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EAN : 9782330123451
151 pages
Actes Sud (03/04/2019)
4.11/5   85 notes
Résumé :
Une trentaine d’années après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les alentours de la centrale désaffectée se repeuplent clandestinement : Baba Dounia, veuve solitaire et décapante, entend bien y vieillir en paix. En dépit des radiations, son temps s’écoule en compagnie d’une chaleureuse hypocondriaque, d’un moribond fantasque et d’un centenaire rêvant de convoler en justes noces. Jusqu’à l’irruption de deux nouveaux résidents, qui va ébranler cette communauté ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Quelque trente ans après la catastrophe du réacteur et l'évacuation du village de Tchernovo voisin de la centrale, une poignée d'habitants a clandestinement entrepris de réoccuper les lieux, bravant les radiations et l'isolement. Parmi eux, Baba Dounia, une veuve nonagénaire dont les enfants vivent au loin, bien décidée à finir ses jours chez elle, entre son potager et ses quelques antiques voisins. Pourtant l'arrivée de deux nouvelles personnes, un père et sa petite fille, va faire basculer le fragile équilibre de la petite communauté.


Tout le livre repose sur l'attachant portrait d'une vieille femme au bout de sa modeste vie, vaillamment passée à trimer pour joindre les deux bouts et pour assurer l'avenir de ses enfants, heureusement, et même si cela lui brise le coeur, partis loin de ce lieu dévasté qui représente pourtant tout ce qui lui reste. Désarmant mélange de courage et de fragilité, elle est de ces personnes indéfectiblement humaines et intègres, étonnées d'en être admirables quand elles ne font que suivre leur instinct. Comment aurait-elle pu imaginer que sa spontanéité et son bon coeur lui vaudraient une notoriété bien au-delà des frontières de son pays ?


S'inspirant de son vécu d'émigrée russe en Allemagne, l'auteur recrée une atmosphère authentique et colorée, où lieux et personnages prennent vie d'une manière crédible et réaliste. Sa plume ironique et mordante réussit à rendre légers les sujets les plus graves : vieillesse et décrépitude, solitude et fossé entre les générations, suites d'une catastrophe nucléaire. le drame devient tragi-comédie, et le lecteur se retrouve invité à un délicieux moment de tendresse et de charme. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Personne n'a oublié la terrible catastrophe nucléaire de Tchernobyl, cela fera bientôt, dans quelques jours, 35 ans, le 26 avril 1986. Un village devenu complètement abandonné. Mais quelques temps plus tard, certains y sont revenus clandestinement. Comme Baba Dounia, une grand-mère nonagénaire, veuve et solitaire. Elle est revenue pour vieillir en paix. Mais elle n'est pas seule, et tous ses voisins et voisines font de même. Sa fille Irina, qui vit en Allemagne, voudrait bien que sa mère renonce à vivre là-bas.
C'est tout un village qui vit en autarcie, on en oublierai presque que tout est contaminé. Ils vivent tous avec une certaine légèreté. Mais un homme et sa fille vont bouleversé toute cette petite communauté...
Ce roman où j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans au début m'a carrément happé. L'autrice, Alina Bronsky, est née en Russie en 1978. Elle a grandi dans la région de l'Oural et vit maintenant en Allemagne. Sa plume est agréable, réaliste et incisive sur un thème difficile à aborder.
Je ne peux que vous le conseiller.
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« Comment allez-vous ? Pour ma part, je vais bien, même si je remarque que je n'ai plus 82 ans... »
Baba Dounia affiche au moins 10 années de plus au compteur.
Quant au compteur Geiger, il s'affole à son approche.

Elle fait partie de ces gens qui vivaient près de Tchernobyl avant la catastrophe, qui ont dû s'exiler en ville dans des logements minables, et qui ont choisi de revenir dans leur maison, en 'zone de la mort'. Elle a une poignée de voisins - des irréductibles, comme elle -, son jardin où prospèrent fruits & légumes, et des animaux. Au moins, là, elle ne mourra ni de faim ni d'ennui.
La vie s'écoule paisiblement, même si elle ne voit plus ses enfants. Son fils, installé aux Etats-Unis, reste 'discret' ; mais sa fille lui écrit beaucoup d'Allemagne : 'Son rôle de fille lui tient à coeur, et elle a besoin que je lui dise qu'elle s'occupe bien de moi.'

Ce roman nous parle de vieillesse avec une tendre justesse et beaucoup d'humour.
Lucide, intelligente, vive et généreuse, Baba Dounia ne s'en laisse pas conter, porte pas mal de monde sur ses épaules aussi frêles que solides.
Franche & directe, elle sait aussi faire preuve de diplomatie et de douceur.

Ni niaiserie ni complaisance dans ce récit, contrairement à beaucoup de romans sur les personnes âgées.
Merci à l'auteur et à sa formidable Baba Dounia de m'avoir amusée et émue à ce point.

