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Solitude, désespoir mais aussi rêves et espoir sont au coeur de Villette.
Ce roman sombre peut sembler contenir quelques longueurs mais il est aussi d'une grande richesse. Certains choix narratifs, certaines zones d'ombre dans l'histoire de Lucy Snowe sont déconcertants.

Lucy Snowe, lumière en latin et neige en anglais, habite au début de Villette chez sa marraine à Bretton. Elle n'a que quatorze ans et on ne sait pas pourquoi elle est là ni qui sont ses parents. Elle rencontre Graham Bretton, le fils de sa marraine, charmant garçon, qui n'a pas vraiment remarqué son existence, pas plus que celle de Paulina, une petite fille qui pourtant n'a d'yeux que pour lui.
Paulina est venue elle aussi passer quelque temps à Bretton en attendant que son cher père se remette du cruel deuil qui le frappe, la perte de son épouse adorée.

Puis le lecteur retrouve Lucy quelques années plus tard alors qu'elle a désormais vingt-trois ans. Elle est seule au monde et semble avoir tout perdu, si ce n'est quelques économies qui vont lui permettre d'entreprendre un long voyage jusqu'à Villette, où elle espère que le destin lui offrira la possibilité d'un nouveau départ. le lecteur devine qu'elle a traversé de rudes épreuves, probablement la mort et la ruine de ses parents, mais ce n'est pas dit, l'imagination et les sous-entendus, les métaphores, permettent de combler ce vide, ces non-dits, de supposer ce qui a bien pu se passer.

Ce qui m'a semblé déconcertant est aussi ce qui fait la richesse du roman, lui donne son caractère énigmatique. Lucy est le symbole de la cruauté du destin et de l'existence qui n'épargne pas certaines personnes alors que d'autres ont la chance de connaître joie et bonheur ou d'être indifférentes au malheur qui ne les atteint jamais dans leur joie de vivre et bonne humeur.

Lucy ne se plaint jamais, à qui pourrait-elle se plaindre ? Ses anciens amis, comme sa marraine de Bretton, ne se souviennent plus d'elle. Digne, réservée, courageuse, hautaine car elle veut être respectée et non méprisée, elle veut être indépendante, gagner sa vie, d'où ce long voyage qui va lui permettre de devenir institutrice d'anglais dans une école tenue par Mme Beck, une catholique jésuite alors que Lucy est protestante.

Ce roman n'est pas que l'histoire classique d'une jeune fille à marier, que ce soit avec le beau John Graham Bretton ou avec le rugueux Paul Emmanuel, le professeur de littérature, qui dissimule un coeur d'or. Lucy Snowe représente toutes les personnes qui sont seules et aimeraient connaître la joie d'être aimées, d'avoir un peu de compagnie voire une famille mais n'osent pas le dire car elles veulent paraître fortes et indépendantes, rester dignes dans l'épreuve et garder pour elles les secrets de leur coeur.

La finesse de l'analyse psychologique est remarquable, le ton souvent mordant, caustique, en particulier lorsque Lucy s'attaque aux différences entre catholiques et protestants. Pour Mme Beck, la directrice jésuite, ne pas aller à la messe tous les dimanches est un crime passible de la condamnation à l'enfer pour l'éternité, alors que fouiller dans les affaires des élèves et mentir n'est pas du tout mal. Lucy reconnaît l'habileté et la ruse de la directrice mais désapprouve son hypocrisie, la tendance à la superstition.

Lucy est un esprit rationnel, elle veut être libre, lire et réfléchir par elle-même. En son âme et conscience, elle sait où se situe le bien et le mal et sa relation avec Dieu, elle n'a pas besoin d'un directeur de conscience et des mensonges des « papistes », comme elle appelle les catholiques, pour maintenir le peuple dans une foi qui ne fait appel qu'à la superstition et jamais à la réflexion et au libre-arbitre. Même si elle refuse de se convertir au catholicisme, elle reconnaît que certains catholiques, comme M. Paul Emmanuel, sont des gens bien.

Derrière Lucy Snowe qui raconte à la première personne se profile Charlotte Brontë, romancière talentueuse mais aussi brillante intellectuelle protestante que la vie n'a pas épargnée. Villette est son dernier roman et elle avait déjà perdu ses soeurs et son frère. le drame qu'a connu Lucy n'est pas évoqué mais il m'a semblé évident que la question centrale après une horrible épreuve est plutôt : comment faire face à l'avenir plutôt que ressasser le passé? C'est ce que s'efforce de faire Lucy. Mais la vie se termine-t-elle aussi bien que les romans ?

