Une seule forme de contagion se répandait plus vite qu'un virus.
La peur.
- Vous savez ce que Machiavel dit à propos de la peste, des famines et des inondations ?
" Lorsque le monde a surabondance d'habitants, lorsque la terre ne peut plus les nourrir, quand la malice et la fausseté humaines sont à leur comble, la nature, pour se purger, se sert de ces trois fléaux. "
Il se souvint de ce que disaient les anciens plongeurs grecs qui allaient chercher, en apnée, des homards dans les grottes des îles de la mer Égée. « Si tu t’engages dans un tunnel et que tu n’aies plus assez d’air pour revenir, tu n’as pas d’autre choix que de continuer à avancer vers l’inconnu… et à prier pour qu’il existe une sortie. »
L'humanité, sans régulation, se comporte comme une maladie endémique, un cancer... nous devenons plus nombreux à chaque génération et bientôt ce qui autrefois nourrissait notre vertu et notre altruisme sera réduit à néant... Alors viendra le règne de la bête en nous... la lutte à mort pour nourrir notre progéniture.
J’ai fait un peu de biologie, poursuivit-elle. Et il est très courant qu’une espèce s’éteigne simplement parce qu’elle est trop nombreuse pour un environnement donné. Imaginez une colonie d’algues de surface, vivant dans une mare au milieu d’une forêt, profitant de l’équilibre miraculeux des nutriments que lui offre le bassin. Mais sans système de régulation, elles se développent tellement qu’elles finissent par recouvrir toute la mare, occultent les rayons du soleil et empêchent ainsi le développement des nutriments dans l’eau. Après avoir pompé toutes les ressources de leur environnement, les algues meurent rapidement et disparaissent sans laisser de traces. C’est le même sort qui attend l’humanité, soupira-t-elle. Et cela arrivera bien plus vite qu’on ne le pense.
Les endroits les plus sombres de l'enfer sont réservés aux indécis qui restent neutres en temps de crise morale.
Une seule forme de contagion se répandait plus vite qu'un virus.
La peur.
Au sein de la communauté médicale, tout le monde savait que si le VIH s'était propagé par voie aérienne, c'eût été la fin de l'humanité.
Tueriez-vous la moitié de la population pour empêcher l'extinction de l'espèce humaine ?
Elle ne serait jamais mère... Et cela avait été le drame de toute sa vie, une souffrance de chaque instants. Mais quand elle regardait ces courbes, elle était presque soulagée de ne pas avoir mis d'enfant au monde.