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EAN : 9782365695916
400 pages
Editions Les Escales (25/08/2022)
4.14/5   452 notes
Résumé :
Octobre 1966. William Lavery, dix-neuf ans, vient de recevoir son diplôme. Il va rejoindre, comme son père et son grand-père avant lui, l’entreprise de pompes funèbres familiale. Mais alors que la soirée de remise des diplômes bat son plein, un télégramme annonce une terrible nouvelle : un glissement de terrain dans la petite ville minière d’Aberfan a enseveli une école. William se porte immédiatement volontaire pour prêter main-forte aux autres embaumeurs.
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Critiques, Analyses et Avis (135) Voir plus Ajouter une critique
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°°° Rentrée littéraire 2022 # 45 °°°

Le roman s'ouvre sur la catastrophe d'Aberfan découverte pour ma part avec la saison 3 de la série The Crown qui la présentait comme le plus grand regret d'Elisabeth II ( elle avait beaucoup trop tardé, huit jours, pour se porter à la rencontre de ses sujets en deuil . le 21 octobre 1966 à 10 heures du matin, l'écroulement d'un terril déverse des centaines de tonnes de débris miniers sur l'école de la petite ville d'Aberfan, pays de Galles, tuant 144 habitants dont 116 enfants. Un appel est lancé à tous les thanatopracteurs du pays pour faire face à la situation.

Le jeune embaumeur William Lavery, 19 ans, fraichement diplômé, s'y rend. A son retour, il est mentalement brisé, pas nécessairement par l'horreur de la tâche à accomplir sur autant d'enfants à peine identifiables, mais à cause de la remontée de souvenirs lorsqu'il entend le Miserere d'Allegri à la radio. Quelque chose de douloureux qui sommeillait en lui le bouleverse au point de remettre radicalement en cause tout ce qu'il a construit jusque là. Ainsi, des questions se posent assez vite pour le lecteur : pourquoi William refuse-t-il de voir sa mère alors qu'il est orphelin de père et qu'il vit avec son oncle homosexuel, et son compagnon ? Pourquoi ne parle-t-il plus à son meilleur ami Martin ? Pourquoi a-t-il arrêté de chanter alors qu'il était promis à bel avenir de soliste ? Pourquoi est-il devenu embaumeur comme son père et son oncle ?

Une terrible délicatesse est un pur mélo, genre éminemment casse-gueule qui peut vite virer au tout-pathos lacrymogène. Forcément, avec des premiers chapitres sur Aberfan, les clignotants « danger » sont à leur maximum. Mais Jo Browning Wroe a trouvé d'emblée le ton juste en misant sur le respect et la dignité avec une approche qui ne surjoue pas les émotions. Durant tout le récit, elle parvient à rester en équilibre sur cette périlleuse ligne de crête tout en touchant profondément le lecteur avec le très beau personnage de William.

William n'est pas forcément un personnage immédiatement aimable, assez dur, têtue. Puis on voit sa personnalité évoluer, ou plutôt on apprend à la percer et la comprendre à mesure que l'autrice déploie ses nombreuses analepses pour éclairer le passé de William et notamment les années charnières passées à l'internat de Cambridge comme enfants choristes ( il était le plus doué d'entre eux ).

La construction peut sembler confuse avec son nomadisme temporel permanent. Les ellipses temporelles sont parfois longues mais permettent de placer pertinemment la focale sur des moments clefs de la vie de William. Avec comme beau fil conducteur le Misere d'Allegri et la chanson traditionnelle galloise Myfanwy, le récit enveloppe William. Même si on devine dans quelle direction va aller sa voie de résilience, la profondeur émotionnelle du roman humecte les yeux, touchés qu'on est de voir humanité et compassion venir au secours d'une âme blessée, effacer les douleurs invisibles et libérer jusqu'à accompagner William vers le pardon.

