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Critique de Otlet


Otlet
11 décembre 2018
Le roman de Max Brooks (fils de Mel) se présente sous la forme d'une compilation d'entretiens collectés à travers le monde, par un membre de l'ONU, auprès de différentes personnalités qui ont pris part à la dévastatrice guerre contre les zombies. Exit donc les effets de style, seule compte ici la vérité brute du témoignage. du fait de cet aspect documentaire, le livre (on ne devrait pas vraiment parler de roman, mais plutôt de docu-fiction ou de "mocumentaire") ne s'attache pas au point de vue d'un personnage unique, mais en présente une multitude. Chaque chapitre constitue un témoignage indépendant des autres (il y a tout de même quelques retours de personnages), qui permet au lecteur de reconstruire petit à petit la trame globale de l'invasion, depuis la contamination du patient zéro dans une province reculée de Chine, jusqu'à la victoire finale.

Ce choix d'écriture judicieux permet à Brooks de multiplier les points de vue sur la situation, mais également de l'appréhender sous tous ses aspects, qu'il s'agisse du soldat ayant combattu pour la défense de New York, du plongeur chargé de nettoyer les fonds marins infestés de goules, de l'astronaute resté dans sa station spatiale pour s'occuper de la maintenance des satellites, du mercenaire chargé de la sécurité de stars hollywoodiennes, d'un réalisateur à succès (Spielberg ?!) reconverti dans le documentaire de propagande, du vice-président des Etats-Unis, d'un jeune Palestinien qui refuse la protection que lui propose Israël ou d'un officier chinois qui a participé à la mutinerie d'un sous-marin nucléaire ... La liste est longue et les idées toujours bien exploitées pour décrire la réaction de chacun face à l'ennemi implacable. 

Un ennemi qui ne déroge pas aux règles mises en place dans les oeuvres séminales de George Romero : il marche bras tendus, gémit, dévore tout ce qui lui passe sous la dent et meurt quand son cerveau est détruit. Rien de neuf sous le soleil, si ce n'est un retour aux sources bienvenu, au beau milieu de la vague d'infestés et autres zombies-sprinters que le cinéma nous proposait alors (rappelons que WWZ a été publié quatre ans après 28 Jours plus tard de Danny Boyle et deux ans après L'Armée des morts de Zack Snyder).

A l'instar de la saga ...of the Dead de Romero ou de Walking Dead, le mort-vivant sert ici essentiellement de révélateur aux dysfonctionnements de nos sociétés et des différents gouvernements qui les régissent. Mais Brooks exploite cet aspect avec une précision, une justesse et surtout une bonne dose d'ironie qui nous ferait presque regretter le moment où le rapport de force s'inverse entre humains et morts-vivants.

Au final, World War Z s'avère une oeuvre moins gore que son sujet ne le laissait présager (il y a tout de même quelques passages gratinés), mais truffée de bonnes idées, extrêmement efficace et disons-le : jubilatoire ! 

 
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