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Critique de Nymphea


Un roman dérangeant par rapport à nos croyances, à nos valeurs, à nos principes. J'ai adoré.



Un pitch classique dans le genre, mais l'histoire évolue d'une telle façon, avec en prime un cliffhanger comme je les aime, que je me retrouve soufflée.
La narration est très bien menée, dans le sens où elle est réaliste : bien trop souvent, dans les romans où il est question d'enfermement les auteurs mettent en scène des situations pas très... humaines. Ils ne font pas intervenir tous les sens (généralement, seule la vue a le privilège d'être utilisée, alors que justement, quand on se retrouve en terrain inconnu, tous nos sens sont en éveil !), les explications sont plus ou moins farfelues et crédibles...
En fait, ce que je reproche à ces romans, c'est que les protagonistes sont davantage des héros que des humains.
Et moi, j'en ai ma claque des gentils petits personnages qui n'existent pas dans la VRAIE vie. La nôtre.

Bref, dans Captifs, rien de tout cela (ou si peu). Il est vrai que de prime abord, le héros, Linus, a tout du garçon courageux qui malgré le terrible sort qui lui pourrit sa vie, cherche coûte que coûte un moyen d'aider les autres et de s'évader.
Oui mais ça, c'est au début, lorsque les 6 prisonniers se retrouvent enfermés ensemble. Premier réflexe : « pourquoi ? ». Aucune réponse ne leur est accordée. Conséquence : situation inconnue = on applique ce qu'on aurait fait dans la vraie vie = on s'entraide pour essayer de trouver une échappatoire.
Mais petit à petit, face à la situation qui n'avance pas, face aux mêmes interrogations qui restent sans réponse, c'est la mort qui vous guette. L'espoir s'enfuit, lâche ; le désespoir vous picote, vous démange, vous ronge. Mais curieusement, comme on s'habitue à toute chose (pour se rassurer ? calmer sa panique de l'inconnu ?), cela devient une routine. Vous vous faites à cette nouvelle "vie", ou survie ; cela constitue bien une preuve que les germes de l'espoir s'implantent dans la nature humaine. Puis tout à coup, changements : alors que l'on commençait à s'habituer à une situation déjà précaire, tout devient pire encore. Une seule façon d'exprimer le désespoir lorsqu'il devient trop puissant : le "chacun pour soi", le "laisser-aller", la folie. L'abandon de la raison et de ce qui nous rassure. L'apogée de la fin.

Et c'est ça. C'est ça que l'auteur a exploré, les tréfonds de l'être humain dans toute sa complexité. Il va au bout du bout de ses idées.
Beaucoup de suspense, avec une multitude de questions que le lecteur se pose dès les premiers mots et qui n'auront jamais de réponse. Ainsi, le lecteur ressent cette même frustration, cette même angoisse éprouvées par les protagonistes. On est totalement immergé, c'est moi qui vous le dis, si bien qu'on peut vraiment qualifier ce thriller de "violent", "brutal", "choquant". Ces beaux adjectifs qui peuvent aussi bien qualifier la noirceur humaine. Tout n'est pas resplendissant chez les humains, comme voudrait bien nous le faire croire (ou plutôt nous l'instruire) la société.
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