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EAN : 9782253004752
413 pages
Le Livre de Poche (01/07/1974)
  Existe en édition audio
4.13/5   13404 notes
Résumé :
Lorsque Mr Earnshaw ramène d’un voyage un enfant abandonné, Heathcliff, les réactions de ses enfants évoquent les orages qui s’abattent sur le domaine des Hauts du Hurlevent. Le fils Hindley n’accepte pas cet enfant sombre et lui fait vivre un enfer. La fille, Catherine, se lie très vite à lui, d’un amour insaisissable et fusionnel. Tous trois grandissent, dans cet amas de sentiments aussi forts qu'opposés. Heathcliff devient un homme sans scrupule, qui jure de se venger des deux hommes ayant empêché le déploiement de son amour : Hindley, le frère ennemi, et Edgar, le mari de Catherine. La destruction de ces deux familles et de leurs descendances constitue alors son seul objectif. Dans les paysages sauvages et immuables des landes du Yorkshire, les déchirements sont nombreux, et cohabitent dans une passion extrême et des tourments destructeurs...
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Critiques, Analyses et Avis (933) Voir plus Ajouter une critique
4,13

sur 13404 notes
Voici un fameux classique de la littérature britannique du XIXème siècle. C'était le premier roman de son auteure et même son seul roman puisqu'on sait qu'Emily Brontë s'éteignit très peu de temps après la publication de ce premier ouvrage.

Au risque de ne pas m'attirer que des sympathies, j'ose prétendre qu'effectivement, l'oeuvre Les Hauts de Hurle-vent (ou tout autre avatar de titre selon les différentes traductions) porte les stigmates caractéristiques des premiers romans de leurs auteurs ; à savoir, de très belles promesses mais peut-être pas encore le talent ni la maîtrise attendus pour parler d'authentique chef-d'oeuvre intemporel de la littérature mondiale.

(En règle générale, les premiers romans des très grands auteurs sont rarement, très rarement les meilleurs. Cependant, comme toute règle souffre une petite poignée d'exceptions qui la confirment, signalons par exemple Céline ou Umberto Eco mais qui, contrairement à la demoiselle Brontë, n'étaient plus exactement des poussins à la publication du Voyage au bout de la nuit ou du Nom de la rose.)

En effet, bien qu'assez agréable à lire, à une foule d'endroits, j'ai trouvé le texte peu convaincant car sans doute pas abouti comme il l'aurait vraisemblablement été si l'auteure avait eu un peu plus d'expérience à son actif. Je vais me limiter aux seuls cas du narrateur et du décès des personnages qu'on ne pourra pas imputer à un défaut de traduction comme c'est souvent le contre-argument phare quand on émet quelques doutes concernant des oeuvres traduites.

Dans le roman, il y a plusieurs narrateurs, parfois emboîtés comme des poupées gigognes. le premier d'entre eux, M. Lockwood est un personnage tout à fait inutile qui n'a aucune part dans l'histoire et dont le secours n'apporte strictement rien en l'état. (La situation aurait probablement été différente s'il avait tenu un rôle à la fin, ce qui eût été d'après moi plus logique car on eût mieux compris pourquoi il tenait tant à nous raconter cette histoire, mais bon, une fois encore, ce n'est que mon avis.)

La narratrice principale est donc la femme de chambre, Nelly Dean qui occupe une fonction narrative assez proche de celle que l'on rencontre dans les romans policiers à énigme de type Conan Doyle ou Agatha Christie. Pourquoi pas, mais tout cela fait très factice : elle tombe malade, par exemple, pile quand cela arrange l'histoire, de même que M. Lockwood. (Les autres narrateurs arrivent également chargés du montant exact de matériel narratif qui convient au moment précis où il doit intervenir, cela peut être une lettre du personnage incriminé qui est écrite très à-propos, ou bien encore le récit d'une femme de chambre opportunément rencontrée au village et qui raconte juste ce que l'on attendait, nous lecteurs, pour avancer dans notre roman… La nature est décidément bien faite sous ces contrées du Yorkshire, tout au moins en ce qui concerne les narrations…)

