Alors que le van life est devenu une mode, voire une utopie, que penser de ce style de vie qui prône la décroissance tout en se justifiant via une communication presque marketing. le succès du hashtag sur Instagram et autres réseaux cosmétiques est en l'éclatante preuve. Sous ce beau verni de modernité le phénomène des nomades n'est pourtant pas nouveau, mais c'est depuis peu qu'on le considère comme "cool". L'image du clochard céleste redorée à la sauce hipster fait désormais rêver, mais ces travailleurs flexibles, connectés en permanence et corvéables à merci, sont-ils vraiment notre avenir ?
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Or, cette glorification de l'individu fait, au bout du compte, le jeu du capitalisme. Le nomade moderne, loin de remettre en cause ce système économique, lui fournit exactement de dont il a besoin - un être flexible, autonome et généralement assez isolé. De manière plus générale, les sociétés nomades sont le réceptacle de nombre de nos fantasmes. Et ce qui est vrai pour les nomades traditionnels l'est aussi pour les nouveaux. On projette sur ces groupes plus ou moins en marge nos préconceptions. On loue leur ingéniosité, leur envie d'ailleurs, de déplacement et ainsi de suite. D'autres populations, comme les Roms ou les "punks à chiens", n'ont pas droit aux mêmes égards et sont le plus souvent condamnés à rester à la périphérie des villes et de l'ordre social. Dans les deux cas, on mystifie complétement le nomadisme. (p. 52)