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Criminal tome 7 sur 7
EAN : 9782413003960
112 pages
Delcourt (28/03/2018)
4.07/5   15 notes
Résumé :
La famille Lawless est au coeur des intrigues de la série Criminal depuis le début. Nous sommes ici dans les années 1970. Teeg Lawless est derrière les barreaux et fait tout ce qu'il peut pour survivre, tandis que Tracy Lawless fête son 12e anniversaire, un fusil de chasse à la main... Deux récits imbriqués qui nous en apprennent plus sur cette famille et l'univers poisseux dans lequel ils évoluent.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Criminal, Tome 6 : le dernier des innocents qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu avant. Il contient les épisodes Criminal: The Special Edition + Criminal: Tenth Anniversary Special Edition Magazine, respectivement parus en 2015 et 2016, écrits par Ed Brubaker, dessinés et encrés par Sean Phillips, avec une mise en couleurs d'Elizabeth Breitweiser.

Wrong time (40 pages) - En mars 1976, Teeg Lawless est en prison. Il a été incarcéré pour bagarre dans une bar. Une histoire stupide : il venait de participer à une attaque de fourgon blindé, qui avait réussi, et il attendait que les jours passent pour aller au rendez-vous afin de récupérer sa part du butin. En attendant il était allé écluser quelques gorgeons avec un autre braqueur, et l'alcool aidant, cela avait dégénéré en dispute débile dont il ne se souvenait même pas du pourquoi. En prison, un autre détenu vient le trouver pour lui dire que monsieur G. souhaite avoir un entretien avec lui. Ça ne présage pas de bon moment, alors que Teeg tuait le temps en lisant un comics mettant en scène un barbare (Zangar the Savage) sauvant une pauvre sorcière sans défense (Ravena)

Wrong place (56 pages) - À l'été 1979, Teeg Lawless a emmené son fils Tracy pour une virée à travers la campagne. Visiblement il recherche une femme de petite ville en petite ville, une dénommée Lana. Teeg se sert de son fils pour faire le guet, faire des petites courses, et changer des plaques minéralogiques. Tracy a dégoté un comics qui met en scène un loup-garou pratiquant le kung-fu. Dans le patelin suivant, Tegg Lawless disparaît pendant plusieurs jours, laissant son fils (à peine adolescent) se débrouiller tout seul dans une chambre de motel. Tracy se met à la recherche d'une boutique de comics, il y a fait la connaissance de Gabby une demoiselle assez débrouillarde.

Dès le début, le lecteur reconnaît tout de suite le nom de famille Lawless, c'est celui du protagoniste principal du tome 2 de la série Criminal : Criminal, Tome 2 : Impitoyable. Il n'est pas besoin de l'avoir lu pour apprécier cette histoire en 2 parties. le principe de la série Criminal est de rendre hommage aux différents sous-genres du polar, par le biais d'histoires complètes en 1 tome, avec des personnages qui se croisent d'un tome à l'autre. Ce nouveau tome ne déroge pas à la règle. La première partie permet de découvrir le paternel de Tracy Lawless, et s'inscrit dans le genre du polar de prison. Teeg Lawless est en cabane, et il se rend compte qu'il est sous le coup d'une prime pour son décès rapide.

La survie de Teeg Lawless dépend de sa capacité à voir les coups venir, et à frapper plus vite et plus fort que les autres. Les dessins de Sean Phillips sont charbonneux à souhait, montrant un univers carcéral plongé dans une demi pénombre du fait d'un éclairage insuffisant. Il prend le temps de donner corps aux décors : barreaux de cellule, radiateurs en fonte, revêtement rugueux de la cour de la prison (qui fait mal quand on tombe fortement dessus, peut-être un peu aidé), étonnante librairie de fortune dans la prison (tenue par un détenu qui sort de l'ordinaire), appartement minable, etc. Comme à son habitude, il croque des trognes peu avenantes à ses personnages, fortement marquées par l'encrage, avec des expressions qui font peur, montrant des individus habités par une forme de sauvagerie indomptée, incompatible avec une vie en société et en bonne intelligence. Il décrit une violence sèche, des actes brutaux qui ont pour but de faire mal du premier coup, sans remord, car il s'agit d'une question de vie ou de mort. Lors d'une séquence, un individu subit une altération de sa perception, à cause de l'ingestion d'un acide lysergique, à son insu. L'artiste s'amuse à tordre toutes les formes pour rendre compte de l'effet psychotrope, et Elizabeth Breitweiser s'amuse bien avec les couleurs pour une ambiance psychédélique. Ils trouvent le juste milieu pour rendre compte de l'impression de flottement et d'hallucinations, tout en faisant en sorte que le lecteur puisse rattacher ces délires à la réalité, du grand art.