Les personnages également ont quasiment tous une santé très fragile qui les fait tomber comme des mouches précisément aux moments propices pour dynamiser l'histoire. Là encore, la mort arrive vraiment quand il faut, réglée mieux que du papier à musique : c'est le cas des parents Earnshaw, des parents Linton, c'est le cas aussi d'Edgar et d'Isabella Linton. Frances Earnshaw et Catherine Linton meurent énigmatiquement sitôt leur travail de progéniture accompli. Quant à Hindley et Heathcliff père et fils, eux encore font leur job et s'éteignent ensuite bien sagement dès que leur rôle est achevé. C'est formidable comme la mort travaille bien, vous voyez, et j'imagine que les deux ultimes survivants, enfin libéré du mal, vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants dans le Paradis sur terre que sera immanquablement devenue la vieille maison de Hurle-vent…

Bref, tout cela fait très téléphoné, un brin mélodramatique à moindre coût (certains disent " romantique ", cela fait mieux en société mais le résultat est le même selon moi, à savoir une histoire d'amour rendue impossible, une espèce d'injustice révoltante, puis une vengeance implacable doublée d'un éternel amour par delà la tombe et tutti-quanti, toute la définition d'un mélo, quoi, je maintiens).

En somme, le classique éternel s'est avéré décevant pour moi, tant d'un point de vue stylistique que structurel. Certes pour un premier roman et une oeuvre de jeunesse, c'était évidemment très prometteur et je déplore amèrement la fin prématurée d'Emily Brontë car je suppose qu'elle aurait pu nous offrir par la suite de véritables pépites du roman mondial mais, en l'état, je trouve qu'elle est loin d'égaler Jane Austen (un peu avant) ou Charles Dickens (un peu après) par exemples, pour ne parler que du roman anglais.

Bien entendu, les grands admirateurs de cette oeuvre (et qui sont nombreux) auront un tout autre avis et c'est tant mieux car l'on s'ennuierait décidément beaucoup si nous avions tous les mêmes avis sur les mêmes choses. Je me dis juste que statistiquement, certaines personnes qui ne connaissent pas encore ce livre pourront éventuellement éprouver un peu ce que j'ai éprouvé à la lecture, c'est-à-dire, pas un mauvais moment, mais pas non plus une franche extase littéraire. Au demeurant, abstenez-vous de hurler haut comme le vent car tout ce maigre ramassis d'impressions n'est que mon avis, c'est-à-dire bien peu de chose…
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Encore une histoire qui m'a profondément ébranlée.
Dès les premières pages, l'auteure nous entraîne dans ce tourbillon familial des plus destructeurs qui va engendrer une terrible vengeance.
L'amour qui lie Heathcliff et Catherine est le ciment de ce roman si oppressant. Ce qui aurait pu être une belle histoire, par l'incompréhension et les principes qu'elle chamboule, laisse dans son sillage malheur et folie.
Ce très beau roman est un pur bijou dans l'analyse psychologique des personnages.
Emily Bronte décortique l'âme humaine avec précision et nous offre le portrait d'un homme torturé et rongé par le chagrin qui pousse la colère et la haine à la limite du supportable, pour lui et ceux qui seront amenés à l'entourer.
Jamais un amour impossible n'aura été si fort et si beau, ce récit m'a retourné le coeur et m'a énormément marquée. A lire et à relire!
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La vache ! On n’aime pas l’eau tiède chez les sœurs Brontë, et surtout pas celle-ci !
Après « Jane Eyre », bien qu’ayant lu ici et là qu’Emily se démarquait de ses soeurs, je pensais quand même rester dans un univers similaire en passant d’une Brontë à l’autre. Mais ces « Hauts de Hurle-vent » m’ont littéralement coupé le souffle sous l’effet de la sidération, et ce d’emblée car dès le premier chapitre ils s’ouvrent sur une plongée dans l’abîme de la noirceur des âmes.
Il y a dans ces pages de la fébrilité hallucinée de Dostoievski et du venin luciférien de Lautréamont auxquels j’étais loin de m’attendre : Que de violence, que d’âpreté, que de folie dans cette histoire de vengeance implacable, dans laquelle on se laisse pourtant entraîner comme sous l’effet d’un envoûtement malsain .
Il me faut remonter à ma plus tendre enfance pour retrouver des ogres aussi terrifiants que le personnage de Heathcliff, dont la férocité imprime jusqu’aux paysages du roman et n’épargne personne.
Même si la fin est un soulagement, ce roman hors normes constitue, plus qu’une lecture, une expérience éprouvante et magistrale !
Au fait, j'allais oublier : c'est une histoire d'amour...
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J'ai lu les hauts de hurlevent il y a plus d'un quart de siècle, mais Jasper Fforde m'avait donné envie de retourner voir le caractère de Heathcliff. et franchement je n'ai pas été déçue.

