scénarisation.
Chapitres pairs, c'est l'auteur qui parle, impairs c'est le soldat, ce qui crée une impression de fusion auteur/protagoniste.
On y découvre surtout un personnage à problème psychologique dès l'enfance, personne ne l'aime, ni ses parents ni ses professeurs, pas d'amis. L'auteur (et lui-même donc) pourra (pourront) nous dire après que c'est l'armée qui l'a rendu « bizarre », on a quand même l'impression que l'ordre n'est pas le bon.
En plus il va rencontrer une femme policière au comportement assez peu conventionnel (voir ma citation du livre à côté) ce qui donne une impression finalement assez inquiétante de ces grands corps régaliens, car la frontière entre attitude « publique » et privée est assez ténue.
Ensuite, c'est un peu un livre qui essaie de faire passer un comportement complètement déviant pour une souffrance psy. Alcoolisme, violence, sexe, le ton sexiste et misogyne surprend un peu : « Stanislas butine toujours, pour l'hygiène et pour se rassurer. Il n'a aucun mal à trouver une âme soeur éphémère. », « Il l'a baisée comme un mec en jachère depuis des mois ».
Pour être juste, il faut dire qu'à partir de 40 ans, après une désintox improbable digne d'une émission de survie télévisée mais tournée (euh non, vécue) près de Vichy (la pastille est quand même dure à avaler), il change à la fin.
Là, on a le droit à tout le vocabulaire psy des plateaux télés : rédemption, travail de reconstruction, etc... Et cela finit bien, on peut faire (r)entrer l'accusé dans la vraie vie.
Je crois que la perception globale du livre va entièrement dépendre de la place accordée par l'un ou l'autre des moments de la vie de ce soldat. Je souhaite quant à moi que le comportement de ces personnages ne représente pas la société française, que ce ne soit, comme l'émission de l'auteur, qu'un scénario de roman pour amateur d'histoires glauques qui finissent bien.
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Avant de parler du livre il faut que je plante le décor : mes enfants adorent Koh Lanta! Donc recevoir une masse critique par Babelio avec la photo de Denis Brogniart, ça m'a téléportée au rang des mamans super branchées en 30 secondes. Merci pour ça Babelio...
Pas sûr que ce soit le but recherché vu la quatrième de couverture.
A la question : Aurais-je acheté ce livre si la couverture ne contenait pas sa photo? La réponse est non.
Denis Brogniart écrit bien, l'histoire est fluide. le fond est intéressant et percutant mais je me suis lassée (quelques longueurs) vers la fin du livre.
Je ne m'étais jamais interrogée sur le sort des militaires après leurs missions. Je dois avouer que le sujet m'intéresse et m'effraie tout autant. Je suis plutôt (trop) sensible à ce genre de récit. Les images de guerre et la transformation de Stanislas m'ont fait faire des cauchemars. Cet homme qui se bat en héros est un homme terrifiant dans l'intimité.
Je comprend, toutefois, la volonté de l'auteur de rendre un hommage à ces soldats qui combattent pour notre pays et qui sacrifient toute leur vie au service de leur nation. Leur mérite est immense et Denis Brogniard a parfaitement su le raconter.
Un bilan mitigé du coup qui ne m amènera pas à lire un second roman si le thème est identique. Par contre je suis ravie de pouvoir dire qu'il est aussi doué pour l'écriture (décidément, que de talents!)
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Livre lu dans le cadre de mon Défi Lectures 2024, item "Un livre que j'ai envie de lire".

Acheté en brocante en mai 2023, j'avais effectivement envie de lire ce premier livre de Denis Brogniart, pour plusieurs raisons :
1/ parce qu'il s'agissait d'un récit et non d'un roman, et que je suis une passionnée des témoignages et autres récits de vie.
2/ parce que j'avais vraiment apprécié le livre de Jean Michelin Ceux qui restent qui évoquait le vécu de plusieurs soldats.
3/ parce qu'il me semblait que les témoignages de soldats évoquant les troubles de stress post-traumatique (TSPT) sont tellement rares que si l'un d'entre eux émerge, c'est intéressant de le découvrir.
4/ parce qu'enfin, mon fils aîné a été un engagé dans l'Armée de Terre durant plusieurs années, il a lui-même été sur différentes OPEX (missions à l'étranger), et il me semblait qu'à travers ce témoignage, j'en connaîtrais plus sur ce qu'il avait pu vivre (car, bien sûr, il ne m'en a jamais parlé).