C'est la question qui paraît tarauder Charlotte Brontë dans le dernier chapitre : Finis.
« Arrêtons-nous immédiatement ! Nous en avons dit assez. Pourquoi troubler un coeur confiant et tendre ? Pourquoi abandonner des rêves pleins d'espoir ? »
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Il ne se passe pas grand chose à Villette et dans la vie de Lucy Snowe... et pourtant que de richesses dans ce récit ! Il faudra sans conteste que j'y revienne pour approfondir !

Il semblerait que Charlotte Brontë se soit inspirée de sa propre expérience de jeune fille financièrement démunie mais instruite, obligée d'enseigner dans un pensionnat belge, pour écrire ce récit. Ses descriptions, tant des méthodes d'éducation que des crises de désespoir et de solitude, sont en effet criantes de vérité et de fait réellement poignantes.

Pourtant, ce qui m'a le plus intéressée et fait réfléchir est cette affirmation au détour d'un paragraphe que certains sont faits, presque programmés, pour être heureux et d'autres pas. Si cela peut sembler évident au temps des Brontë et des injustices entre hommes et femmes ou riches et pauvres, est-ce encore le cas aujourd'hui ? Je crois que oui, qu'il existe encore aujourd'hui des Paulina, des Lucy Snowe et des Docteurs John aujourd'hui et j'avoue que ça me dérange. de même que la fin de l'histoire m'a dérangée...

Mais arrêtons là ce qui m'a dérangée, car ma lecture a été bien plus passionnante que dérangeante. L'étude des caractères et des moeurs m'a semblé parfaitement réussie, de l'amitié papillonnante de certains aux coquetteries pas bien méchantes d'autres, en passant par les petits ridicules ou les excès d'un amour sincère. Surtout, la sèche et puritaine héroïne est attachante par sa droiture, son besoin de chaleur humaine et sa bienveillance.

Challenge Pavés 21/xx et challenge XIX 5/xx
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L'écriture magique des Brontë...Elles étaient trois, elles auraient pu nous inonder de romans...Mais voilà la tuberculose a rendu le trésor rare et précieux...Six textes à lire et relire.
Villette est un des moins connus en France, mais, pour certains auteurs dont Virginia Woolf, c'est le plus accompli de Charlotte. Plus que Jane Eyre. Et c'est vrai que la narratrice s'analyse, se fouille et se met à l'epreuve dans un grand cri de rage contenue qui met la lectrice à l'épreuve. Lucy Snow est Charlotte sans masque, épurée, revenant sur les grandes aventures de sa vie hors du Yorkshire, seule, intensément seule après la mort des siens ( suggérée et non évoquée dans le roman). Lucy doit avancer avec le peu qui lui a été donné, ni beauté ni argent ni nom, juste sa volonté intraitable et le don d'enseigner. le don de se faire des amis, aussi. Elle avance en aveugle d'Angleterre au royaume de Labassecour, la Belgique, où se jouera son destin. Engagée dans un pensionnat, elle retrouve des amis d'autrefois et se lie avec quelques uns de ceux qui l entourent, dont l'étrange, colérique et charmant M. Paul Emmanuel, mélange de Rochester et de son grand amour réel Constantin Héger.
L'ambiance est comme d'habitude sombre, gothique. Lucy frôle la folie et son imagination extraordinaire nous offre des scènes quasi hallucinatoires, mêlées de réflexions psychologiques poussées sur tous les personnages. Quand Charlotte lâche la bride à ses grands cris de fureur et d'angoisse, elle est d'une puissance redoutable, comme sa soeur Emily. Où peut-on trouver ailleurs des écrivains et ecrivaines de cette envergure ? Je n oublie pas Anne et son génial " La locataire de Wildfeld Hall"...Je cherche, je cherche...damnée tuberculose !
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C'est un très beau livre - peu connu, malheureusement - que j'ai dévoré.
Charlotte Brontë raconte ici la vie (à la première personne du singulier) de Lucy Snowe, étant obligée de rentrer dans un pensionnat à Villette, dans le royaume de Labassecour (La Belgique actuellement) où j'ai été transportée.
J'ai beaucoup apprécié les personnages que fréquente Lucy surtout Mr.Paul.
Je recommande ce livre à tous ceux qui aiment Charlotte Brontë mais assi les histoires d'amour...
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Que c'est dur, d'écrire la chronique d'un livre qu'on n'a pas aimé, d'une auteure qu'on a par ailleurs adorée… C'est pourtant bien ce qui se passe avec Villette.

