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Critique de JIEMDE


Chope une flasque de bourbon, jette un dernier coup d'oeil à la splendeur sauvage de ces montagnes de Caroline du Nord, embrasse ta grand-mère et grimpe dans le coupé Ford surgonflé de Rory pour t'élancer sur les pentes dangereuses de Howl Mountain, la plus belle, la plus majestueuse, celle qui surplombe la vallée.

Une vallée qui fut prospère autrefois avant qu'on l'inonde et qu'on y construise un barrage qui a repoussé les hommes un peu plus haut, dans les villages paumés de la montagne. Pour y survivre, on distille. du bourbon. Plus ou moins pur, plus ou moins bon. Et quand vient la nuit, les revendeurs partent au taf dans leurs bolides, équipés pour ravitailler tous les boxons et bouges des alentours, trafiqués pour échapper aux fédéraux qui cherchent à faire un exemple.

Jeune vétéran de Corée privé de l'usage d'une jambe, Rory Docherty est l'un d'entre eux. Il vit avec Ma, sa grand-mère, et rend régulièrement visite à sa mère internée à Raleigh, murée dans le silence depuis une sombre et mortelle nuit, trente ans plus tôt. Entre rivalité avec ses concurrents trafiquants, jeu de chat et la souris avec les flics et découverte de l'amour avec Christine, Rory veut savoir, comprendre et venger le drame familial.

Dans Les Dieux de Howl Moutain, Taylor Brown – traduit par Laurent Boscq – nous offre un sacré bon roman noir, à l'agréable faux rythme, celui qui te berce dans la langueur d'une nature montagnarde magnifiée avant de te projeter sans prévenir à 150 miles à l'heure au coeur d'une course de voitures sur anneau sans règle. Brown excelle dans la peinture de ses personnages : Ma, ancienne putain devenue guérisseuse, mais restée à sa manière aimante, généreuse et accueillante ; Rory, corseté dans son mal-être qu'apaise juste un peu la vitesse et la belle mécanique, à défaut de vengeance ; et Kingman, le Fed dont l'ombre plane sur la majeure partie du livre avant d'apparaître magistralement sur la fin.

Brown surfe sur tous les genres - polar, noir, atmosphère, nature et même amour – et les maîtrise tous étonnement. La patte d'un grand assurément.
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