Je précise que je ne connais pas plus que ça Denis Brogniart (Je ne suis pas une fan, je ne connais pas du tout l'émission qu'il anime, ni ses talents de journaliste). Ce livre aurait été écrit par une tout autre personne, il m'aurait intéressée tout autant.

Il s'agit donc d'un "récit" de la vie d'un soldat Stanislas Karten (les noms des principaux protagonistes ont été changés par souci de préserver leur anonymat) dont selon l'auteur "70 % relèvent de la parole vraie exprimée par ce soldat, et 30 % sont de son jus pour pallier les trous de mémoire dudit soldat". Il faut savoir que Denis Brogniart est le parrain d'une association s'occupant de blessés de guerre. C'est donc dans ce cadre que, durant la crise Covid, il a été amené à échanger durant de longues heures, principalement au téléphone, avec un soldat (blessé psychologiquement) qui lui a confié des étapes signifiantes de son parcours professionnel et de son parcours de vie privée. Etapes qui s'entrecroisent dans le temps et dans l'espace et qui sont caractérisées chez Stanislas par des changements radicaux de personnalité et de comportement.

La forme de ce récit est intéressante : tantôt c'est un narrateur omniscient (l'auteur) qui évoque les faits et les ressentis de Stanislas et de Marie (sa compagne), voire d'autres protagonistes ; tantôt c'est Stanislas lui-même qui parle.

A l'instar de son grand-père adoré (son héros) qui s'est illustré au cours de la Seconde guerre mondiale, et malgré l'opposition de ses parents qui lui témoignent que très peu d'affection ni d'intérêt, Stanislas se sent très jeune une vocation : celle de servir la France et de donner sa vie à l'armée de terre (mais, attention, pas comme un militaire gratte-papier, mais bien plutôt comme un soldat et combattant de terrain, car il sait qu'il a ça dans le sang).
Il fera donc tout pour devenir, très (trop ?) tôt, un soldat exemplaire sur lequel tant sa hiérarchie que ses hommes pourront compter. Et après avoir fait le Kossovo, le Tchad, le Gabon, l'Afghanistan, puis le Mali avec l'opération Serval, il est clairement devenu un combattant expérimenté et un exemple pour ses hommes qui l'apprécient. Clairement, ses faits d'armes, ses actes de bravoure, ses décorations témoignent de son engagement entier qui est largement reconnu.

Tout irait bien dans le meilleur des mondes du sergent-chef Karten s'il n'avait qu'à être un militaire du rang, se déplaçant ici ou là, pour jouer au héros ou formant ses hommes dans l'univers fermé de son régiment.

Là où le bât blesse, c'est quand il doit retourner au monde réel, ce monde pour lui étriqué où on ne lui demande pas de jouer au héros, mais seulement d'être au plus près de ses compagnes, de sa femme, de ses enfants... Un compagnon fidèle, un père attentionné, un homme sobre, responsable et présent. Autant le dire : pour lui, un quotidien plus que fade (pour être bien, il a besoin de son kif d'adrénaline) dont le sens lui échappe et dont il n'a que faire.

Et là, à chaque fois, il part en vrille. C'est Dr Jekyll et M. Hyde. le livre commence d'ailleurs par une scène de violence conjugale d'une extrême violence, alors même que sa femme Marie est elle-même policière. Il part en vrille quand il cherche la baston à longueur de soirée, quand il joue de sa plastique avec de nombreuses femmes qui finissent immanquablement dans son lit, quand il se saoule à ne plus avoir conscience de ses actes, quand il ment effrontément à sa femme et la trompe sans vergogne, quand enfin il se sert d'elle comme un punching-ball car incapable d'extérioriser son mal-être d'une autre façon.
Et pourtant il l'aime Marie. A la folie, et elle le lui rend bien. Mais n'empêche, chaque fois, c'est rebelotte.
Pour le coup, il est dans sa vie privée bien loin d'être l'exemple qu'il est dans sa vie professionnelle, d'où le "presque exemplaire" du titre...

