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Critique de tilly


tilly
25 septembre 2013
Quand vous lirez "Vingt-sixième étage", vous qui avez déjà travaillé dans un quartier d'affaires — à l'étage des "open spaces", voire à celui des directeurs quelques étages plus haut — vous penserez :
— voilà le livre que j'aurais dû/voulu écrire...

Mais peu importe que vous n'ayez même jamais pris le RER pour La Défense, jamais attendu l'ascenseur pour la pause clope sur le parvis, jamais subi un entretien annuel d'évaluation. Avec son roman, Alain Bron vous transporte et vous guide dans l'univers impitoyable des cols blancs et l'ordinaire d'une tour de bureaux. Tout y est : le lot de souffrances quotidiennes qui désespèrent, mais aussi les espoirs et les joies qui font avancer. Tout un roman...

Car "Vingt-sixième étage" n'est pas — heureusement — un manuel de survie dans le milieu hostile de l'entreprise française. L'auteur ne donne pas de leçon de management ou de syndicalisme, il ne propose pas de thèse sur le comportement organisationnel. Pourtant tout y est...

Thomas Percey est un jeune cadre un peu particulier : accompagné de son fidèle chien d'aveugle, c'est par le prisme de son regard “intérieur” que l'auteur nous fait pénétrer le petit monde de la société de services en communication qui vient de l'embaucher. Au delà d'une sensibilité exacerbée par son handicap, Thomas a développé une prescience qui se manifeste sous la forme de flashes : une lueur blanche, déclenchée le plus souvent par d'infimes variations de l'ambiance autour de lui.

Cela commence avec une campagne annuelle d'entretiens d'évaluation inexplicablement sévères. Bientôt suivie de la descente dans les locaux d'auditeurs externes pétrifiants d'antipathie, qui vont pousser, pour commencer, à la délocalisation du service où travaille Thomas.

Pour simplifier mon résumé du point de départ du foisonnant roman d'Alain Bron, je n'ai parlé que de Thomas. Mais c'est toute une galerie de personnages superbement animés qui entourent le jeune aveugle, et que l'on suit au plus près dans ce feuilleton passionnant de la démolition programmée d'une entreprise. Drame et humour mêlés avec réalisme. Avec tendresse. Avec clairvoyance. Avec talent.

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