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3,53

sur 245 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Premier roman que Charlotte Brontë chercha à publier-et non premier texte d'une grande maîtresse de la littérature car, rappelons-le nous, les enfants Brontë ont noirci des milliers de pages avant de créer leurs grands chefs d'oeuvre, Le Professeur fut refusé par les éditeurs et ne fut publié qu'après la mort de son autrice. Comment expliquer ce rejet constant, même après l'éclatant succès de Jane Eyre, et alors que Charlotte aimait son roman mal aimé et ne le reniait en rien ? Je ne sais pas trop. le narrateur-William Crimsworth-est un jeune homme mi-aristocrate mi-bourgeois, déclassé et passablement insupportable à donner à tous des leçons de morale...Mais Charlotte n'use jamais d'aucun subterfuge narratif pour lui donner raison de l'extérieur, donc rien ne dit qu'elle l'approuve entièrement. Quand on a su que l'auteur de Jane Eyre était une femme, on lui a reproché de n'avoir pas su, dans ce premier texte, créer un homme crédible...Comme si les héroïnes d'auteurs mâles du XIXème siècle, ces purs anges de douceur (madame de Rénal, madame de Mortsauf, madame de Bidule et autres …) l'étaient plus...Bref, mystère.
Le roman n'est pas Jane Eyre. Point de romantisme échevelé, de gothique, de folles enfermées, de pasteur fanatique, d'homme sombre, fatal et ténébreux, de landes hantées...Mais les régions industrielles d'Angleterre et la sereine Belgique. Un "héros" en proie à des dilemmes pédagogiques très actuels (nihil novi sub sole) : comment éviter de se faire ratatiner par une classe, de garçons comme de filles (et on sent l'expérience chez Charlotte, qui donne de très bons conseils pour les débutants) des problèmes de famille et des problèmes d'argent. Des amours compliqués mais banals. Quoi de génial là-dedans ? Les interstices, les failles, les non-dits : d'où vient la dépression qui accable parfois William ? Pourquoi, à la fin, les personnages sont-ils si inquiets pour leur fils Victor ? Qui est Hudson Yorke Hudson, l'homme qui suit toujours de loin William et l'aide toujours, sans qu'il sache vraiment pourquoi ni ne s'y intéresse vraiment, au grand désespoir de la lectrice devant son aveuglement ? Pourquoi la si raisonnable et matérialiste mademoiselle Reuter tombe-t-elle si follement amoureuse du narrateur ? Celui-ci insiste sur sa grande myopie, qui lui rend difficile de saisir les visages et leurs expressions. Sa myopie est aussi intellectuelle, et les obscurités qu'il laisse dans sa vie nous travaille et nous obsèdent. Ses préjugés sur les Européens nous hérissent, d'autant que ses compatriotes l'ont fort mal traité...William est un homme dans le déni, qui ne voit pas les ténèbres...Peut-être est-ce là le sens du personnage météorite de Victor, son fils, environné d'ombre alors que le roman semble annoncer une happy end...Une vision de son propre père, le pasteur Brontë, n'ayant pas vu à temps les démons de son fils Branwell, trop sûr de lui et trop aveugle.
Quoiqu'elles écrivent, je suis fascinée par les Brontë, et par Le Professeur comme par tous les autres.
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Ayant beaucoup aimé Jane Eyre, j'ai voulu lire un autre ouvrage de Charlotte Brontë.
Avec le Professeur, on retrouve, comme on pouvait s'en douter, le thème de l'enseignement comme dans Jane Eyre ou encore Agnès Grey de Anne Brontë.
Ce qui est original dans ce roman est qu'il est écrit par une femme qui adopte le point de vue, les pensées, l'état d'esprit d'un homme.
C'est un roman court, qui se lit très vite, Charlotte Brontë a l'art de captiver le lecteur.
Avec un petit bémol et quelques longueurs de temps en temps quand les opinions de l'auteur prennent le dessus sur le récit du narrateur avec des passages moralisateurs ou une discussion vers la fin qui s'éternise entre Frances et l'ami de William, passages qui, à mon sens, n'apportent rien à l'histoire.
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William Crimsworth, jeune homme orphelin tout juste sorti de l'école, tourne le dos à ses oncles aristos qui souhaitaient le forcer à embrasser une carrière qui ne lui plaisait pas et s'adresse à son frère, de dix ans son aîné, pour l'aider à trouver du travail dans le commerce, comme leur défunt père. Mais ce frère inconnu, s'il lui donne effectivement du travail, le traite comme un moins que rien. Après plusieurs semaines, excédé et aidé par M. Hunsden, un homme un peu marginal, William part pour Bruxelles où il devient professeur dans l'école pour garçons de M. Pelet. Une école pour jeunes filles côtoie celle-ci, où William donne bientôt des cours également, sous la direction de Mlle Reuter. Très vite, un flirt semble naître entre le jeune professeur et la directrice, de quelques années son aînée.