D'ailleurs, je me suis vraiment interrogée sur l'attitude plus qu'ambiguë de sa femme (elle l'a dans la peau et l'aime de façon inconsidérée) qui, parfois, a elle aussi des comportements déviants de nature à le faire exploser ou à le rendre jaloux et qui, chaque fois, aussi, le repêche et lui pardonne. J'ai éprouvé beaucoup d'empathie pour elle même si, dans le même temps, j'ai trouvé inacceptable qu'elle ne fasse rien pour dénoncer ses actes (sauf une fois) et pour se libérer de cette emprise.

Une violence qui s'exprime en direction des autres, mais aussi en direction de lui-même car Stanislas est incapable d'accepter l'idée que, peut-être, quelque chose ne tourne plus rond chez lui. Il est dans un déni complet. Sont-ce des comportements qu'il aurait eus sans l'armée ? On peut le penser tant il lui a manqué l'amour, l'attention et la reconnaissance de ses parents. Ou bien sont-ce seulement des comportements suicidaires et jusqu'au-boutistes consécutifs à ces années de combats passées sur le théâtre des opérations ? Un peu des deux sans doute, mon Capitaine. On verra, in fine, à trop sortir des limites, que le diagnostic des troubles de stress post-traumatique est finalement posé par des psychiatres spécialisés, ce qui signe la fin de sa carrière militaire.

De là, commence une véritable descente aux enfers pour Stanislas qui ne peut imaginer sa vie sans l'armée. La dernière partie évoque donc la façon dont il tentera de se sortir, avec l'aide d'une association spécialisée et de frères d'armes volontaires, de cette spirale infernale de dépréciation de lui-même et de comportements suicidaires pour aller vers la possibilité d'un avenir à bâtir. Franchement, j'ai eu mal pour lui en constatant sa déchéance et son incapacité à faire face.

J'ai particulièrement aimé que ce sujet soit abordé. La Grande Muette étant ce qu'elle est, il est à mon sens essentiel que les candidats au métier de soldat, mais aussi ceux en exercice puissent avoir accès à ce type de témoignage, pour justement être en capacité d'identifier les "signes avant-coureurs" avant qu'il ne soit trop tard. Et, n'en déplaise à Stanislas, ce n'est pas faillir que de se reconnaître des failles !

J'ai particulièrement aimé l'écriture fluide de Denis Brogniart. Certes, le propos est parfois violent et cru mais c'est réaliste. J'ai apprécié le détail avec lequel sont décrits la violence physique et verbale de Stanislas, ses atermoiements, son déni, ses doutes, ses aspirations à être toujours le meilleur, ainsi que ses pensées souvent noires en direction de sa famille. Les scènes d'affrontements en opérations sont très réalistes aussi, fortes, et de nature à interroger sur l'impact potentiel de celles-ci sur des esprits fragilisés par la vie.

A mon sens, il est plus que regrettable que nos soldats soient soumis à de tels rythmes, à de tels traumatismes sans que plus de précautions (informer, c'est prévenir) ne soient prises avant/ pendant/après l'action et sans que plus de contrôles ne soient exercés au retour de mission. Même s'il s'agit aujourd'hui de militaires professionnels, le service aux armées et à la France ne doit pas se faire au détriment de l'individu qui fait don de sa vie, ni à celui des familles (femmes et enfants) qui, elles aussi, donnent déjà beaucoup dès lors qu'elles doivent vivre dans l'inquiétude permanente et se débrouiller sans la présence de leurs proches.

Donc, bien que difficile à lire, je recommande la lecture de ce livre pour qui s'intéresse à ce sujet (les dégâts qui peuvent être occasionnés par les troubles de stress post-traumatique non identifiés à temps) ou pour tous ceux qui pourraient avoir un compagnon, un fils, un petit-fils intéressé par la carrière militaire.