Une très belle leçon de vie par le biais des mots.
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Je sais que lorsque Isabelle me dépose un livre dans les mains et m'ordonne de le lire , c'est que l'histoire est d'importance et refuser de la découvrir serait une terrible erreur .
La quatrième de couverture s'avère suffisamment explicite pour saisir l'ambiance générale et situer les faits dans le temps .Une catastrophe minière au Pays de Galles .La nécessité de redonner aux morts , des enfants pour bon nombre ,un bel aspect suffisamment humain pour affronter les derniers regards inondés de larmes des parents .Terrible épreuve morale pour le jeune embaumeur tout juste diplômé dont les convictions et la force de caractère se fissurent .
Dés lors , tout se trouble en William . Angoisses . Questions . Un travail de sape érode son esprit : le chemin vers la reconstruction va s'avérer lourd d'épreuves , de rencontres , de séparations ......
Isabelle , merci , vous avez eu raisoin de m'offrir ce long voyage bouleversant auprés de William .
Un style fluide et soigné adoucit la lourdeur du propos , les personnages , peu nombreux sont forts , et leurs oppositions et motivations sont à la fois implacables mais pudiques . J'entends par là que l'on n'est jamais dans le pathos , jamais dans le bien ou le mal , non , simplement dans la réalité d'une vie qu'un rien peut faire basculer à tout moment , là ou là .Tout " claque " à la figure , tout coule comme du sable entre les doigts , tout oscille entre pleurs et rires ou sourires .Une âme , celle de William , mise à nu jusqu'au dénouement qui ne surprend pas , certes , mais qui aurait pu être tout autre .
Maitrise - t -on son destin ? Choisit- on sa vie ? Seul , libre ou contraint ?
C'est un beau roman émouvant qui renvoie l'être en apprentissage à son passé , à ses certitudes , à ses faiblesses à ses atermoiements . Bref , un roman dont la superbe note moyenne attribuée par de nombreux babeliotes , est le meilleur garant et se passe de commentaires .
Allez , à bientôt , les amies et amis , les vacances sont terminées mais nous avons encore beaucoup de voyages en vue dans nos PAL . Alors , au boulot , pas une minute à perdre !
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Le roman s'ouvre sur un tragique accident, qui a eu lieu au Pays de Galles en 1966 : l'effondrement d'un terril a provoqué la mort de près de cent cinquante personnes, en majorité des enfants. William met en pratique les connaissances fraichement acquises de sa formation d'embaumeur. La tâche est éprouvante et hantera le jeune homme pendant des années.
Mais il semble que d'autres angoisses l'habitent, et que de nombreuses énigmes seront à découvrir sur son passé : la brouille avec sa mère, le refus de rencontrer son ami de collège, l'abandon du chant pour lequel il était si doué.

C'est peu à peu, en navigant dans le temps, que l'on découvrira le chemin particulier qui a conduit William à ce qu'il est aujourd'hui.

C'est passionnant à plus d'un titre. La construction habile fait qu'à chaque fois qu'un pan du voile se soulève , on a envie d'en savoir plus. La profession d'embaumeur est fascinante : à la fois répulsive pour ses liens avec la mort, mais aussi attirante, car n'y a t-il pas plus noble métier que de vouloir faire en sorte que les proches d'un disparu en gardent la plus belle image possible. D'autant que dans le cas de William, l'art s'accompagne d'un respect profond pour le défunt, qu'il accompagne véritablement, même si c'est à son insu.

La musique n'est pas oubliée et on peut accompagner la lecture de l'écoute du Miserere d'Allegri, chanté par des choeurs d'enfants…

Outre ce personnage central magnifique, les autres protagonistes ont également beaucoup d'intérêt.


Très belle lecture, émouvante, en compagnie de personnages remarquables !

400 pages Les Escales 25 Août 2022
Traduction (Anglais) : Carine Chichereau
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J'ai été happée par cette couverture, ce petit garçon qui regarde le ciel et ce titre. En lisant le résumé, j'ai hésité: l'histoire d'un embaumeur, le sujet ne m'attirait pas plus que cela.

Et puis quelques retours plutôt positifs, j'ai cédé à mon premier mouvement et je ne le regrette pas. Malgré quelques défauts de jeunesse et un personnage principal qui m'a parfois horripilée, ce livre m'a émue, et c'est toujours ce que j'attends de mes lectures : l'émotion. Et j'ai découvert que ce métier qui parait funèbre demande à ceux qui l'exercent une grande délicatesse.

William est embaumeur, et sa première expérience après l'obtention de son diplôme va le marquer pour de nombreuses années : à la suite d'une accident dans une ville minière, il doit embaumer plusieurs enfants victimes de l'éboulement sur leur école. Mais d'autres blessures plus anciennes l'ont marqué, et il lui faudra beaucoup de temps pour réussir à les surmonter.

