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Critique de April-the-seven


Mille mercis aux éditions Hachette, et surtout – SURTOUT – à Aurélie, pour leur gentillesse et leur générosité. Grâce à eux, j'ai pu découvrir, dévorer, engloutir ce dernier opus en avant-première. Dès que je l'ai reçu, j'ai tout laissé tomber (ma lecture actuelle, mes révisions, mon mémoire…) pour me concentrer sur Darrow et uniquement sur lui. J'ai terminé le roman en deux petits et minuscules jours, et il m'a fallu un long moment pour me décider à écrire ma chronique. Parce que contre toute attente, je ne trouvais pas suffisamment de termes percutants pour expliquer ce que j'ai ressenti. Un ressenti puissant et plutôt rare, chez moi. J'avais des attentes vis-à-vis de Morning Star ; celles-ci m'ont semblé bien en deçà de l'histoire, de la trame et des personnages. C'est simple… ce dernier tome est un chef d'oeuvre, mon amour pour cette saga se passe de mots.

Lorsque j'ai quitté Darrow dans Golden son, celui-ci était en très mauvaise posture. On pensait toucher du bout des doigts une espèce de consécration, à la place, ça a été un bain de sang. Morning Star prend place un peu plus d'un an après les événements. Darrow n'est définitivement plus le même homme. Sous la coupe de ses ennemis, il a traversé le pire. le temps de sa captivité, il s'est passé de nombreuses choses. Les pions continuent de s'agiter sur l'échiquier, Darrow peut-il encore poser les siens ? Et quelle issue peut-on trouver à cette guerre ?

Non, non et non, je n'en dirai pas davantage, parce que Red Rising fait partie de ses sagas qui méritent d'être vécues à travers la fabuleuse plume de Pierce Brown. Et aussi pour faire un peu durer le supplice chez ceux qui ont lu Golden son, car disons ce qui est : la fin du deuxième opus faisait mal. Très, très mal…

Pour être tout à fait honnête, je ne sais pas trop par quoi commencer. C'est toujours pareil avec cette saga, j'ai énormément de choses à dire – que du bon, chaque fois –, mais c'est un vrai foutoir dans ma tête. J'ai aimé ce dernier tome, ooooh oui, je l'ai aimé. Je m'y attendais, mais certainement pas à ce point-là.

Pierce Brown ne nous épargne rien, ici. Si le début du deuxième tome nous laissait voir un Darrow affaibli et en mauvaise posture, le début du tome 3 se passe de mots. Darrow n'est plus que l'ombre de lui-même. Tout lui a été enlevé, il ne lui reste plus rien. Mais même diminué et famélique, le jeune homme parvient à nous régaler avec un style inimitable, une prestance qui dépasse l'entendement et un charisme que d'autres ne peuvent que rêver d'imiter. Darrow est plus splendide que jamais, et il a beaucoup appris de ses erreurs passées. La souffrance le rend plus dangereux et plus acéré qu'il ne l'était.

C'est une des grandes forces de cette saga. Les personnages sont tous incroyables, chacun à sa manière. Qu'on les adore où qu'on les déteste, ils ne nous laissent jamais de marbre. Les plus terribles exhalent une impression de malaise, mais n'en demeurent pas moins captivants. Pour les autres, c'était comme d'intégrer une famille, une vraie. Imparfaite, mais terriblement attachante. Pas de manichéisme dans cette saga, tous les profils sont gris, rien n'est noir ou blanc.

L'auteur a le chic pour introduire des personnages, nous les faire aimer d'emblée, avant de sauvagement les assassiner sous nos yeux. C'est fou la facilité avec laquelle je me suis sentie en phase avec Darrow et ses alliés. Les nouveaux comme les anciens dégagent une force impressionnante. La plupart sont imprévisibles, il faut sans cesse trouver son équilibre dans cette trame en constante métamorphose. Vous pouvez essayer de ne pas vous attacher aux personnages, vous répéter comme un mantra que rester en retrait fera moins saigner votre petit coeur, eh bien c'est inutile. Quoi que vous fassiez, Pierce Brown trouvera votre point faible et saura vous prendre par surprise. Ces personnages que vous avez appris à aimer, comme des frères ou des amis, ne sont pas à l'abri.

Mes émotions se confondaient avec celles des personnages : désespoir, peur, larmes, joie, rires, rage pure et dure… Un ascenseur émotionnel qui m'a laissée complètement démunie. Pour le coup, j'ai été la petite marionnette de Pierce Brown. J'allais où il allait, je bondissais quand il le décidait. Quel auteur époustouflant ! Dès que j'ouvrais le livre, il ne me fallait que quelques lignes pour que la magie opère.

Ce n'est peut-être que de la science-fiction, avec des personnages fictifs et des conflits imaginaires, mais le réalisme est saisissant, car il repose sur la nature même des Hommes. Pierce Brown a tout compris et nous dépeint l'horreur de nos actes de la manière la plus dépouillée et sincère qui soit.

Il ne fait pas qu'inventer un univers, y intégrer des personnages et les confronter à la guerre. Il nous écrit la vie sous ses plus cruels travers, il nous amène à nous interroger. Il chamboule et bouscule nos certitudes, en nous plongeant au coeur d'une action qui mêle habilement sentiments, émotions, stratégie et politique. Je ne pensais pas cela possible, mais Morning Star réunit à lui tout seul un nombre incalculable de sujets qui s'accordent parfaitement à nos propres existences et à notre société.

La fin m'a laissée sans force, sincèrement. Après toutes ces aventures, tous ces hauts le-coeur et ces moments passés à se ronger les sangs, tout se termine. Pierce Brown ne nous abandonne pas vraiment avec cette fin, il nous accompagne jusqu'au bout, jusqu'à la toute dernière phrase, la toute dernière ligne, le tout dernier mot. C'est avec cette fin que je me suis aperçue à quel point cet auteur est un génie, un maître d'orchestre, un gourou ! Il aime ses lecteurs, il leur offre un final abouti et d'une qualité exceptionnelle.

En résumé, je ne sais plus en quelle langue le dire, mais Red Rising est l'une des meilleures sagas que j'ai eu la chance de lire ! Ce troisième tome est un cran au-dessus des deux premiers – ce que je n'aurais pas cru possible – et nous entraîne toujours plus loin, au coeur même des conflits et des sentiments. Ce tome est plein de vérités, et même s'il est dur à certains moments, il ne se départit jamais de son élégance. Dire que c'est une écrasante réussite est un doux euphémisme. Encore un énorme merci aux éditions Hachette et à Aurélie !!

Lien : http://april-the-seven.weebl..
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