Quelle histoire d'amour tout d'abord; même si c'est un amour qui ne peut aboutir nul part. Et cette vengeance menée par Heathcliff avec tout cette rancune et cette violence. Tout ceci peut s'expliquer par les maltraitances reçues pendant son enfance. Mais il faut déjà avoir un caractère assez vil pour ruminer aussi longtemps et mettre autant de haine et d'instransigeance... néanmoins il est possible que ses origines gitanes y soient aussi pour quelque chose (un stéréotype, oui peut être).

Je trouve incroyable qu'une jeune femme comme Emily Bronte ai pu écrire un roman d'une telle intensité , surtout à cette époque là.

Il y a beaucoup de controverse sur ce roman mais pour moi il reste bel et bien une perle.
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Ce que Edmond Dantès avait fait avec finesse, Heathcliff l'a fait avec rudesse... Ce que le premier avait réalisé avec une ruse magistrale, le second a fait dans le registre bestial.

De quoi je parle ? de vengeance, pardi ! Mais là où je donnais raison à Dantès (le comte de Monte-Cristo), l'approuvant, même, je ne suis pas du même avis pour la vengeance d'Heathcliff.

Ce roman, il traînait dans ma PAL depuis tellement longtemps que son prix était encore en francs belge, c'est vous dire ! Acheté en 1997 ou 98, je l'avais entamé avant de le refermer. Je n'étais pas prête à le lire à ce moment là.

Profitant de deux challenges (voir fin de la critique), je me suis décidée à le sortir pour enfin le lire.

Bien que je l'ai moins apprécié que "Jane Eyre", la lecture m'a entrainé dans cette ambiance sombre et morose, sans que j'éprouve de l'amitié pour les personnages principaux, hormis Hareton.

Attention, je ne veux pas dire que les personnages manquent d'épaisseur, non, que du contraire !

C'est que certains m'ont tapés sur les nerfs, tant ils étaient susceptibles de déclencher chez moi de l'amour, de l'amitié, de la colère, voire de la haine... Oui, tous ces sentiments à l'égard de chaque personnage.

Catherine Earnshaw est une petite fille fort gâtée, assez égoïste, nombriliste. Pourtant, elle aura de l'amitié pour le petit bohémien ramené par son père, par un soir très sombre.

Bien qu'étant tout le temps avec lui, bien que l'aimant, elle le sacrifiera pour un mariage avec un pâle type nommé Edgar Linton. Là, je l'ai maudite, moi aussi. Pourtant, j'ai souffert avec elle.

Son frère, Hindley, fut un salaud avec Heathcliff, et lorsqu'il deviendra veuf, il finira alcoolo, brutalisant son fils, le tuant, presque.

Le fameux Edgard Linton est, limite, une couille molle, le vieux Joseph récite la Bible mais ne l'applique guère et le pire sera le fils d'Heathcliff, une sorte d'hypocondriaque gémissant à qui j'aurais bien collé un coup de pied dans le fondement.

Quand à Cathy, la fille de Catherine, elle se comportera bien sottement avec la gémisseur de service, ne s'améliorant que sur la fin du roman.

Pareils sentiments contradictoires pour Heathcliff, qui, bien que je l'ai approuvé dans la première partie de sa vengeance, sur Hindley (le frère aîné de Catherine, pour ceux qui ne suivent pas), je n'ai pas aimé qu'il laisse le petit Hareton (le fils de Hindley) sans éducation, faisant de lui presque une bête.

