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EAN : 9782351781319
409 pages
Gallmeister (02/02/2017)
3.74/5   121 notes
Résumé :
Mack Hopper, agent de la CIA, arrive au Korach en 1957 avec sa femme et leur fils Terry. Sa mission est de tisser des liens avec le jeune roi de ce pays sans ressources, mais déterminant pour l’influence américaine au Moyen-Orient. Il se rapproche peu à peu du souverain plein de charme jusqu’à ce que ce dernier soit mystérieusement assassiné. Quarante ans plus tard, Terry, devenu historien, entreprend des recherches sur ce qui s’est passé au Korach. Petit à petit, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
3,74

sur 121 notes
Terry Hopper a dix ans quand il rejoint son père au Korach.
Nous sommes en 1957 en pleine guerre froide. le Korach est un petit pays coincé entre la Jordanie, la Syrie et l'Irak.
Terry découvre Hamra la capitale, ces bruits, ces odeurs et surtout la communauté américaine "little America" , son ambassadeur, le personnel diplomatique et les agents de la CIA dont fait parti son père Mack Hopper.
En 1957 le monde arabe est en ébullition, Nasser l'égyptien fait la pluie et le beau temps avec son allié syrien. C'est le début du parti Baas, un mélange de socialisme et de nationalisme, les frères musulmans sont de la partie le tout sous l'oeil bienveillant des russes et du KGB.
En 1958 Terry assiste avec ses yeux d'enfant au coup d'état visant le jeune roi du Korach.
40 ans plus tard, Terry est devenu historien, il décide d'écrire un livre sur ces évènements passés et de découvrir si son père est responsable de la mort du jeune roi.
" Littla America " n'est pas seulement un roman d'espionnage où la célèbre CIA fit et défit des gouvernements au nom de la démocratie. c'est aussi le questionnement et les rapports d'un fils face à son père, des liens plus ou moins abimés par le doute et la suspicion.
J'ai adoré ce roman publié par la maison d'édition Gallmeister et reçu dans le cadre de l'opération masse critique.
Bonne pioche donc, grand merci à babelio et à la maison Gallmeister.
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Vous aimez les espions, les complots, les royaumes d'opérettes avec monarque fantoche jouet d'interêts qui le dépassent ? Je crois que vous apprécierez ce roman passionnant, écrit par le scénariste d' Homeland, lui-même fils de barbouze de la CIA.

On ne peut qu'apprécier la persistance de l'auteur sur le sujet, mais dans le roman , l'angle est différent , même si la vérité des faits et des comportements se dérobe sans cesse comme dans la série . La construction en rencontres successives avec les différents témoins est très vivante.

Il nous raconte l'histoire de Terry, historien, fils d'espion, presque son double de fiction, qui part à la recherche de son passé de gosse d'expatriés vivant dans les petits ghettos diplomatiques selon les affectations de son père, ce qu'il appelle les petites Amériques, reproductions partout dans le monde d'un mode de vie standard et isolé des populations locales. L'ennui et la névrose des milieux clos imprègnent le récit, comme l'alcool pour oublier cette vie en cage .

Sous le couvert de l'écriture d'un livre sur la diplomatie américaine en 1958 sur une crise au royaume de Korach, petite monarchie bédouine coincée quelque part entre la Syrie et l'Irak, en plein dans la complexité du Moyen Orient à la fin du mandat britannique, Terry cherche à comprendre le rôle de ce père taiseux, acteur ou marionnette, obéissant ou ambitieux, bon ou méchant , énigmatique en tout cas.

Je ne vous dirais rien de ce qu' a trouvé notre narrateur sur lui, sa famille et les personnes qu'il a connues, rien sur les assassins, mais ce roman nous dit pas mal de choses sur les enjeux diplomatiques dépourvus d'humanité des grandes puissances qui causent pas mal de dégâts .

L'auteur renouvelle le roman d'espionnage , l'inscrivant brillamment dans un vraisemblable crédible, en s'appuyant sur son expérience, sans être pesant sur des questions géopolitiques connues de tous, très loin de la fantaisie de James Bond.

On voit bien le film qui pourrait être tourné à partir de Little America, le style est vif, visuel, on a même la bande son et elle est franchement superbe ...