D'Alina Bronsky, j'avais aimé 'Cuisine tatare et descendance'.
Et j'adore les couvertures de ces deux romans (Actes Sud).
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J'ai retrouvé dans ce court roman la plume incisive et ironique que j'avais tant apprécié dans « cuisine Tatare et descendance ». Baba Dounia retourne pour ses vieux jours vivre dans son village natal irradié et inhabité depuis la catastrophe de Tchernobyl. Elle est rejoint par une petite communauté de vieillards avec qui elle vit en quasi autarcie. Mais l'arrivée d'un père et de sa petite fille va bouleverser la vie du village et de ses habitants...j'ai aimé partager ces quelques jours en compagnie de Dounia, personnage haut en couleur, d'une grande sagesse et d'une grande force. C'est un beau roman sur l'amitié et sur l'attachement à ses racines. Une chouette lecture !
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Baba Dounia est une singulière petite bonne femme d'un mètre cinquante qui a décidé de revenir vivre dans sa maison à Tchernovo après la catastrophe nucléaire et de cultiver son potager. Elle n'a plus 70 ans depuis longtemps et ce ne sont pas quelques biologistes ou même sa fille qui vit désormais en Allemagne qui vont l'en empêcher ! Baba a la simplicité des gens intelligents. Pas besoin d'artifice pour vivre ,juste des actes plein de bon sens qui s'imposent parce qu'ils correspondent à ses valeurs. Après son retour, d'autres villageois vont la rejoindre. Chacun dans le besoin de vivre en paix , tranquille. A Tchernovo le temps n'existe pas " nous reconstitutions ce que les gens font normalement. Personne n'attend rien de nous...nous imitons le quotidien comme les enfants jouant à la poupée ou à la marchande."
Les morts font partie du quotidien, certains les voit d'autres non....tout ce petit monde s'entend, s'entraide. Baba adule sa petite fille qu'elle ne connait pas,elle met de l'argent de côté pour elle,lui écrit...un jour un évènement vient perturber la tranquilité de ce village et Baba sera l'héroïne de ce drame.
C'est un roman qui aborde avec originalité le sujet de l'après Tchernobyl. L'ambiance y est presque folklorique. L'émotion est le moteur de l'histoire et pourtant toujours maîtrisée,intime car comme le dit Baba " si j'avais la larme facile,je n'aurais plus le temps de rien."
Si je n'ai pas cédé immédiatement au charme de ce roman, Alina Bronsky m'a finalement séduite avec ce personnage attachant.
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Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
Après la mairie, après le repas, après avoir trinqué avec tout le monde, chez nous, dans la cour, j'ai quitté mes chaussures et dansé. Les hommes se sont tous mis à chanter, à siffler et à crier à qui mieux mieux. Yegor m'a éloignée des regards, poussée dans un coin et il a dit qu'à compter de maintenant, je garderai bien gentiment mes chaussures. Il a fait mine d'écraser mes orteils nus avec ses grosses bottes. Alors j'ai su que j'avais commis une erreur.
Je n'en veux pas à Yegor ; à l'époque, la plupart des hommes étaient comme ça. L'erreur, ce n'était pas d'avoir choisi le mauvais. L'erreur, c'était de s'être mariée.
(p. 42-43)
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Maria m'a déjà raconté un tas de choses sur son Alexander. Notamment qu'il la rouait de coups et qu'un jour où il était plein comme une barrique, un tracteur lui a roulé dessus. Elle s'est occupée de lui pendant un moment et, du lit où il était cloué, il a continué à l'insulter et à lui lancer sa canne ou ce qu'il avait de lourd à portée de la main. Quelques jours avant le réacteur [accident de Tchernobyl], il a lancé une radio sur Maria et il l'a touchée. La radio s'est cassée, ce qui a mis Maria tellement en colère qu'elle est partie avec les liquidateurs et un baluchon de vêtements, sans se soucier d'Alexander. Quand on l'a retrouvé, il était déjà mort, et maintenant, elle se fait des reproches et se réinvente un passé tout rose.

(p. 27)
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- Maman, tu sais quand même ce que c'est, la radioactivité. Tout est contaminé.
- Je suis vieille, plus rien ne peut me contaminer, moi. Et quand bien même, ce ne serait pas la fin du monde. (...)
- Je ne viendrai pas te voir là-bas.
- Je sais, ai-je dit, mais tu ne viens pas souvent de toute façon.
- C'est un reproche ?
- Non. C'est bien comme c'est. Pourquoi devrait-on passer son temps chez ses vieux ?
Elle m'a regardée un peu de biais, comme bien des années avant, quand elle était petite. Elle ne m'a pas crue. Mais je pensais vraiment ce que je disais. Elle n'a rien à faire ici, et je ne lui fais aucun reproche.

(p. 18)
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C'est embarrassant, mais il faut bien dire ce qui est. Ce matin-là, justement, je dors plus longtemps qu'il ne faudrait. Quand j'ouvre les yeux, la place à côté de moi dans le lit est vide. Si je démarrais en trombe, il me faudrait passer le reste de la semaine à ramper à quatre pattes, et je suis trop vieille pour ça.
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J'entre donc dans la banque. Pendant que je fais la queue, un vent glacial me souffle sur les mollets et je suis bien contente de porter mes chaussettes de laine. Quand mon tour arrive enfin, j'évoque le froid qui règne dans les locaux. Au guichet, la jeune employée qui sent le parfum et le chewing-gum déclare avec fierté que c'est climatisé, maintenant.
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Video de Alina Bronsky (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alina Bronsky

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Payot - Marque Page - Alina Bronsky - Cuisine tatare et descendance
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