Heathcliff n'a aucun scrupule et comme il a juré de se venger des deux hommes qu'il estime être les responsable de l'empêchement de son amour pour Catherine (Hindley, le frère ennemi, et Edgar, le mari de Catherine), il ira jusqu'au bout, détruisant tout sur son passage, ne rêvant que d'asservir le descendant de la famille Earnshaw afin que le fils du maître soit un serf sur ses propres terres. Violent !

La destruction de ces deux familles et de leurs descendances constitue alors son seul objectif, son leitmotiv, et au final, j'éprouvais une sorte de gêne car il pousse la vengeance trop loin, même sur l'unique fille de son amour, Catherine.

Ce livre m'a remué les tripes, oppressé, dérangé, presque.

Heathcliff est comme un vampire qui veut sucer la vie de ses ennemis à petites gorgées, les faisant mourir à petit feu.

Pour ce qui est de la description des lieux, c'est tout simplement magnifique, on a l'impression d'être sur la lande et je comprend mieux quand Phoebe, personnage de la série "Friends" qui, parlant de ce livre, disait à Rachel que "la lande symbolise le caractère sauvage d'Heathcliff" (Saison 5, épisode 9).

Ce que j'ai aimé aussi, c'est la narration. Toute l'histoire étant racontée par Helen Dean (dite parfois Nelly) à Lockwood. C'est une narration qui se fait même "en tiroir" parfois, Nelly racontant ce qu'un personnage lui a raconté ou écrit. C'est spécial, mais terriblement efficace.

Par contre, les mariages entre cousins, ça passe moins bien chez moi, même si la loi tolère les mariages au quatrième degré.

Ici, on sent bien que la série Dallas a dû s'en inspirer, parce que Heathcliff qui épouse la soeur d'Edgar (le mari de Catherine, son amour), son fils Linton qui épousera la fille qu'Edgar a eu avec Catherine et celle-ci qui, veuve, se remariera avec le neveu de sa mère...

Bigre ! Comment diable une fille de pasteur, sortant peu (Internet loin d'être inventé) et d'à peine trente ans, a donc telle bien pu nous sortir un roman aussi noir ?

Pas de sexualité "apparente", mais on frôle la nécrophilie lorsque Heathcliff avoie avoir fait ouvrir le cercueil de Catherine, des années plus tard, pour contempler son visage.

Bref, une lecture éprouvante, remuante, oppressante, la lande et son brouillard envahissant votre corps, sans oublier les fantômes qui parcourent les lieux. Un seul rayon de soleil dans tout le roman : la fin.

Aucun regret d'avoir attendu si longtemps pour le lire, ça en valait la peine. Il me fallait juste attendre le bon moment. Ne passez pas à côté.

