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Critique de paulmaugendre


Atrabilaire, un peu comme Paul Léautaud, Jacques Perrot est écrivain et n'a pour seul compagnon que Iago, un chat qui possède ses habitudes parfois dérangeantes pour la sérénité du romancier.

Ainsi il aime se blottir, à un certain moment de la journée, sur une planche disposée au dessus de la cheminée, derrière une boîte en fer. Au début, sa corpulence ne prêtait guère à conséquence, mais en vieillissant Iago a pris de la consistance, et ce qui devait arriver arriva. La boîte tombe et laisse échapper des photos anciennes, des années de jeunesse de Parrot. Une photo de classe, notamment, et il reconnait dessus certains de ses condisciples du Lycée d'Etat de Troyes. Année 1966/1967.

Les souvenirs remontent comme des bulles dans une vasière. le petit groupe de musique folk, les Hors-la-loi, dans lequel il jouait de la planche à laver. Mais c'est surtout le visage de Brigitte qui s'inscrit dans son esprit. Brigitte qui l'avait repéré lors d'un concert. Brigitte qui avait vingt ans. Lui dix-neuf. Elle l'avait déniaisé, mais ce n'était pas son premier coup d'essai. D'ailleurs elle l'avait avoué dans un sourire. Elle cumulait les amants. Elle poursuivait ses études à Paris, mais revenait en fin de semaine à Troyes, dans un petit studio et où elle était censée étudier, loin du vacarme de la capitale.

Leur liaison avait duré quelques semaines, et il la retrouvait chez elle, traversant la ville avec son vélo jaune. Or, un matin, il apprend par un de ses copains, que le corps de Brigitte vient d'être retrouvé noyé. Elle avait été violée avant d'être étranglée.

Cela le turlupine, car il ne se souvient qu'approximativement de cet épisode de son adolescence, et il demande à son éditeur de lui organiser une séance de dédicaces dans la capitale de l'andouillette. Puis il téléphone au rédacteur en chef d'une publication locale afin de pouvoir s'immerger dans les archives du journal.

Rendez-vous est pris et le revoici sur les terres de son enfance. Naturellement, le journal local a publié un entrefilet annonçant sa venue pour une séance de dédicaces, mais également qu'il enquêter sur la disparition près de cinquante ans auparavant de Brigitte Sobiel. Il va bénéficier de l'aide de Ninon, une jeune stagiaire, qui va non seulement va l'aider dans ses démarches et enquêtes mais y participer activement.

Ninon prépare un mémoire et tout en travaillant pour le journal, elle anime comme auteur, metteur en scène et actrice une troupe théâtrale. Pour cela elle conduit une vieille camionnette. A part ça, elle est gentille, un peu braque parfois, et mignonne. Ah oui, elle est aussi handicapée suite à une maladie rare et elle porte une prothèse à une jambe. Mais elle ne s'apitoie pas sur elle. Et elle est une adepte de l'informatique qu'elle maîtrise, s'introduisant, pour la bonne cause, dans des sites administratifs ou réussissant à berner ses interlocuteurs au téléphone.

L'annonce de la présence de Parrot, si elle est bénéfique pour les dédicaces, ne l'est guère pour sa santé. A plusieurs reprises il manque d'être agressé, voire assassiné. Mais il s'obstine, il se plonge dans les archives, notamment celles d'un journaliste qui avait couvert l'affaire et prêtée par sa veuve, retrouve quelques vieilles connaissances, ce qui l'oblige à regarder la réalité en face. Il était le jouet, le vilain petit canard, dans la communauté des soupirants, actifs, de Brigitte. Tous fils de notables de la cité troyenne, alors que sa mère tirait le diable par la queue, et encore quand elle le trouvait. Il se rend compte qu'il aimait Brigitte, alors qu'il n'était qu'un jouet. Sa consolation réside en ce qu'il n'était pas le seul.

Certains d'entre eux ont été soupçonnés, mis en garde à vue et l'un d'eux a été arrêté, condamné, et il s'est suicidé. Seulement, Parrot commence à se demander pourquoi il n'a pas été inquiété. Son vélo jaune avait été aperçu devant chez Brigitte et il avait oublié cet incident. Il a oublié beaucoup de choses d'ailleurs. Il se demande même si ce n'est pas lui l'assassin.

Alors il remonte la piste des intervenants lors de l'enquête, d'un inspecteur ayant été nommé commissaire à Lyon, de ceux qui avaient été inquiétés par la police, et il se rend compte qu'il met le pied dans un marigot puant. En 1966 et début 1967, le corps de Brigitte ayant été retrouvé le 8 janvier, puis après, il n'avait pas fait attention à des prises de position qui aujourd'hui ont pris de l'importance dans la vie politique française. C'est le nombre de notables et fils de notables qui frayaient à l'époque, et encore aujourd'hui avec l'Extrême-droite, épousant des idées qu'ils n'hésitent pas à afficher mais avec componction, avec démagogie.

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