Lucy Snowe, jeune femme anglaise, n'a ni famille, ni argent. Elle doit subvenir à ses besoins et sur un coup de tête, quitte l'Angleterre pour le continent, le Royaume de Labassecour pour être précis (la Belgique déguisée), et pour être plus précis encore, pour Villette, la capitale (Bruxelles donc).

Les romans des soeurs Brontë m'enthousiasment généralement beaucoup. Si vous tapez « Brontë » dans la barre de recherche du blog, vous trouverez plusieurs de mes chroniques sur leurs romans. Mais là, ça a vraiment été difficile. Déjà parce que Villette est un pavé. Donc quand, au bout de cent pages, je n'aimais déjà pas beaucoup, je me sentais un peu découragée d'en avoir encore six cents à lire… Tout est long et lent dans ce livre. L'intrigue n'est pas très présente, la plupart du temps on se contente de lire une succession de petits évènements de la vie dans la pension de Mme Beck et les pensées (souvent inintéressantes, j'en suis désolée) que cela inspire à Lucy, qui est la narratrice.

Cette fille est tellement fade. Alors que son caractère effacé, sa soi-disant timidité aurait pu me la rendre sympathique, sa haute opinion d'elle-même, qu'elle se défend d'avoir mais qui transparaît dans chacun des jugements qu'elle porte sur les autres, son étroitesse d'esprit, sa rigidité, sa fierté, sa passivité, et tant d'autres choses encore, me l'ont rendue absolument insupportable. J'en suis presque venue à la détester. Tous les défauts de Charlotte Brontë transparaissent dans cette « héroïne », avec en bonne place son orgueil démesuré. Jane Eyre n'est pas parfaite non plus et peut se montrer très dure envers les autres également, mais ce n'est rien en comparaison de cette pimbêche de Lucy, certaine de détenir les clés de compréhension de l'univers. Elle passe une bonne parti du roman à se plaindre de sa situation mais elle ne fait rien, elle attend que les choses passent et se fassent sans elle. On ne sait quasiment rien de son passé (on assiste à une petite période de sa vie lorsqu'elle est adolescente puis on la retrouve directement dans la vingtaine, quand elle cherche un moyen de gagner sa vie, sans explication sur ce qui s'est passé entre-temps, ça m'énerve !), ce qui a contribué à m'empêcher de m'attacher à elle. J'ai également détesté son côté religieux, qui se double d'une forte intolérance à l'égard des croyances et des rites des autres. Il paraît que Charlotte Brontë a beaucoup souffert, lors de son voyage en Belgique, de se trouver entourée de catholiques, et c'est ce qu'elle transpose ici, mais franchement je m'en contrefiche. Je n'ai rien contre le fait de critiquer intelligemment une religion (bien au contraire…), mais s'y opposer systématiquement par principe, simplement parce qu'on en suit une autre, c'est pile poil le genre de choses qui me fait sortir de mes gonds. Donc les réflexions pseudo-philosophico-religieuses de Lucy, très peu pour moi.

Les autres personnages ne m'ont pas beaucoup plus emballée. Pourtant, je reconnais qu'ils sont très développés, tout en nuances. Rien n'est noir ni blanc, et Lucy reconnaît les qualités et défauts de chacun, mais d'une façon si moralisatrice… Elle ne note que ce qui lui apparaît bon ou mauvais. On ne voit donc les autres personnages qu'à travers le prisme de cette jeune femme « coincée », pour employer une expression moderne. J'ai néanmoins bien aimé Mme Bretton et Mme Marchmont (qu'on ne voit qu'un chapitre). Les deux principales figures masculines m'ont laissée froide, et Lucy qui fait la girouette tant qu'elle ne sait pas s'ils peuvent l'aimer, ne me les a pas rendus plus sympathiques. Ils ne sont pas non plus crédibles en tant qu'êtres humains, notamment parce que Lucy passe d'un excès à l'autre dans l'opinion qu'elle a d'eux.