Dans la deuxième partie, Ed Brubaker rend hommage à une autre forme de polar : la recherche d'un individu installé quelque part dans une petite ville. Il ne s'agit pas vraiment d'un road-trip parce que le récit ne se focalise pas sur l'ambiance dans la voiture, entre le père et le fils, ou sur les paysages, ou sur une forme de progression psychologique au fil des rencontres. Il ne s'agit pas vraiment d'une enquête à proprement parler puisque les indices arrivent régulièrement pour faire progresser la recherche. Il s'agit plus de montrer la relation entre Teeg et Tracy, et entre Tracy et Gabby (la jeune adolescente).

À nouveau, Sean Phillips est impeccable : reconstitution d'une Amérique impersonnelle, avec des stations-service, des pavillons bon marché, des boutiques improbables (le magasin de comics et sa pagaille), de supermarchés déprimants, de motels tous semblables. Teeg Lawless est montré comme un individu violent, sournois, imprévisible, peu préoccupé par le sort de son fils (ces émotions se lisent sur son visage). de page en page, le lecteur sent le respect de Tracy pour son père se muer en mépris, au vu de la manière dont il le regarde. L'artiste donne vie à des enfants ayant une vraie morphologie d'enfants (pas des adultes miniatures), avec des expressions franches comme des enfants, mais aussi des moues plus adultes. En particulier, le lecteur peut constater que Tracy imite déjà les expressions condescendantes de son père, qui ne respirent pas forcément un haut degré d'intelligence. Elizabeth Breitweiser habille les dessins avec des couleurs cafardeuses rendant compte d'une réalité qui n'a rien de riante ou de plaisante, sans sombrer non plus dans une ambiance dépressive.

Cette deuxième partie met plus en avant la lecture des comics. le lecteur constate que Tracy a développé le même goût que son père pour cette forme de divertissement, ce qui établit un trait d'union entre le fils et le père, mais aussi entre Tracy et le lecteur. Il observe également que Tracy est un lecteur plus exigeant qui ne se contente pas d'histoires innocentes pour enfants. Par contre, Tracy ne se comporte pas comme un collectionneur, car il recherche activement d'autres numéros de cette incroyable série avec un loup-garou pratiquant le kung-fu, mais seulement pour les lire, pas pour thésauriser. le lecteur apprécie également la description de la boutique artisanale, car il n'existait pas de réseau de distribution en librairies spécialisées, juste des boutiques mal éclairées, avec des trucs et des machins, et des comics en ordre dispersé, tenues par des néo babas à l'hygiène corporelle douteuse.

Dans la première partie, Sean Phillips illustre donc un comics dans le comics qui est un hommage au comics de Conan le barbare, et plus spécifiquement à la série The Savage Sword of Conan. Il continue de dessiner comme à son habitude, donnant une apparence réaliste et adulte aux personnages, sans exagération romantique pour ce barbare et cette sorcière. En particulier, quand Zangar fait usage de son épée, elle tranche dans la tripaille, avec une dimension gore assumée, et un peu second degré. L'artiste n'essaye de dessiner à la manière de John Buscema, il ne parodie pas Conan dessiné par lui. le lecteur à l'oeil exercé remarque le temps d'une case, un encrage évoquant Alfredo Alcala, avec des petits traits en croisillon pour figurer une texture. Il peut aussi déceler l'influence de Tony DeZuniga dans certaines cases. Les auteurs rendent donc un hommage pince-sans-rire, avec une petite dose de sarcasme, aux épisodes plus adultes de Savage Sword (le titre complet de ce numéro était d'ailleurs Savage Sword of Criminal).

