Dans la forêt profonde

Un matin au réveil, après une nuit agitée par un orage prémonitoire, un petit garçon constate l'absence de son papa. Absence dont sa maman semble tout ignorer, notamment le moment de son retour. le petit garçon sème alors des « Reviens Papa » partout dans la maison, où son père aurait certainement une chance de les apercevoir : télé, portes, interrupteur, poubelle, table… le lendemain sa maman lui confie un gâteau à apporter à sa mamie qui vit de l'autre côté de la forêt (ça ne vous rappelle rien ?).
Deux chemins sont possibles : celui qui contourne la forêt et celui qui la traverse. Bien entendu notre bambin choisit le second. Lors de son trajet, il rencontre des personnages de contes dont Boucle d'or ou Hansel et Gretel. Cette forêt est visuellement proche de l'atmosphère de Chris van Allsburg (dessins au crayon, hachurés). Dans cette inquiétante forêt se cache des éléments de nombreux contes traditionnels : arbre de Jacques et le haricot magique, rouet de la belle au bois dormant, citrouille et chaussure de Cendrillon, la clef de Barbe Bleue, … Et bien sûr : le petit chaperon rouge !
Ce livre est un condensé des angoisses enfantines : les contes de fées d'abord, qui nous font frissonner bien au chaud sous la couette, mais aussi des peurs plus réelles et angoissantes telles la séparation des parents, la perte de l'un d'entre eux, la mort des grands-parents. Les contes de fées (revêtir la capeline du petit chaperon rouge en somme) permet d'exorciser, d'affronter ces peurs réelles en toute sécurité.
Un bel album qui fait peur, pour mieux rassurer ensuite. Une jolie réussite.

Une histoire où l'on croise plein de personnages de contes : un petit régal !

J'avoue cependant que j'entre moins facilement dans le monde d'Anthony Browne que dans celui d'autres auteurs d'albums jeunesse comme Ponti, Ramos, Pennart ou même Guillopé.
Je ne sais pas trop pourquoi. Je vois bien que ce sont des petits bijoux, mais j'ai rarement de vrais coups de coeur.

Dans la forêt profonde. « Reviens papa ».
Un petit garçon, un matin, se réveille, triste car son papa n'est plus à la maison. Il ne sait pas où il est, il a peur. Sa maman lui demande d'aller voir Mamie qui est souffrante. Mamie habite de l'autre côté de la forêt. le panier de gâteau à la main, le petit garçon part. « Il y a deux façons d'aller chez Mamie : par la longue route qui contourne la forêt et ça prend des siècles, ou en traversant la forêt. » le petit garçon décide de passer par le bois pour être à la maison quand son papa rentrerait.
Chemin faisant, il va faire des rencontres - une fillette aux boucles d'or, deux enfants perdus dans la forêt - et se fondre dans un décor de contes de fées : une tour avec une corde, un rouet, une citrouille, des ours, un haricot magique, un cercueil de verre… Les références et auto-références fourmillent dans le crayonné noir et blanc… Il se met à neiger et magie de l'instant, le petit garçon va trouver sur son chemin un magnifique manteau rouge qui va le protéger du mauvais temps… et de ses peurs.
Il arrive chez Mamie. Il frappe à la porte et une voix demande : « Qui est là ? ». le petit garçon ne reconnaît pas la voix. Il est terrorisé…
Un clin d'oeil malicieux aux contes et aux peurs enfantines. Chercher des allusions semées un peu partout par Anthony Browne procure un vrai bonheur.
Un album devenu un classique.

Je suis une fan d'Anthony Brown !
Chaque dessin est un bijou de références, chaque page recèle des trésors d'interprétations pour qui veut bien chercher.
Pour enfants de 7 à 77 ans !

L'atmosphère est lourde. le papa est absent sans que l'on sache pourquoi ni s'il va revenir.
Puis l'enfant doit porter un gâteau à sa mamie souffrante et traverser la forêt. Nous entrons alors dans l'univers des contes ( Jack et le haricot magique, Boucle d'or, Hansel et Gretel...) La forêt est de plus en plus tourmentée. Il faut regarder attentivement les illustrations et les angoisses s'estompent. Ensuite, l'enfant trouve et enfile un manteau rouge, l'angoisse revient. Jusqu'à la maisonnette de Mamie où finalement, épreuve terminée, tout finit bien.
Les illustrations de la forêt sont magnifiques et méritent toutes qu'on s'y attardent.
Anthony Browne a fait en format 12 x 12, un livre assez similaire mais plus gai que mon petit fils avait adoré à 18 mois.