L'auteure nous livre un roman sur plusieurs époques, aux enchainements bien maitrisés. Elle nous révèle peu à peu la vie passée et actuelle de William, nous expliquant peu à peu ces comportements étranges : pourquoi ne supporte-il pas d'entendre le "Miserere", Pourquoi n'a-t-il plus revu sa mère ni non meilleur ami depuis des années ?
J'ai beaucoup aimé dans ce livre la présence de la musique et du chant et la mise en avant de leur faculté à reconstruire cet homme bancal, et d'autres aussi plus ou moins détruits par la vie. L'auteur met en scène de très beaux personnages, tous complexes, tous doués de la capacité d'évoluer. J'ai particulièrement aimé Martin, l'ami de William, trublion au grand coeur qui jouera un rôle important à diverses époques de la vie de William.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Les Escales pour cette découverte.
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Au départ la 4ème de couverture m'avait fait hésiter, un drame, une école ensevelie par un glissement de terrain, plus d'une centaine d'enfants morts dans la commune d'Aberfan en 1966. William tout jeune embaumeur fraichement diplômé se porte volontaire pour s'occuper de redonner forme humaine aux corps et aider les familles à leur identification.
De bonnes critiques m'ont finalement convaincue de le lire, d'autant que ce sujet original pouvait se révéler prometteur.
Après une entrée en matière sur ce drame d'Aberfan poignante et réussie, mon intérêt s'est rapidement émoussé, car la suite du récit revient à l'enfance puis à l'adolescence du jeune garçon et le propos est alors beaucoup plus classique. Présentation de la famille de William, une mère et un père aimants mais ce dernier est emporté très jeune par un cancer. William grandit auprès de sa mère et de son oncle (frère jumeau de son père) et du compagnon de ce dernier, qui ont tous deux repris les établissements familiaux d'embaumement.
William se découvre assez tardivement, à l'âge de dix ans, une voix hors du commun, et sa mère l'inscrit en pension dans un choeur réputé de Cambridge. le petit William devient ado, le lecteur le suit jusqu'au fameux incident qui bouleversera sa vie, lui fera abandonner la musique pour revenir à l'embaumement. La plus grande partie du livre tourne autour de ce thème de la musique et non sur le drame d'Aberfan et du métier d'embaumeur. de ce fait, le contrat n'a pas été rempli pour ma part. de plus, le récit très descriptif et brouillon (avec ses multiples flash-backs) s'avère sans grande surprise et je me suis ennuyée. Tout cela m'a semblé très mou, convenu, avec énormément de longueurs et de clichés. le point d'orgue du roman supposé tenir en haleine, se révèle monté en épingle et déceptif (et malheureusement même ce point n'a pas été une surprise). Il me semble que la scène phare du livre aurait dû être celle d'Aberfan. En la mettant en entrée en matière, le texte a perdu en force, et se noie ensuite dans des banalités et petites histoires lues et relues. J'ai eu l'impression d'avoir regardé un vieux feuilleton télé mélo et ringard des années 70 en noir et blanc, quel ennui …
À mon grand regret, je n'ai finalement pas appris grand-chose de ce monde des embaumeurs. Avec l'emploi de la troisième personne par l'auteure, je suis restée à distance de William qui m'a beaucoup agacée et avec lequel j'ai eu du mal à entrer en empathie.
Le style est plutôt maladroit, la construction du roman assez bancale, le personnage de la mère plein d'incohérences (la haine vouée à son beau-frère et son compagnon est peu crédible, presque grotesque, ainsi que la relation fusionnelle avec son fils puis son quasi-abandon). L'homosexualité de plusieurs personnages est mise en avant et je n‘ai vraiment compris ce que ça apportait à l'histoire, pour moi l'auteur ne délivre aucun message, et mes émotions sont restées en mode encéphalogramme plat, hormis les chapitres consacrés à Aberfan.
La rencontre ne s'est pas faite avec Jo Browning Wroe, comme quoi, la première impression est parfois la meilleure.
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
- Il Faut Comprendre Comment Va Néanmoins s'Organiser le Lendemain [...].
- Faut vaut pour fermer les orifices. Comprendre désigne la coiffure. Comment, les cosmétiques, si nécessaire. Va pour vêtements, selon les instructions de la famille. Néanmoins pour nettoyer les équipements. Organiser pour ordre et vérification des stocks. Lendemain pour se laver soi-même .
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Même s'il est à cran, il sent qu'un poids s'envole de ses épaules, que quelque chose s'allège face aux nuances et aux textures délicates de John Everett Millais, l'apparent miracle de la transparence, cette eau sans couleur si parfaitement rendue. Grâce à la peinture !
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Tu sais, il y a une part de folie dans le deuil. Pendant quelques années après la mort de ton père, il me manquait une peau protectrice.
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Quel est ce monde affreux où les chanceux sont ceux qui réussissent à identifier le cadavre de leur petit ?
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Il n’y a plus d’espoir de retrouver de victime en vie, pourtant ils ne peuvent s’arrêter. Le linge qui aurait dû être ramassé il y a deux jours est toujours pendu sur les fils, derrière les maisons, des draps se déploient tels des fantômes sous le vent. Chemises et chandails, jupes et pantalons, désormais inutiles.
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Videos de Jo Browning Wroe (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jo Browning Wroe
Rentrée littéraire 2022 - Une terrible délicatesse - Jo Browning Wroe (Éditions Les Escales)
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