- De toute façon, le vernis qui a débordé sur la peau partira sous la douche.
- C'est vrai ?
Il écarte les doigts et regarde ses propres doigts constellés de vernis. Mon bad boy portant les stigmates du bon mari.
- Super, j'ai eu peur. Je me demandais comment j'allais faire pour enlever ça. J'ai cru que j'allais devoir utiliser du nettoyant pour carburateur.
Ryléé. Ma putain de perfection dans ce tourbillon de tourmente et de conneries. Elle est la seule chose qui soit toujours transparente pour moi. Mon étincelle. Ma lumière.
La première larme roule sur ma joue. Les pensées viennent et s'effacent avec chacune des larmes qui tombent, mais sans que je sache pourquoi, mon attention se fixe sur le cadre vide dans l'étagère à côté de moi. Celui dans lequel nous sommes censés mettre les nouveaux souvenirs que nous fabriquons en tant que famille et pourtant quand j'ouvre les yeux pour le regarder, je ne vois que le vide.
Les excuses, ce n’est bon que lorsque vous pouvez arrêter de faire ce pour quoi vous vous excusez.
-Les parents nous donnent leurs gènes, mais ils ne font pas la personne que nous devenons. chap 26
Je en sens que l'amour. Je ne connais que la complétude. Tout ce que je veux c'est l'éternité avec lui.
Mon mari.
Mon roc.
Mon morceau de paix.
Mon créateur de souvenirs.
Mon bonheur à jamais.
Ma foutue Rylee.
Mon souffle.
Ma vie.
Mon talon d'Achille.
Et maintenant tout ce merdier, à cause moi.
- Souffle un peu, Ry. Je sais que ta personnalité te porte à vouloir tout gérer toi-même, mais ce n'est pas possible. Il y a d'autres personnes qui peuvent prendre le relais. Evidemment, ce ne sera peut-être pas fait comme tu voudrais, mais au moins ça t'aidera. Et si ce n'est pas fait, eh bien, il sera toujours temps de t'en occuper une fois que BARC sera là.
- Colton !
- Quoi? C'est pas sympa, BARC ? Le Bébé Attendu par Rylee et Colton.
– Etre parent, c’est la chose la plus difficile que j’ai eue à faire. Cela m’a amené à douter de ma santé mentale plus souvent que tu peux imaginer.
Il a parlé d’une voix sèche et je sais que la plupart du temps, c’était à cause de moi.
– Et il y a des fois où tu dois te mordre la langue si fort qeu tu ne sais pas si elle sera en un ou en deux morceaux quand tu ouvriras la bouche. C’est épuisant et tu te poses sans cesse des questions sur toi-même, tu te demandes si tu fais ce qu’il faut, dis ce qu’il faut, es comme il faut.
Je le regarde comme s’il était fou et pourtant, la moindre de ses paroles est d’or. Si vraie que je n’ai rien à répondre.
La culpabilité me mine. Elle me taraude l’esprit en permanence. Me perturbe. J’essaie. J’essaie vraiment. Je lutte contre ce poids qui me maintient la tête sous l’eau, qui me noie dans ce flot d’apathie qui reflue et me rattrape avant que je puisse échapper à son emprise pour remonter à la surface. Je me bats pou remonter et emplir d’air mes poumons en feu, avant de replonger dans ses profondeurs.