J'ai été presque choquée des nombreux passages, quasiment insultants, et certainement pleins de mépris, pour tout ce qui n'est pas anglais. À quelques exceptions près (on aura bien compris que Charlotte Brontë haïssait les pensionnats anglais, à juste titre après ce qu'elle y a vécu), l'Angleterre, et surtout les Anglais et les Anglaises, surpassent le monde entier. On peut être patriote et aimer son pays sans avoir besoin de dire que tous les autres ne valent pas un crottin de cheval. Il suffit de voir comment elle a renommé la Belgique… « Labassecour »… Elle a donné le titre de « Dindonneau » à l'héritier du couple royal aussi. Charmant, n'est-ce pas ? C'est majoritairement la Belgique qui s'en prend plein la tête vu que c'est là que se déroule la majeure partie du roman, mais Charlotte Brontë, à travers Lucy Snowe, n'épargne pas non plus la France ou l'Espagne, lorsqu'elle a l'occasion de glisser une pique ou deux. Je n'ai pas arrêté de penser : puisque le mode de vie et la personnalité des continentaux lui déplaisent tant, pourquoi ne retourne-t-elle pas en Angleterre ?

Sur l'histoire en elle-même, elle n'est développée réellement que dans la deuxième moitié. Les quelques péripéties m'ont paru souvent peu crédibles, alors que c'était bien dosé dans Jane Eyre. Par exemple, Lucy arrive à Villette, catastrophe sa malle n'est pas arrivée avec elle, elle est sans le sou dans une ville inconnu dont elle ne parle pas la langue, et pourtant dès le premier soir elle trouve un toit. Chapeau ! Et dire qu'en plus elle se plaint de sa malchance ! (Tout en insistant sur le fait que c'est Sa Volonté bien sûr, et que donc elle s'y plie avec joie… Pouah !) J'ai espéré tout au long du roman qu'au moins la fin me plairait, mais je suis dubitative. Déjà parce que je l'ai devinée dès l'un des premiers chapitres, et qu'une « péripétie » dans les derniers chapitres m'a confirmée ce qu'allait être la toute fin. Mais j'aurais au moins voulu de l'émotion, un peu de développement pour me faire compatir, quelque chose quoi ! Je veux dire, elle a écrit sept cents pages dont la majorité est creuse, et elle ne pouvait pas écrire plus de quatre pages et demi sur la conclusion ?!

Ai-je des choses positives à dire ? Oui, une, par rapport au style, très XIXème. Charlotte Brontë a puisé dans son expérience bruxelloise pour écrire ce roman. Lors de son deuxième séjour à Bruxelles, elle a vécu une période de grave dépression, qu'elle rend ici d'une manière qui m'a serré le coeur. Ses mots pour conter le désespoir, la solitude et la douleur étaient parfaits. Les descriptions, tant celles du temps, des lieux que des sentiments, sont aussi souvent très belles et très visuelles. Il est quand même dommage qu'il y ait si peur d'émotions positives dans ce roman. J'ai plutôt apprécié les passages avec un accent fantastique, Charlotte Brontë avait beaucoup de talent pour ça. J'aurais aimé qu'elle écrive quelques romans clairement fantastique, mais je crois qu'elle trouvait ça en-dessous d'elle, ce qui est bien dommage parce que de ce fait ces passages finissent par relever de la superstition.

Je ne peux pas dire que c'est un mauvais roman, parce que c'est magnifiquement écrit, manifestement très réfléchi et très important pour l'auteure, et que la souffrance qui y transparaît n'est pas à prendre à la légère, mais honnêtement quasiment rien ne m'a plu, et j'ai rarement eu tant de peine à venir à bout d'un roman, a fortiori d'un roman d'une des soeurs Brontë. Il me reste Shirley à lire, j'espère qu'il sera meilleur…
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"Villette" a été écrit en 1853, quelques années après Jane Eyre (publié en 1847).
On y retrouve quelques éléments dans les échanges entre personnages, les tempéraments, l'étude des personnages, la discrétion de l'héroïne…
J'ai été un peu décontenancée au début du livre, ne parvenant pas à trouver un fil dans ce que Charlotte Brontë écrivait. Mais cette difficulté s'est évanouie peu à peu.
J'ai passé un bon moment de lecture, me replongeant dans la société anglaise et ses moeurs au XIXème siècle.