Livre lu dans le cadre du challenge "Romans cultes" organisé par Métaphore ainsi que dans le challenge commun "PAL Noire à Zéro - Vingt mille lieues sous mes étagères" où je suis en partenariat avec "Les livres de Georges".
Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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critiques presse (1)
OuestFrance
17 mars 2023
En se réfugiant dans la création des « Hauts de Hurlevent », Emily Brontë ne voulait pas expressément écrire un roman gothique ; tout, dans la vie mystérieuse et solitaire qu’elle mena, l’y inclinait pourtant
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Citations et extraits (737) Voir plus Ajouter une citation
- Il faut que j'obéisse au mien et fasse cesser sa cruelle attente. Toute la nuit! Que penserait-il? Il doit déjà être terriblement inquiet. Je sortirai de cette maison en brisant ou en brûlant quelque chose. Restez tranquille! Vous n'êtes pas en danger; mais si vous m'empêchez... Linton, j'aime papa plus que vous!
La frayeur mortelle que lui inspirait la colère de Mr. Heathcliff rendit au jeune homme l'éloquence de la lâcheté. Catherine était presque folle. Pourtant, elle persistait à vouloir rentrer chez elle et essaya à son tour les prières pour le persuader de dominer sa terreur égoïste.
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- Mr. Heathcliff est-il sorti ? […]
- Il est dans la cour ; il parle au docteur Kenneth, qui dit que mon oncle est en train de mourir pour de bon, enfin. J’en suis heureux, parce qu’après lui c’est moi qui serai le maître de la Grange. Catherine en parle toujours comme de sa maison. Ce n'est pas à elle ; c'est à moi : papa dit que tout ce qu'elle a est à moi. Tous ses beaux livres sont à moi. Elle m'a offert de me les donner, ainsi que ses jolis oiseaux et son poney Minny, si je voulais me procurer la clef de notre chambre et la laisser sortir ; mais je lui ai répondu qu'elle n'avait rien à donner, que tout, tout était à moi. Alors elle s'est mise à pleurer, a pris à son cou une miniature et m'a dit qu'elle me la donnerait : ce sont deux portraits dans un médaillon d'or, d'un côté sa mère, de l'autre mon oncle, quand ils étaient jeunes. C'était hier... je lui ai dit que ces portraits aussi étaient à moi ; j'ai essayé de les prendre. La méchante créature n'a pas voulu ; elle m'a poussé et m'a fait mal. J'ai crié - cela l'effraie -, elle a entendu papa qui arrivait, a brisé la charnière, partagé le médaillon et m'a donné le portrait de sa mère ; elle a tenté de cacher l'autre, mais papa a demandé ce qu'il y avait et je lui ai expliqué. Il m'a enlevé le portrait que je tenais et a ordonné à Catherine de lui remettre le sien ; elle a refusé, et il... il l'a jetée par terre, a arraché le médaillon de la chaîne et l'a écrasé sous son pied.
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- Papa veut que nous nous mariions, continu-t-il après avoir bu quelques gorgées. Il sait que votre papa ne nous laisserait pas nous marier à présent. Il a peur que je ne meure, si nous tardons; aussi devons-nous être mariés demain matin. Vous resterez ici toute la nuit; si vous faites ce qu'il désire, vous retournerez chez vous demain et vous m'emmènerez avec vous.
- Vous emmener avec elle, misérable idiot? m'écriai-je. Vous, vous marier? Allons, l'homme est fou, ou il nous croit folles toutes les deux. Vous figurez-vous que cette belle, vigoureuse, vaillante jeune fille va se lier à un petit singe agonisant comme vous? Nourrissez-vous l'illusion que personne, sans parler de Miss Catherine Linton, voudrait vous avoir pour époux? Vous mériteriez le fouet rien que pour nous avoir amenées ici avec vos comédies et vos lâches piailleries; et... ne prenez pas cet air niais, mainte-nant! J'ai bonne envie de vous secouer sérieusement, pour votre méprisable traîtrise et votre imbécile vanité.
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- Donnez-moi un peu de thé, j'ai soif; ensuite je vous le dirai. Mrs. Dean, éloignez-vous. Je n'aime pas que vous soyez si près de moi. Allons, Catherine, voilà que vous laissez tomber vos larmes dans ma tasse. Je ne veux pas boire cela. Donnez-m'en une autre.
Catherine lui passa une autre tasse et s’essuya la figure. J’étais dégoûtée du sang-froid du petit drôle, maintenant qu’il ne ressentait plus de terreur pour lui-même. L’angoisse qu’il avait éprouvée dans la lande s’était apaisée dès qu’il était entré à Hurle-Vent. J’en conclus qu’il avait été menacé d’une terrible explosion de colère s’il n’avait pas réussi à nous y attirer ; sa tâche accomplie, il n’avait pas d’autres craintes immédiates.
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En été, Miss Catherine aimait beaucoup à grimper sur ces troncs d’arbres, à s’asseoir sur les branches et à se balancer à vingt pieds au-dessus du sol. Tout en prenant plaisir à son agilité et à son humeur joyeuse et enfantine, je jugeais bon néanmoins de la gronder chaque fois que je la surprenais ainsi en l’air, mais de telle façon qu’elle savait bien n’être pas forcée de descendre. Depuis le dîner jusqu’au thé elle restait étendue dans son berceau balancé par la brise, ne faisant rien que se chanter à elle-même de vieilles chansons - celles que je lui avais apprises quand elle était tout enfant - ou regarder les oiseaux, ses voisins, nourrir leurs petits et les entraîner à voler, ou encore se pelotonner, les paupières closes, à moitié pensant, à moitié rêvant, plus heureuse que les mots ne sauraient l’exprimer.
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