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Un soldat presque exemplaireDenis Brogniart
«  L'armée c'est toute mon existence, me l'enlever signifie me tuer à petit feu sans possibilité de remonter la pente ! » Pour son premier récit Denis Brogniart choisi de raconter dans ce livre un soldat presque exemplaire , le parcours de Stanislas, militaire Français, revenu du Mali, du Kosovo, de l'Afghanistan. Mais, c'est aussi le parcours beaucoup moins exemplaire de cet homme, tyrannique, violent envers sa je devrais dire ses compagnes, bagarreur, buveur, jouisseur, souffrant du syndrome post-traumatique du combattant.
C'est aussi son parcours celui d'un enfant, d'un adolescent, dont les parents souhaitent qu'il fasse des études pour être médecin, avocat. Qui chahute en classe qui ne se sent pas compris, qui n'étudie pas . Qui ne rêve que de suivre les pas de son grand-père Piotr, arrivé en France en 1936 de sa Pologne, atterrit dans la région d'Amiens, travaillant à Courcelles comme garçon vacher, mobilisé dans l'Est pour défendre les intérêts de la France face aux Allemands en appartenant à deux divisions Polonaises intégrés directement dans l'Armée Française. 
«  C'est à ce moment là, quand il me raconte sa Seconde Guerre mondiale, qu'il devient mon héros et qu'il me transmet le virus. Il me transportait sur le front, me montrait ses médailles qu'il portait aux cérémonies, où je ne le quittais pas d'une semelle. Même dans ses dernières années de sa vie à 90 ans passés, droit comme un i face au drapeau tricolore, chantant la Marseillaise à tue tête. »
A 17 ans et demi, Stanislas tente le concours de la Police. On lui dit «  fait d'abord ton service militaire ! » Son rêve, s'est d'entrer dans les paras, porter le mythique béret rouge, pour la plus grande fierté de son grand-père. le 10 octobre 1991 il est appelé sous les drapeaux au 9e régiment de chasseurs parachutistes de Pamiers. « Pas encore majeur mais j'ai cette savoureuse impression de devenir un homme » Ce sera un dur apprentissage moral et physique, mais la compagnie dans lequel il est affecté lui plaît. Lors des premiers mois de classes, il réussit le stage de tireur d'élite, intègre le peloton d'élèves gradés, devient caporal et signe un contrat de volontaire service long qui va lui permettre de partir en opération extérieure. Ce sera une mission humanitaire Oryx en Somalie, où 4000 militaires français seront mobilisés. Son premier combat en légitime défense contre les rebelles du général Aidid. «  Mon sergent tire à la mitrailleuse 12,7 et moi à la porte du blindé, casque bleu sur la tête, c'est mon baptême du feu. Je vise l'angle gauche du bâtiment, j'ai vu un rebelle posté là. Je retiens ma respiration, j'attends qu'il se redresse et je tire. Il s'effondre. » A l'issue de cette action de retour au quartier Stanislas aura quartier libre jusqu'à 14 heures, «  voilà notre récompense pour nous remettre de nos émotions. » Stanislas ne retrouve plus le sommeil, fais des cauchemars épouvantables se voyant être égorgé. Il n'a plus d'appétit, devient moins sociable, taciturne, même si dans son travail rien ne transpire. Stanislas est touché psychologiquement. Il refuse de l'admettre et d'en parler à quiconque encore moins à un supérieur.
Fin de mission , retour à la maison de ses parents, les paras c'est fini, le service militaire aussi. Stanislas Karten caporal-chef redevient civil après dix huit mois d'armée et deux décorations reçus par la poste récompensant une mission outre-mer et celle de l'ONU. Ce sera des soirées de beuveries, les bagarres, les filles d'un soir «  qu'ils revoient plusieurs fois pour l'hygiène ». Puis un nouvel engagement au 1er Régiment d'infanterie, « les troupes de marines font partie de l'élite de l'armée française. » Il deviendra sergent : «  dur au mal, mais juste avec mes hommes, toujours devant pour montrer la voie. » Les combats s'enchaînent avec son lot de violence légitime jusqu'au moment ou le Chef Karten ne sera plus celui que ces hommes suivent mais celui que l'on craint. Coté civil c'est un autre personnage ayant du mal à canaliser sa violence notamment avec ses compagnes dont il aura deux enfants. Ce sera la description d'une relation toxique entre deux êtres qui va être démontrée. Celle de Stanislas et Marie fonctionnaire de Police, ou les phases d'extrêmes violences sont contrebalancées par des retrouvailles ''sur le fil du rasoir.''
Un soldat presque exemplaire c'est surtout la description du syndrome post-traumatique du combattant bien décrit par Denis Brogniart parrain des blessés de guerre. Sujet, totalement occulté par les militaires jusqu'en 1993 est la création de la CABAT, Cellule d'Aide aux Blessés de l'Armée de Terre. Dans la dernière Présentation des Capacités de l'Armée de Terre 2021  (PCAT) que vous pourrez retrouver sur la plate forme Youtube, le Lieutenant-Colonel Jorrot intervenant dans cette émission de la maison des blessés et des familles, créée en 2015 à l'hôpital d'Instruction Militaire de Percy, indiquait : « les blessés graves en congé longs que nous suivons , démontrent une augmentation très forte des blessés psychiques en état de stress post-traumatique. L'armée de terre comptabilise aujourd'hui près de 70 % de blessés psychiques et si 80 % des blessés physiques arrivent à retrouver une place dans l'institution militaire, la très grande majorité des blessés psychiques rejoindra le milieu civil. »
En ce qui concerne les militaires revenant d'Opex un sas de décompression de trois jours à Chypre a été mis en 2009 par l'Armée de Terre, pour les militaires terminant leur mandat en Afghanistan, pour les aider à se repérer évacuer le stress provoqué par les mois d'engagement et permettre un retour plus aisé auprès de leur famille et de la société civile. Ce sas à été élargi aux composantes interarmées.
C'est ce récit, dur, âpre, rugueux, ou l'on est confronté à toutes les blessures physiques, psychologiques, celle du sergent Stanislas Karten comme celle de Marie, que je vous invite à lire. Bien à vous.
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Il m'est difficile de résumer ce livre : il s'agit de la biographie d'un soldat, Stanislas (Denis Brogniart a changé tous les prénoms pour préserver l'anonymat des personnages) qui souffre de stress post-traumatique suite aux combats de l'armée française pour laquelle il était le sergent-chef Karten.