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Terry Hooper revient sur l'année 1958 au Korach, petite monarchie du Moyen Orient, où son père est envoyé en mission pour le compte de la CIA afin d'approcher le « petit roi ».
Dans le contexte de la guerre froide, ce petit royaume qui ne possède aucune richesse, aucune ressource naturelle, est lâché par les Anglais.
Si les Américains, et donc Mack Hooper, s'y prennent bien, le Korach se rangera du côté des Etats Unis.
Mais le 31 décembre 1958, le roi est assassiné (je ne spoile pas, pas d'inquiétude).
Cherchant à comprendre ce qui s'est passé, il n'avait que dix ans à l'époque, Terry enquête, fouille les archives, interroge son père bien sûr mais aussi sa mère, d'anciens agents de la Cia…, tous ceux qui de près ou de loin pourraient le renseigner sur les évènements, sur les responsables de cet assassinat : les Russes, les Egyptiens de Nasser, les Frères musulmans, le parti Baas… ?
Le Korach n'existe pas mais pourrait ou plutôt aurait pu exister.
Ce roman éclaire d'une façon intelligente car très réaliste la politique américaine pendant cette période, les préoccupations US qui ne visent qu'à contre-carrer l'influence soviétique au détriment de toute autre considération, qui rapporte les échanges entre Mack et les responsables de Langley qui méconnaissant absolument les us et coutumes orientaux avancent à très gros sabots au coeur des préoccupations panarabes mais aussi le cynisme des conversations des frères Dulles (Allan étant le patron de la CIA) qui avec l'arrogance de ceux qui se croient supérieurs, placent leurs pions sur l'échiquier international entre un café et une partie de tennis.
Mais ce roman n'est pas un récit d'espionnage, en tout cas, pas que.
Sous couvert de faire la lumière sur cette année 1958, Terry cherche son père. Qui est-il vraiment ? Quel rôle a-t-il joué dans cette histoire ?
Nous découvrons alors ce que le milieu appelle « Little America ». « Little America » c'est la communauté des expatriés américains qui au gré de leurs missions trimbalent femme et enfants aux 4 coins du monde, dans des régions souvent instables, vivent en vase clos dans un entre soi presque exclusif, mangent américain, se distraient américain, le rôle des femmes cantonnées à la fonction d'épouse qui acceptent ce mode de vie pour la carrière de leur mari, par patriotisme peut être aussi.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture. Une construction qui nous permet d'avancer comme Terry sur la résolution de l'énigme, des personnages riches et complexes, une ambiance confuse entre post-colonialisme et guerre froide où la suspicion est permanente.
Note de l'éditeur : Henry Bromell est né en 1947 à New York et a passé son enfance à l'étranger, suivant son père, agent de la CIA dans ses affectations.
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Arrivé à ce livre grâce à Nicolas Demorand, et à l'une de ses chroniques courtes, vivantes et brillantes (zut voilà que je fais des pléonasmes !) , je n'ai pas eu à regretter de m'être précipité pour acheter cet beau roman qui appartient pleinement au genre de la littérature d'espionnage. On est proche de le Carré ou Robert Littell pour ce qui est de l''intrigue complexe et puissante. CIA, géostratégie, Moyen-Orient...Tout cela est très excitant à lire. le roman est par ailleurs très bien écrit et l'on regrette seulement que l'auteur, trop tôt décédé, ne puisse plus nous régaler comme il le fait ici. Autant que sa disparition (en 2013) a été suivie l'an passé par celle du maitre incontesté du genre (ils ne boxaient pas dans la même catégorie, mais il y a quand même une influence).
Un très bon livre que l'on doit néanmoins prendre le temps de savourer ! Un grand plaisir de lecture pour le lecteur concentré !
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Un grand livre, passionnant et bien écrit de la première jusqu'à la dernière page !

Henry Bromell nous plonge au coeur de la guerre froide, cette période où Ricains et Soviets s'affrontaient ouvertement aussi bien que secrètement pour influencer le monde. Mais ici, la zone d'influence n'est ni l'Europe, ni l'Asie, ni même Cuba. Nous sommes en 58 au Moyen Orient, dans le petit État du Korach, royaume bédouin enclavé entre la Syrie et l'Irak. Là, alors que les Anglais se retirent, les Américains se substituent, sous le regard réprobateur d'un tiers à l'influence grandissante, l'Égypte de Nasser et sa volonté d'unifier les nations arabes.

Mack Hopper, agent de la CIA, est en poste à Hamra, capitale du Korach et à la demande de ses supérieurs, gagne la confiance du jeune roi, quelques mois avant qu'il ne soit mystérieusement assassiné. Des années plus tard, Terry, son fils devenu historien, remonte le fil de cette époque pour tenter de déceler une vérité restée cachée.

