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Critique de Ladybirdy


Il est né le divin enfant. Et bien non. Non non, hors de question. Même sous la torture, il refuse de naître le divin enfant.

Au départ, nous avons une femme fraîchement mariée. Bourrée de tocs et de peurs, Madeleine ne conçoit aucun charme à l'enfantement, de l'acte au résultat. À moins de porter le futur Einstein, un chérubin dans son ventre ne l'intéresse guère. C'est sur cette petite idée de génie de rien du tout que va germer la fleur du savoir. Bien au chauds dans le ventre de Madeleine, Louis et Céline sa jumelle se nourrissent de savoir, forts d'une expérience médicale hors norme. Encyclopédies, musique, physique, littérature, philosophie, ils enregistrent tout. Finissent par devenir de vrais génies érudits doués de parole dans le ventre de leur mère.

Quand arrive la découverte de l'actualité, Louis s'offusque et crie à la rébellion « moi sortir d'ici, jamais ». Avec ses guerres, ses maladies, ses conflits, ses catastrophes naturelles, le monde est laid, dangereux et ce serait pour Louis une grave erreur d'en faire partie.

Le voilà donc bien décider à faire barrage à sa naissance et à user de tous les stratagèmes et répliques cinglantes pour rester hors de portée de la vie.

Voici mon deuxième roman lu de Pascal Bruckner avec toujours ce même plaisir. le sujet est original, piquant, drôle, fantaisiste. L'auteur s'adonne au droit de chaque tête blonde à exister ou pas. Il donne le ton à ces milliards d'enfants qui n'ont rien à dire. Il décortique habilement les succursales du choix, du savoir absolu en lieu et place du bonheur, des limites d'une vie en autarcie. Sous des airs d'une Amélie Nothomb inspirée, c'est rocambolesque, psychédélique. Une lecture dépaysante et bien originale. Un bon deuxième moment avec Pascal Bruckner. Si vous aimez l'amie Nothomb, je vous conseille de tenter Bruckner. Ça décoiffe.
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