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Fanchita Gonzalez-Batlle (Traducteur)
EAN : 9782020253772
225 pages
Seuil (03/05/1995)
3.84/5   45 notes
Résumé :
Faut-il écrire ou vivre quand on se sent, comme Frances Hinton, à la fois riche et terne, inapte à la vie sociale, timide et incisive, quand on a envie de crier : " Regardez-moi ".
Frances préfère écrire, le soir, dans le vétuste appartement de ses parents défunts. Mais lorsque les Fraser - un de ces couples magiques dont on se dit qu'ils ont tout pour eux - la remarquent, elle choisit de se laisser entraîner dans leur sillage. Participe enfin. Un univers à l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
C'est avec ce roman qu'Anita Brookner, universitaire anglaise spécialiste de Watteau et Greuze, inaugure au début des années 80 son activité de femme de lettres. Son univers romanesque est composé de femmes solitaires et intelligentes, souffrant silencieusement de l'isolement forcé qu'une trop grande finesse psychologique entraîne pour elles, mais également inacapables de renoncer à ce qui fait leur histoire et leur personnalité. Femmes indépendantes, souvent intellectuelles, elles ont soigné un père, ou simplement laissé passer certains choix de la vie, ou encore elles n'ont rencontré personne à qui elles conviennent.
Sans avoir réellement renoncé, elles se trouvent progressivement poussées en périphérie de la vie, à la fois témoins et victimes impuissantes de leur incapacité à se relier à ce qui fait l'ordinaire de la vie sociale.
"Regardez moi" est particulièrement pathétique,la lecture de ce roman est même contre indiquée à certains moments difficiles de l'existence oserai-je dire.
Frances Hinton est bibliothécaire, elle observe et ressent l'impact de tous les détails dans la façon dont les gens se comportent. Cependant elle reste à l'extérieur des échanges et cette position d'isolement personnel exprime une détresse considérable du début à la fin de ce livre. Pourquoi ai-je, malgré tout, aimé ce roman écrit à la premi§re personne? C'est parce que Frances est égalements si humaine qu'elle touche en nous l'humanité. Mais par des voies si lucides et si désespérées, que tous les lecteurs n'accepteront pas de s'y risquer et passeront leur chemin. On ne saurait leur en vouloir.
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Voici un roman comme je les aime, tout en subtilité. Il ne se passe rien, ou presque rien.

Frances, une jeune femme célibataire et introvertie vit avec une vieille servante dans la maison où sa mère s'est éteinte. Elle travaille dans la bibliothèque de son quartier : sa vie sociale se limite à son travail où elle côtoie sa seule amie.

Le dilemme qui se pose à Frances dès le départ c'est : écrire ou vivre. Car Frances, par timidité, peur de la vie, peur des autres et surtout d'elle-même, se veut surtout observatrice et met en oeuvre son talent dans des travaux d'écriture où elle dépeint le microcosme de son lieu de travail.

Brusquement surgit un couple magnétique qui va la tirer de sa léthargie.

Je n'en dirais pas plus pour ne pas divulgâcher. Ce roman est l'histoire d'une initiation à l'extériorité, et surtout à soi-même. Telle est du moins mon interprétation, mais il y en a une multitude d'autres possibles : économe dans ses effets, ce livre ne s'en prête que mieux à la sensibilité du lecteur.

Chiche en rebondissements, il ne fait pas le tour du monde, ne multiplie pas les aventures, ne nous dépayse pas sur une île lointaine. Il nous accompagne dans le seul voyage qui intéresse Frances : le voyage intérieur.
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Anita Brookner aime fouiller l'âme de ses personnages à petites touches sensibles , pleines d'émotion. Un roman intimiste , dans la lignée des grandes écrivaines anglaises , comme les soeurs Brontë ou Jane Austen.
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Un récit à la première personne captivant, même sil ne se passe rien d'extraordinaire. Une jeune femme bibliothécaire se trouve confrontée comme chacun d'entre nous au sens de son existence, à ce qu'on est réellement en tant qu'être humain, à l'image qu'on donne aux autres, à notre place, au sentiment que ce sont les autres qui vivent réellement, pour faire simple qui"ont tout bon". Est-ce qu'avoir tout bon signifie "être avide, rire trop fort, se faire beau", prendre ce que l'on veut, se consoler les uns les autres en cas de désarroi, être en couple ? le sujet de la différence, de l'intime, de l'indépendance, du soi véritable, est traité avec une subtilité qui bouleversent. Quelle découverte que celle d'Anita Brookner. Rares sont les romans d'une telle profondeur concernant nos émotions, nos réactions aux événements si infimes soient-ils, ou plus ravageurs, avec un style à fleur de peau.
Une chute optimiste avec l'écriture, une vocation, un but, un sens à tout.
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La vie par procuration à travers l'amitié.Très belle histoire
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
"Une fois que l'on sait une chose on ne peut plus jamais ne pas la savoir.On ne peut que l'oublier. En faussant le temps, elle indiquera l'avenir aussi longtemps qu'elle restera dans la mémoire.En toute circonstanceil est plus sage d'oublier, de cultiver l'art de l'oubli.Se souvenir, c'est affronter l'ennemi. La vérité loge dans la mémoire."

(Incipit)
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J'avais besoin de savoir que tout le monde ne porte pas une blessure qui saigne par intermittence tout au long de la vie. J'avais besoin d'apprendre que la vie peut prendre la bonne vitesse pour propulser quelqu'un. J'avais besoin que des experts m'enseigent l'égotisme pur qui m'avait toujours échappé, cat le peu que j'avais réussi à me constituer, et qui jusque-là n'était passé que dans mon écriture, était vite vaincu par la vue d'un tremblement, d'un regard de désarroi, de la déception qui semblait me hanter, m'encombrer et même s'imposer à ma conscience quand je m'appliquais à construire mes réserve d'égoïsme.
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Cette histoire d'écriture, c'est la pénitence pour n'avoir pas de chance. C'est une tentative pour atteindre les autres et vous faire aimer d'eux. C'est votre protestation instinctive quand vous découvrez que vous n'avez pas de voix devant les tribunaux du monde et que personne ne vous défendra.
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Tout ce que je savais, c'était que la détermination que j'avais ressentie plutôt dans l'après midi avait subi une sorte de fragmentation, et que j'étais dans un état de désarroi si semblable à une maladie que je commençais à me demander si j'allais durer assez longtemps pour résoudre quoi que ce soit. J'avais l'impression d'être menacée dans ma propre substance ; la force de la volonté des autres était sur le point de briser la mienne.
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C'était essentiellement une dépression curable, une dépression qui pouvait disparaitre devant la perspective de nouvelles séductions, de nouveaux divertissements, en un mot une dépression que j'étais tentée de qualifier d'ennui.
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