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Critique de sweetie


« Little America, en référence au Little Italy de New York ou au Little Saigon de Los Angeles, une version miniature et, dans une certaine mesure, abâtardie, d'un endroit réel, très, très loin. » Cet endroit éloigné c'est le Korach, petit pays imaginaire du Moyen-Orient, au confluent des frontières de la Jordanie, de l'Iraq et de la Syrie, sorte de figure de style permettant à l'auteur d'illustrer son propos. Ce roman, en partie autobiographique, situe l'action en 1958 et les acteurs en sont des agents du renseignement de la CIA dépêchés au Korach afin de prendre, auprès du roi, la place cédée par les Britanniques dont l'empire s'est délité depuis les deux grandes guerres du XXe siècle. On y voit, dans le quotidien, les familles de ces agents secrets, parachutées dans un pays totalement étranger à leurs valeurs; on y voit, à notre grand désarroi, la façon de procéder des pontes de la CIA, bien au chaud dans leurs fauteuils à Washington, D.C., décider de la configuration géopolitique du monde. Ce qui est génial avec ce livre, c'est que l'auteur tente aussi de comprendre ce qui a amené ces hommes et ces femmes à embrasser un environnement rempli de magouilles, de mensonges, de duplicité et de coups fourrés. Par patriotisme, par goût du risque ou simplement par envie de contrôler, à une petite échelle, le monde? Les réponses ne sont pas claires et limpides. Les États-Unis ont voulu réinventer le colonialisme moderne mais par manque de subtilité et de compréhension profonde des pays qu'ils ont investis, les résultats n'ont jamais été grandioses. Un roman qu'il faut lire, encore plus dans le contexte « trumpien » actuel.
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