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Entrer dans l'histoire fut très compliqué pour moi. le personnage principal et la narratrice de ce récit, Lucy Snowe, est très énigmatique. Pendant les soixante premières pages, on ne sait rien d'elle ni de ce qu'elle ressent. Elle ne nous livre que la description de ce qu'elle voit, des personnes avec qui elle vit. Il arrive d'ailleurs fréquemment qu'elle parle d'elle à la troisième personne. Par la suite, passé le côté déroutant de cette narration détachée, j'ai pu m'immerger pleinement dans cette vie de jeune professeure recluse et morne.
Au fil des pages, on parvient à accéder aux émotions de la narratrice et la lecture n'en devient que plus agréable. Celles-ci se font de plus en plus intenses, prennent de plus en plus de place. A tel point que certains sentiments ou concepts sont personnifiés par la narratrice, comme s'ils devenaient des personnages à part entière, « Reason » ou « Despair » par exemple.
Il y a un autre élément qui m'a dérangée : les nombreuses coïncidences. Je me suis dit à plusieurs reprises que cela manquait de crédibilité.
Malgré cela, au final, j'ai beaucoup apprécié cette lecture. J'ai eu envie de savoir quelle fin Charlotte Brontë avait décidé pour son héroïne. Ou anti-héroïne plutôt, je crois que c'est ce qui m'a particulièrement plu. Lucy Snowe semble souvent être assez effacée, ne répond pas aux canons de beauté de l'époque, est sans fortune ni titre de noblesse.
En ce sens, Charlotte Brontë fait réellement figure de féministe avant-gardiste en exposant les limitations d'une femme à cette époque.
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Lucy Snowe, après un séjour chez sa marraine en compagnie du fils de celle-ci et d'une fillette confiée à la famille, doit affronter sa situation d'orpheline pauvre et devient dame de compagnie, puis institutrice dans une école de jeunes filles à Villette. Elle devra y trouver sa place entre son employeuse intrusive, ses collègues professeurs, ses élèves et le médecin local.

Difficile de résumer un livre où les évènements importants surgissent assez tardivement…

J'ai lu ce livre dans les éditions Romans éternels. Vu mes précédentes déconvenues avec les traductions qu'on trouve dans cette édition, je ne saurais pas dire à quel point mon avis sur ce livre peut être faussé, mais dans l'ensemble ç'a été assez laborieux.

L'histoire en elle-même n'est pas inintéressante, mais il y a énormément de longueurs, un tas de considérations religieuses, des passages allégoriques à la limite du compréhensible. C'est plutôt le portrait de femme que fait l'autrice qui donne tout son intérêt à la lecture, mais on est très loin de la qualité de Jane Eyre selon moi. Je n'avais pas l'impression de lire la même autrice.

Même s'il y avait des éléments qui m'ont plu, dans l'ensemble ma lecture a été pénible et je suis franchement déçue, je m'attendais à beaucoup mieux…
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Aujourd'hui je vous parle de Villette écrit par Charlotte Brontë, publié en 1853, c'est son 3ème roman.
Autant Jane Eyre m'avait ébloui par sa force romanesque, par la passion et le féminisme qui s'en dégageait, autant Villette m'a étonné par sa maturité et ce portrait fin et subtil de Lucy Snowe.
C'est loin d'être une lecture joyeuse, et je ne le conseillerais pas à tout le monde. Ceci dit j'ai personnellement adoré ce roman, et les thèmes abordés sont très intéressants ; les maladies mentales comme la dépression féminine, la solitude, l'isolement, le manque d'amour, le renoncement, la religion.
Ça paraît lourd dit comme ça mais ce qui m'a passionné c'est de voir comment Lucy réussit tout de même à avancer malgré toutes les épreuves, avec une droiture et une morale propre aux héroïnes de Charlotte Brontë.

