Max Temple, pater familias respecté et universitaire réputé pour ses études sur les théories du complot, vient de mourir. Son épouse, Célia, veut rassembler sa famille autour d'elle, dans la maison qu'ils possèdent au Portugal, pour y disperser ses cendres. L'occasion de revoir enfin celle qui les a fuis depuis maintenant plusieurs années, coupant les ponts avec eux au point de changer son nom pour Ivy Roan.
Leurs voisins, avec lesquels ils partagent la piscine, rejoignent aussi les lieux. Vince, le mari, a été retardé, mais son épouse Kirsten est là, avec son bébé et la jeune fille au pair qu'ils viennent d'embaucher pour s'occuper de lui, une Canadienne nommée Amanda.
Ce séjour de 2018 en évoque un autre, dramatique, en 2002 …
Après un prologue annonçant que meurtre il y a eu, le roman est construit sur une série d'allers-retours clairement identifiés entre 2002 et 2018, majoritairement dans la résidence portugaise, chaque séquence indiquant en outre le nom de la (ou du) protagoniste concerné.
Ivy apparaît dès l'abord comme détestable mais on ne tarde pas à apprendre qu'elle a, très jeune, perdu son bébé de 18 mois, Niamh, disparue lors de ce fameux été 2002 dans des circonstances restées peu claires. Amanda, la jeune étudiante canadienne, observe les uns et les autres de l'extérieur. Non-dits et allusions parsèment les pages au sein d'un huis-clos tendu et le lecteur s'interroge sur ce qui a réellement pu se passer en 2002. En même temps, il découvre progressivement la nature profonde de chacun des personnages, car les masques se fissurent et finissent par tomber.
Si vous cherchez un thriller psychologique habilement construit et qui se lit bien, «
L'ange déchu » devrait vous convenir . Pour ce qui est des profils psychologiques en cause (chargés !) je lui ai trouvé un petit air de déjà vu (que de toxicité dans les relations familiales !), renforcé par le fait qu'il surfe sur la vague d'une thématique d'actualité. J'ajoute que j'avais pressenti très en amont THE révélation finale, mais en mode c'est-tellement-gros-qu'il-ne-va-quand-même-pas-nous-faire-ce-coup-là (mais si, il l'a fait, même si je trouve le truc fort peu crédible dans la mesure où il me paraît difficilement pouvoir passer inaperçu …). Malgré ces réserves, le fait est que ma lecture fut prenante, sinon inoubliable, et «
L'ange déchu » m'a plaisamment tenu compagnie durant deux soirées.
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