Je vous donne volontairement mon propre résumé, car celui de la quatrième de couverture donne beaucoup d'informations, trop à mon goût puisqu'il va jusqu'aux deux tiers du roman ou presque ! Ce roman a été écrit avant Jane Eyre, et à mon avis la qualité de l'histoire n'est pas la même. Jane Eyre m'avait complètement transportée, mais The Professor n'a pas réussi. Par contre, l'écriture est vraiment extrêmement soignée. J'ai choisi un roman court, mais je n'ai pas choisi un roman où l'anglais est facile ! C'est de l'anglais du XIXème, avec énormément de vocabulaire et de tournures de phrases recherchées. Il y a donc des moments où je ne comprenais rien d'autre que le thème général du paragraphe. Néanmoins, je ne pense pas avoir raté un évènement du roman ou avoir mal compris quelque chose. Telle que vous me lisez aujourd'hui, je suis donc très, très fière de moi ! Je n'ai pas appris énormément de nouveaux mots, et ceux que j'ai retenus ne me seront pas très utiles je pense vu qu'ils sont aujourd'hui très désuets voire archaïques. Pour une première lecture, ça a demandé de faire beaucoup fonctionner mes méninges ! C'est pour ça qu'il m'a fallu quasiment un mois pour arriver au bout.

Sur l'histoire donc, elle est moins intéressante si on prend le côté romance et péripéties. C'est très linéaire, très lent, et la véritable histoire d'amour arrive très tard dans le roman. Les personnages également ne sont pas très attachants. Même s'il rejette ses ascendances aristocratiques, le narrateur est très fier, arrogant même, il dédaigne la plupart des gens qu'il rencontre (et notamment ses élèves), il critique à tout-va. La vision de la société dépeinte par Charlotte à travers son héros est très négative, et donc un peu déprimante (oui bon, Jane Eyre ce n'est pas la joie non plus, mais c'est si beau…). L'ironie et le sarcasme sont très présents, et à certains moments ça m'a fait sourire. le seul personnage que j'ai vraiment aimé, c'est Hunsden. Il m'a vraiment fait rire ! Ce type marginal, qui surgit à l'improviste (même si à force je le voyais venir…) est un personnage très intéressant. Néanmoins, on ressent aussi dans ce texte la volonté de Charlotte Brontë de montrer que les femmes comme les hommes peuvent tracer leur propre chemin dans le monde, que lorsque deux âmes sont bonnes, deux personnes intelligentes, qu'importe leur sexe. Et là peut-être l'auteure s'est-elle identifiée à la petite Frances Henri, intelligente, calme, mais capable de tenir tête aux hommes pour défendre ses opinions.

Un petit mot encore : les soeurs Brontë parlaient français, comme beaucoup de jeunes filles éduquées de l'Angleterre du XIXème siècle. On le voit d'ailleurs dans Jane Eyre, où l'héroïne parle français avec la pupille de Mr Rochester. Ici, William Crimsworth parle aussi français, et de nombreux dialogues à Bruxelles, quoique courts, sont rédigés dans cette langue. C'était amusant, et j'ai pu constater que les soeurs maîtrisaient bien notre langue ! Les défauts sont peu nombreux, et c'est toujours très compréhensible.

The Professor est un roman différent des deux autres des soeurs Brontë que j'ai lus, Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent, il ne traite pas vraiment des mêmes thèmes et par sa volonté affichée de critiquer la société (surtout continentale, les Britanniques sont assez largement épargnés) il se rapproche assez d'un Jane Austen, mais en moins fin, moins drôle, mené d'une écriture moins accessible et avec des personnages moins hauts en couleurs (ça fait beaucoup de moins). Ça n'en reste pas moins un court roman agréable, où la psychologie humaine est finement analysée et où l'amour qui arrive sur la fin peut être touchant parce qu'inhabituel et à mon sens, vraiment moderne, où les partenaires sont sur un pied d'égalité, ou en passe de l'être. La fin est comme on la souhaite, et ça fait plaisir.
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Alors que j'ai découvert et adoré il y a peu Jane Eyre, j'avais hâte de découvrir un nouvel ouvrage de Charlotte Brontë. Le Professeur m'intriguait énormément du fait qu'il ne fasse absolument pas l'unanimité au sein des admirateurs de cette dernière. Et alors que je m'attendais à découvrir un roman moins abouti et travaillé, j'ai été agréablement surpris par celui-ci.

En effet, Le Professeur est le premier écrit de Charlotte Brontë mais aussi le dernier publié. Je ne comprends tout simplement pas ce rejet de la part des éditeurs. Personnellement et même s'il est totalement différent de son plus grand succès, ce manuscrit n'en est pas moins séduisant et plaisant à lire. J'ai retrouvé la douceur et la sensibilité de la plume de l'auteure. J'apprécie énormément la mélancolie identifiable à son style. D'autant plus que ce récit est, une nouvelle fois, en partie autobiographique et je n'ai eu aucune difficulté à ressentir les émotions qu'a pu traverser Charlotte Brontë au cours de son séjour à Bruxelles. Cette touche personnelle apporte une dimension encore plus poignante et touchante à son oeuvre et, bien qu'assez sombre, celle-ci laisse paraître une certaine touche de romantisme totalement salvatrice. J'ai aussi ressenti une certaine facilité de lecture et je trouve ce roman plus abordable. C'est pourquoi je pense que c'est une bonne mise en bouche pour quiconque souhaite se lancer dans l'aventure des soeurs Brontë.