En 710 pages on apprend à découvrir le personnage de Lucy Snowe, une jeune anglaise qui est seule et a grandi sans amour. À 14 ans elle va être prise en charge par sa marraine qui a un fils John, du même âge qu'elle. Au sein de ce foyer elle s'éduque et devient tutrice d'une petite fille, proche de la famille Graham et originaire de Villette dans le royaume Labassecour. Une ville imaginaire que je visualisais en France mais qui vraisemblablement fait référence à la Belgique. Je l'ai appris après en faisant quelques recherches, Charlotte s'est inspirée de sa vie pour écrire ce roman car elle a réellement été professeur pendant un an dans un institut en Belgique avec sa soeur Emily.
Au sein du foyer de Mme Graham, Lucy se sent réellement en famille pour la première fois de son existence.
Mais l'heure des aurevoirs arrive bientôt, il est temps pour Lucy de gagner son indépendance. Elle voyage seule jusqu'à Londres puis jusqu'à Villette, espérant trouvant un poste. Elle se fait embaucher par Mme Beck comme enseignante dans une institution pour jeunes filles. L'occasion pour Charlotte Brontë de faire une petite critique de l'ambiance qui règne dans ce genre d'endroit ; la frivolité des jeunes filles, les mesquineries et complots dû au manque de distractions et à la rigueur religieuse.
Lucy y rencontre le professeur Mr Paul Emmanuel qui semble détestable et qui passe son temps à la critiquer.

Les deux grands personnages masculins de ce roman ne m'ont pas vraiment plu, j'ai l'impression que Charlotte Brontë aime faire cohabiter ses héroïnes avec des personnages odieux ou imparfaits. Ce qui me gêne ce n'est pas qu'ils soient imparfaits mais bien trop dominateur pour Mr Paul ou insensible comme le Dr John.

Il y a une sorte de critique de la religion présente dans le livre. Lucy étant une protestante dans un environnement catholique.

Le roman est fait de déchirement, de retrouvailles, d'amitié, d'amour, de dilemmes. Bien qu'il soit long et essentiellement tourné sur l'introspection de Lucy, je ne me suis jamais ennuyée. On y décèle une pointe de gothique avec quelques éléments surnaturels.

Après 700 pages de lecture, Lucy est presque devenue réelle pour moi, je m'y suis beaucoup attachée et j'ai eu de la peine à la quitter.
Lien : https://marie-loves-books.bl..
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Lucy Snowe quitte l'Angleterre pour Villette (en réalité Bruxelles :p) suite à un pari risqué. Elle est seule, pauvre et décide de tenter sa chance comme professeur d'anglais à l'étranger. Lors de son arrivée à Villette, elle découvre par hasard l'institut pour jeunes filles dirigé par Mme Beck où elle sera engagé d'abord comme nounou puis comme professeur d'anglais.
Lucy traîne une solitude, un mal-être dont elle a du mal à se débarrasser mais le retour de Graham et sa relation avec le professeur Emmanuel vont changer la donne...

Qu'est-ce que c'était looooong!! Pour moi, ce livre aurait pu être raccourci de moitié. On sent, ressent et re-ressent la solitude, la dépression, les angoisses de Lucy. J'ai fini par me sentir aussi mélancolique qu'elle.

L'arrivée dans sa vie de Graham, le fils de sa marraine puis du professeur Emmanuel lui permettront de sortir un peu de sa solitude et de s'ouvrir un peu aux autres.

Graham s'avèrera plutôt un ami de passage, donnant son amitié mais aussi la reprenant sans vraiment sans rendre compte. Comme Lucy le comprend, si les pensées de Graham était une maison, elle occuperait un petit placard poussièreux.

Par contre, Paul Emmanuel, petit professeur tyrannique, lunatique et exigeant finira par occuper toutes ses pensées ... sur un plus long terme.
J'ai eu du mal à trouver ce petit bonhomme acariâtre sympathique. Il pique des colères sans raisons, ne supporte pas d'être contredit, se montre intransigeant, a besoin de montrer qu'il est meilleur que les autres, ...
Mais il sait se montrer bon et à l'écoute.

On l'aura compris, je n'ai pas été emballé par ce roman, je lui préfère nettement "Jane Eyre" du même auteure.
Trop de langueur, de solitude et des héros que j'ai eu du mal à apprécier. Beaucoup de références à la religion, ce qui en soit ne me dérange pas mais par contre, tous les passages où Lucy se dit que c'est Dieu qui lui inflige sa solitude mais qu'elle connaîtra un bonheur dans l'au-delà ...

L'auteure a parfaitement réussi à traduire les sentiments d'abandon, de dépression, d'anxiété de son héroine ... peut-être un peu trop bien ...

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