Et c'est là que Bromell est fort, très fort : d'abord par sa très belle intrigue d'espionnage international dans un contexte trop peu traité. Mais aussi par la belle étude de relations père-fils qu'il nous livre car en enquêtant sur cette page d'histoire, Terry tente également de découvrir les nombreuses facettes cachées jusque là par son père.

Enfin, il réussit à nous entraîner dans un superbe voyage à travers cette Little America, cette Amérique exogène, hors sol, où en dehors de ses frontières, ses agents tentent de créer ou de recréer une part de leur pays et de son influence.

C'est remarquablement vu, c'est remarquablement écrit, c'est remarquablement émouvant. C'est un grand livre.
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critiques presse (2)
Liberation
03 août 2017
S’appropriant l’histoire de son père, employé à la CIA, Henry Bromell moque l’impérialisme américain sur fond de portrait de famille.
Lire la critique sur le site : Liberation
LaPresse
18 avril 2017
Un roman ambitieux et encore très pertinent, même s'il paraît aujourd'hui en français plus de 15 ans après sa parution originale.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
On commence tous par penser, si c'est bien le mot, et je n'en suis pas sûr, on commence tous par avoir le sentiment qu'une sorte de vie rangée, une sorte de vie heureuse est possible, et puis, lentement, inexorablement, sans qu'on s'en rende vraiment compte, ce sentiment devient une attente.

La plupart d'entre nous finissent par avoir l'impression que le bonheur est un sentiment de droit divin. Mais, devine quoi, ça ne l'est pas. Je n'ai pas appris grand chose sur terre, mais j'ai appris ça. Bonne nuit.
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En observant de plus près, j’ai remarqué que beaucoup des soldats de plomb et des véhicules en métal étaient cabossés ou entaillés à cause des guerres sur le sol des chambres de nos maisons au Korach. Il manquait un œil à un fantassin de la Première Guerre mondiale, un bras à un tireur embusqué écossais, leurs chevaux à quelques membres de la cavalerie confédérée. Soudain, l’innocence a semblé avoir une vie intérieure plus sombre. Ces jouets muets étaient les vétérans de notre enfance, les survivants, mutilés, blessés et à moitié morts, enterrés pour toujours dans leurs souvenirs de douleur, de boue et de tonnerre, d’acier et d’obus hurlants. J’ai revu l’armée korachite vers 1958, qui conduisait toujours des chars britanniques, identiques si ce n’était par la taille au gros Centurion solide que je tenais maintenant dans ma main, les mêmes Hawker Hunter volant au-dessus de nos têtes, aussi petits, vus de là, que ces jouets, ce semblant d’armée de l’air. Une armée de jouets, une armée de l’air de jouets, commandée par un roi jouet. Tout ça pour amuser les enfants de l’empire, les enfants de Little America. Nous.
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Après tout, mon père est mon père - secret, cachottier, le manque d'assurance personnifiée, mais malgré tout mon père. Je l'aime profondément, bien que nous ne soyons pas proches et ne l'ayons jamais été. Je ne sais pas si je lui fais confiance. Je ne sais même pas si je l 'aime bien, en tant que personne, en dehors du fait qu'il est mon père...
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Parfois, mon père semblait se cramponner comme si sa vie en dépendait tandis que la Land Rover rugissait dans le désert, n'en faisant qu'à sa tête.
L'histoire rugissant dans le désert, n'en faisant qu'à sa tête.
L'inertie de l'histoire, implacable et irrépressible, avançant vers vous à cent trente kilomètres à l'heure...
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Nous jouions à un jeu.
Le jeu s’appelait Espion.
Mon père et moi étions un agent et son officier traitant. Il devait me faire passer un message. Ma mère appartenait au contre-espionnage. Si elle nous attrapait en train de nous passer la missive, elle gagnait. Sinon, on gagnait. On gagnait toujours. Mon père gagnait toujours. Même dans cette version imaginaire de sa vie, il se devait de gagner. Avec le recul, je comprends que ma mère devait régulièrement endosser le rôle d’une sorte de souffre-douleur et perdre, encore et encore, face à mon père. Mais il est possible que ce jeu, auquel nous jouions le week-end depuis mes sept ans, ait aidé ma mère à se préparer pour ce mois de décembre 1958, quand mon père fut rappelé à Washington pour consultation et la laissa, à la grande consternation de tous les protagonistes, à la tête de la station d’Hamra.
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