Du côté des personnages, j'ai trouvé celui de Frances attachant et touchant au possible. Cette jeune élève n'a cessé de m'épater et la relation qu'elle entretient avec son professeur, William est construite avec justesse et sensibilité. D'autant plus que ce dernier se dévoile assez hostile bien trop sûr de lui. Malgré tout et même s'il est souvent détesté, son côté orgueilleux et son assurance m'ont assez plu. Je me suis même attaché à lui. C'est un personnage entier et parfaitement travaillé que nous livre Charlotte Brontë. Je ne m'attendais pas à lire le point de vue d'un personnage masculin et ce courageux choix m'a totalement séduit par son audace. , Ainsi, j'ai apprécié suivre l'évolution des protagonistes ainsi que celle de leur relation.

De plus, j'ai trouvé rafraîchissant que l'intrigue se déroule en Belgique. Quand bien même j'apprécie à chaque lecture découvrir divers paysages et autres landes sauvages anglais, j'ai adoré fouler le territoire bruxellois. Je me suis senti un peu comme chez moi ce qui m'a permis de pousser encore plus ce sentiment d'attachement. Surtout que Charlotte Brontë nous présente la capitale avec sincérité, humour et dérision, contrastant totalement avec la mélancolie de sa romance.

Finalement, Charlotte Brontë n'a pas à rougir de son premier manuscrit. J'ai retrouvé le talent et la finesse de la plume de cette dernière et j'avoue ne pas comprendre son impopularité. Ce dernier se dévoile poignant et sensible à souhait, bordé d'une mélancolie pure, identifiable aux épreuves qu'a traversé cette dernière.
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Ce roman est à l'image de son personnage principale: sobre, clairvoyant, lucide, il respire l'intelligence ...une vraie leçon de vie .. dommage que ce petit ouvrage ne soit que si peu connu du grand public...faute sans doute à Jane Eyre de lui avoir volé la vedette...en terme de qualité littéraire , "Le professeur" n'a rien à envier à ses grands classiques de la littérature romantique du XIX ème siècle...chez Charlotte Bronte , impossible d'être déçue..sa plume incarne tout ce que j'aime, de cette façon, c'est avec Simone de Beauvoir avec qui elle partage des points en commun, mon écrivain femme préférée....
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Le professeur est le premier roman écrit par Charlotte Brontë mais il fut publié à titre posthume.

L'histoire est celle de William Crimsworth qui est à la recherche d'une profession qui lui convient. Après avoir travaillé dans le Nord de l'Angleterre, il décide de partir sur le continent avec une lettre de recommandation de Mr Hunsden. Il découvre alors le métier de professeur qu'il exerce à merveille.

Charlotte Brontë choisit ici de parler à la première personne et le personnage est masculin. Elle met en avant les différences de culture - beaucoup de préjugés sont avancés qui peuvent faire sourire. La nature humaine et ses nombreux défauts font également partie de ce roman. On découvre la façon de se faire une place dans le monde et comment la conserver.

Charlotte aurait utilisé les éléments de sa propre vie pour façonner ce roman. Après avoir vécu en Angleterre, elle choisit de partir avec sa soeur, Emily, en Belgique pour y étudier les langues. Elles finiront par être enseignantes elles-même. Après la mort de leur tante, elles repartent en Angleterre et Charlotte décide de repartir seule. Elle tombe amoureuse de son professeur, Constantin Heger. Il existe une correspondance ou plutôt des lettres écrites par Charlotte à ce professeur mais restées sans réponse.

Pour revenir à l'histoire, je trouve qu'elle est agréable à lire et même si le suspens n'est pas au rendez-vous, j'ai aimé le fait que l'auteur ait choisi de faire une longue fin qui permet de savoir ce qui arrive aux protagonistes.
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Ce n'est pas l'oeuvre la plus connue de Charlotte Brontë mais elle est pourtant magnifique. Basé sur une expérience personnelle assez similaire à celle de l'héroïne, ce roman montre une fois de plus le talent de Charlotte à dépeindre des personnages plus vrais que nature et très attachants.
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Dans ce roman Charlotte Bronte écrit à la première personne par un personnage masculin . Elle met en avant la culture , , l'ambiance et la nature humaine avec ses préjugés. le narrateur william est moins sympathique que Jane et se pose en donneur de leçons. Il devient plus humain au fil du roman.
C'est un plaisir de lire charlotte Bronte, son style, sa capacité à d'écrire l'ambiance, les caractères ainsi que les situations. L'écriture est soignée et agréable.
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Première lecture de Charlotte Bronte, franchement...l'histoire un peu vieillotte mais quel charme et super bien écrit. J'ai voyagé dans le temps et j'ai adoré.
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J'ai hâte de l'avoir et le lire
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