Ce n’est plus du tout la blonde outrageuse que j’ai connue. Ce n’est plus maintenant qu’une femelle aux formes un peu trop développées, et plus toute fraîche. Si elle était une voiture d’occasion, le vendeur vous dirait que c’est pratiquement de la première main, qu’elle n’a eu qu’un seul propriétaire, un petit vieillard charmant qui ne mettait le contact qu’une fois par mois, pour voir si le moteur était en bon état, mais un coup d’œil suffirait pour voir qu’il y a au moins cent mille kilomètres au compteur.
Congénital est un mot bien dur. D’accord, c’est une femme, ce qui veut dire qu’elle est faite comme les autres : roublarde, sentimentale à ses heures, mais surtout intrigante et calculatrice la plupart du temps. Si ça l’arrange de mentir, alors elle vous sort un gros mensonge tout naturellement.
Elle n’a pas eu une vie toute rose, et ce n’était pas sa faute si elle aimait les hommes et si elle passait le plus clair de son temps à sauter dans un lit avec tout ce qui portait des pantalons et passait à sa portée.
Je me dis vaguement que ça doit faire partie de cette logique féminine à laquelle seule une femme peut être sensible.
C’est tout de même vexant qu’un détail aussi insignifiant que l’argent puisse se dresser entre moi et mon avocat dans les moments les plus critiques. Alors, en somme, il ne me reste plus qu’à passer à confesse, à me laver la conscience avec le détergent Wheeler.
A ce qu’il paraît, il y a des gens qui sont nés coiffés ; il y en a d’autres qui ont une chaîne « hi-fi » avec changement automatique.