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Critique de twinckel


Le premier roman de Louis Bromfield est aussi le premier d'une trilogie, car dans le suivant Emprise c'est l'histoire d'Ellen qui est contée et dans Précoce Automne nous retrouvons Sabine (présente dans Emprise) et le fils de Lily (présent dans les 3 romans). Les romans peuvent se lire indépendamment les uns des autres.
L'histoire que nous raconte Bromfield commence dans la Ville. Nous ne saurons pas son nom quelle importance. Construite par les pionniers ; elle est devenue une cité industrielle où les aciéries empuantissent l'air et recouvrent tout de cendres noires.
Julia Shane trône au sommet de sa colline dans Shane's Castle. Elle fait partie de ceux qui ont bâti la Ville et son déclin commence. L'industrie rachète tout, la Ville écrase tout, un nouveau monde arrive, elle fait partie de l'ancien monde qui va disparaître comme son jardin recouvert de suie noire qui meurt à petit feu.

Pour l'instant, la Ville bruisse de rumeurs. Lily, la fille aînée de Julia Shane quitte la ville. Belle, sensuelle, célibataire ; cette fuite précipitée est bien mystérieuse et les commères de la Ville s'en donnent à coeur joie ; déjà que Julia Shane sa mère n'a pas mené une vie conventionnelle, tout cela fait bien jaser.
Irène, la seconde fille de Julia Shane, est confite dans la religion et veut entrer dans les ordres, ce que lui refuse sa mère qui considère que la vie mérite d'être vécue pleinement, surtout quand on a de l'argent, et s'oppose à ce qu'elle considère comme des sottises. Irène se consacrera aux ouvriers des aciéries (éducation, instruction, aides alimentaires) jusqu'à annihiler sa propre personnalité.
Nous suivons Lily qui mène désormais sa vie peu conventionnelle à Paris. Lily est libre, de cette liberté qu'offre l'argent et qui permet de mener sa vie comme on peut l'entendre, loin des convenances et du conformisme. Il n'y a pas de malice dans le personnage, elle se laisse porter par les événements, fait de sa vie un cocon soyeux où règnent le bonheur et le calme et sa plus grande satisfaction est que les gens autour d'elle soient heureux et vivent pleinement leur vie.
En toile de fond nous avons la cousine Ellen, pianiste virtuose qui ne souhaite qu'une chose, s'émanciper et quitter cette Ville sale, étriquée et repoussante pour exprimer son génie de par le monde (nous la retrouverons dans Emprise, le roman lui étant entièrement consacré). Sa mère Hattie, qui se consacre à ses enfants et à Julia Shane, sacrifiant son existence aux besoins des autres et à son terne mari, désespérée et dépassée par l'ambition dévorante de sa fille.
Les moments qui vont rythmer le roman sont les retours de Lily à la Ville, qui à chaque visite créera des nouveaux bouleversements par sa simple présence.
On peut regretter que l'auteur n'ait pas approfondi la question sociale des ouvriers des aciéries que nous ne voyons qu'à travers les yeux d'Irène et de Lily. Ouvriers des pays de l'Est, traités sans considération par les propriétaires des aciéries et vivants dans la plus grande misère.

Les femmes ont la part belle dans ce roman, elles dominent, impriment leurs marques et décident de leur vie. Les hommes sont falots, dépassés par ces femmes brillantes qui n'ont pas besoin d'eux pour mener leur existence.






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