Le voyageur et les oiseaux

Cet album jeunesse est de type muet, c'est-à-dire sans aucun texte.
A ce titre, il favorise l'expression orale des enfants, à qui il est facile de demander de raconter l'histoire et de décrire précisément ce qu'ils voient.
Mes jeunes enfants y ont pris un certain plaisir.

Je regrette juste une histoire un peu courte, et des illustrations un peu ternes.

C'est un album illustré et uniquement illustré. Bien que sans texte ni dialogue, il raconte, avec une structure claire, comme pour une pièce de théâtre, unité de lieu, unité de temps et unité d'action. le lieu, c'est le hall d'une gare typique. Les trains arrivent et en repartent, des voies sous une traditionnelle et élégante verrière, immense et lumineuse et dans le hall, brasseries et bistrots accueillant habitués et passants à leurs tables rondes garnies de ces familiers fauteuils de terrasse en rotin tressé. le temps, celui d'une collation. Combien de voyageurs s'arrêtent, ainsi, un instant, avant le départ pour ailleurs, pour chez eux. L'action, un homme vient, s'assoit et commande une soupe qu'il mange, lentement, en lisant son journal puis en faisant les mots croisés. Cette ambiance de gare et de voyageurs pressés est tellement bien rendue que les souvenirs reviennent en froideur, en bruits, en annonces, en frôlements ou en bousculades.
Mais ce n'est que la partie la plus visible et la plus immédiatement accessible. Il y a une autre histoire, comme un palimpseste à ce premier récit du voyageur venant goûter une soupe à la terrasse d'une brasserie d'une gare. Un second récit se déroule, à la dimension plus anodine et généralement ignorée, dans le même lieu, dans le même temps, au cours de la même action. Les deux s'entrecroisent, se répondent, dépendant l'un de l'autre et l'autre de l'un. le lieu, le même hall de gare, avec ses voies de départ, sa grande verrière, ses brasseries avec leurs tables rondes… le temps, celui d'une collation. L'action : tandis que l'homme goûte sa soupe, des oiseaux, timidement d'abord, plus ouvertement ensuite, viennent picorer le pain qui lui fût donné dans sa corbeille. D'abord des moineaux, ces moineaux citadins, parisiens, domestiques, impertinents et osés, où qui le furent avant que leurs populations ne se réduisent comme peau de chagrin dans toutes les villes. Puis ce seront d'autres occupants du ciel urbain.
Ces deux histoires, sans paroles, montrent, modestement et sans faire la morale, l'interdépendance des activités humaines et animales, la manière dont elles se construisent, incidemment, quotidiennement, et dont elles se développent, en parallèle, les uns agissant sur les autres et réciproquement. Une seule question demeure ? le voyageur est-il surpris et innocent ou ne sait-il vraiment pas qu'il nourrit ainsi moineaux et pigeons ? A vous de décider.

Nous sommes dans une gare où beaucoup de monde afflue. Un café, où un voyageur s'assoit pour lire son journal et déjeuner. On lui apporte du pain et des oiseaux s'invitent au repas.
Un livre sans texte où les images se succèdent comme dans un film pour nous montrer la vie d'une gare, des oiseaux et des gens qui se côtoient.
Je n'ai pas trop aimé car j'ai trouvé l'histoire trop simple, trop courte et sans réel but. Les images sont jolies mais pas exceptionnelles. J'attendais plus !