De la même manière, les comics dans le comics de la deuxième partie sont un hommage à deux séries de Doug Moench : Werewolf by night (Jack Russell) dessiné par Don Perlin, et Shang-Chi: Master of kung-fu dessiné par Paul Gulacy. En observant les dessins, le lecteur y reconnaît plus l'influence de Don Perlin (teintée d'un soupçon de John Romita senior pour le personnage féminin) que celle de Gulacy. Ces 2 comics dans le comics procurent également un plaisir de lecture, pour le côté barbare tout en force de Zangar, et pour le côté plus parodique de Fang (le loup-garou).

Le lecteur est tenté de rechercher plus que ce premier niveau de lecture dans ces hommages. Il peut voir dans Zangar, une image déformée et exagérée de Teeg Lawless, se conduisant selon son bon plaisir, imposant sa volonté par la force. Mais le rôle de la sorcière n'a pas de transposition évidente dans le monde réel, si ce n'est peut-être l'appât du gain. Il semble alors que l'aventure de Zangar ne soit qu'une illustration déformée de la résistance physique de Teeg Lawless, et de sa détermination à atteindre un but, indépendamment des cadavres qu'il laisse derrière lui. La deuxième partie peut s'interpréter plus facilement, Tracy se projetant dans Fang, se représentant comme le héros de sa propre vie, avec le prix à payer (comme Fang) de ne pouvoir s'attacher à une compagne au risque de la voir mourir.

C'est un grand plaisir de retrouver l'univers de Criminal, et le lecteur ne boude pas son plaisir à replonger dans la vie pleine de turpitudes de ce petit criminel (on sent bien qu'il ne fera jamais un gros coup) et de son fils, emmené sur la même route que son père, et prenant modèle sur le seul adulte qu'il côtoie. Il prend également plaisir à retrouver les dessins rugueux et râpeux de Sean Phillips, donnant corps à cet univers sombre où les individus sont destinés à souffrir de leur condition sociale, et de leur culture étriquée. le lecteur de comics de longue date apprécie ces hommages à Savage Sword of Conan et Doug Moench, même s'il n'est pas bien sûr d'avoir saisi l'intention des auteurs avec ces comics dans le comics.
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Été 1979, Tracy se retrouve sur les routes avec son père violent et alcoolique. À devoir conduire pour lui, à changer les plaques, à être témoins de meurtres, à se retrouver seul de très long moment et au final à se démerder pour se nourrir car son père ne rentre pas, où ne lui offrent pas de bons repas.
À travers ce road trip entre père et fils, on comprend mieux pourquoi Tracy pensait que son jeune frère avait vécu une meilleure vie que lui en restant seul avec sa mère.

Seule échappatoire pour ce jeune enfant rentré trop vite dans ce monde d'adultes, est de lire les bandes dessinées. Là, au moins même s'il y a de la violence, c'est le bon côté qui gagne contre le mauvais... Car Tracy est hélas du mauvais côté par son père. On ne choisit pas sa famille, mais on peut choisir ses lectures. 📖

Côté dessin, les expressions faciales sont très bien réussites. Que ça soit la surprise, la peur, la lassitude de Tracy Lawless face aux mauvaises actions de son géniteur de père ainsi que les expressions de ce dernier dans ses côtés assez psychopathes de truands.
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critiques presse (2)
BDGest
27 avril 2018
Cette lecture reste tout à fait plaisante, mais si vous voulez découvrir cette série, piochez dans les six premiers numéros pour en comprendre l’aura.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
16 avril 2018
Ce tome 7 est une bonne surprise , une excellente lecture bien noire, bien violente que je vous invite à découvrir et qui donnera, si ce n'est déjà fait, l'envie de lire les autres titres de Brubaker et Phillips.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
p.41.
C'est le problème quand on est un connard, se dit-il... on ne sait jamais qui veut vous voir mort. Maintenant, il faut qu'il dépense son propre fric pour essayer de découvrir qui a collé un contrat sur sa tête. Zangar n'avait jamais ces problèmes. Mais comme l'avait noté Giff, Zangar ne laissait généralement personne de vivant derrière lui.
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