Karten, il est parfait sur le champ de bataille ; il mène ses hommes d'une main de fer avec la stratégie optimale et il est tireur d'élite donc mieux vaut pour les rebelles ne pas être dans sa ligne de mire. Entre la Somalie, le Kosovo et l'Afghanistan, il a tué au moins 25 personnes à lui tout seul ; sans compter les attaques à l'explosif pour déloger l'ennemi.
On a beau dire, l'humain, quelques soient sa force mentale ou physique, n'est pas fait pour vivre des choses pareilles…

D'ailleurs, à la vie civile, Stanislas est une personne – comment dire ? – exécrable : il boit à n'en plus finir, il bat sa femme Marie, il se bastonne avec d'autres gars en sortant des bars, il couche avec la première venue… Ce sont aussi tous ces moments insupportables que l'auteur a bien accentués dans le récit.
Marie reste avec lui en dépit de tout ce qu'il lui fait endurer. Stanislas a un fils avec elle, Mattéo, mais autant dire qu'elle l'élève pour deux. Il a aussi un fils d'un premier lit, Rémy, qu'il ne voit que quelque fois par an.

Stanislas est habité par cette adrénaline que le combat de guerre procure, c'est une « machine » qui ne vit que pour ça. Ça aussi, Brogniart le décrit bien. Lorsqu'il sera réformé, est-ce qu'il sera capable de se reconvertir dans la vie civile ?

C'est un récit intéressant mais certaines longueurs m'ont gênée ; les chapitres étaient un peu longs et malgré le changement de point de vue d'un chapitre à l'autre, j'aurais bien aimé qu'il y ait plus de dialogues car ces derniers donnent toujours du rythme au récit.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Elle s’applique comme une actrice de X, faisant des œillades régulières à la caméra. Elle tient sa revanche. Jean-Christophe, lui, le pantalon aux pieds, réagit à merveille. Il bande dur, il geint juste ce qu’il faut et éjacule à moitié dans la bouche et à moitié dans le cou de Marie.
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A la compagnie, on s'entraide dans l'action, mais on s'isole dans les maux. (p 153)
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