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EAN : 9782253067726
246 pages
Le Livre de Poche (04/02/2004)
3.76/5   19 notes
Résumé :
Jamais, depuis la chute du mur de Berlin, le credo libéral n'avait eu autant d'adeptes. Qu'on s'en réjouisse, comme les idéologues libéraux, ou que l'on s'y résigne, comme beaucoup de dirigeants politiques, le libre marché est en voie d'atteindre une expansion planétaire et jouit déjà, dans les esprits, d'un monopole idéologique. Wall Street sera-t-il le dernier de nos temples ? Devons-nous accepter de nous lais... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je ne connaissais pas Bruckner avant ce livre, ni son oeuvre, ni de réputation, du coup j'ai lu ce livre sans arrières pensées, en me concentrant sur son contenu, et j'en garde un excellent souvenir. Cet essai disserte assez savamment sur l'économie mondialisée, le libéralisme, ce qu'il a apporté, ce qu'il a détruit.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Elle est étrange, à vrai dire, cette attirance pour la figure du rebelle qui hante plus spécialement artistes, journalistes, intellectuels, écrivains, politiques. Il faut y voir une des valeurs refuges du narcissisme contemporain à une époque où le consensus nivelle les individus et rend les camps tous semblables. Nostalgie d’un temps où l’homme de plume, le savant, l’artiste tiraient leur lustre d’entrer en conflit avec les pouvoirs établis. Alors le génie solitaire, affrontant la bêtise de ses contemporains, produisait des chefs-d’œuvre dans la réprobation générale, émettait des théories scientifiques scandaleuses sous le double auspice de la clandestinité et de la persécution. Créer, découvrir, c’était toujours attenter à l’ordre du monde, briser les dogmes en cours, ouvrir une brèche dans un univers confit de certitudes afin de « faire avancer le chariot récalcitrant du peuple », comme le disait Kandinsky des avant-gardes.

Le rebelle réconcilie deux images valorisantes : celle de l’homme ou de la femme d’exception qui s’élève au-dessus de la masse, celle de l’altruiste qui met ses talents au service des autres, se sacrifie pour leur bonheur. Il conjoint élitisme et sainteté, et convertit sa persévérance en oblation à l’humanité entière. Voilà pourquoi les vrais séditieux sont si rares : il faut, pour endurer la calomnie, la réprobation, le mépris, la prison, une trempe qui n’est pas donnée à tous. Il y faut une quasi-folie, la certitude orgueilleuse d’avoir raison contre le monde entier. Enfin, la modernité a érigé en règle d’or, surtout en France, la religion de la désobéissance puisque son événement fondateur, la Révolution de 1789, a instauré une coupure radicale entre l’ancien et le nouveau monde. Il est poli d’être contre. Du savant martyrisé ou brûlé qui récuse les vérités officielles jusqu’au dissident qui croupit dans les goulags, sans oublier le peintre affamé qui se fraie un chemin au milieu des sarcasmes et des lazzis, la subversion est devenue, en démocratie, une double garantie de nouveauté et d’authenticité. (pp. 49-50)
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Entassement de marchandises superflues comme si le consumérisme effréné était devenu l’idéal ultime de la civilisation occidentale. Avec pour corollaire des individus centrés sur eux-mêmes, faiblement concernés par le monde et ne voyant dans la politique qu’une annexe de la gestion des entreprises France, Allemagne, Italie, Espagne. Double mouvement : on en veut à la prospérité de n’être que la prospérité, c’est-à-dire triviale ; on lui en veut de ne pas s’étendre à tous. Non seulement les fruits du progrès ne sont pas équitablement répartis mais ils sont empoisonnés, nocifs en terme gaspillage et de pollution. (…) Le capitalisme fait l’objet d’une profonde ambivalence : il est le seul oxygène que nous respirons désormais, mais ses performances, ses reculs sont scrutés avec plus d’inquiétude que jadis. Nous le subissons autant que nous y consentons sans pour autant adhérer aux fables dont il enveloppe sa marche en avant.
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Être riche s’est d’abord se réjouir de ce que les autres n’ont pas, s’enchanter de ce que tant d’hommes soient privés de ce que l’on possède. C’est moins accumuler pour soit, que soustraire à autrui. L’argent, c’est entendu, sert à acheter de la distance sociale mais pour mieux la marquer… Nul besoin d’être grand clerc pour comprendre que les classes dominantes trahissent les règles qu’elles affichent, usent et abusent des protections pour conserver leurs rentes : les critiquer c’est d’abord les rappeler à la norme du marché, au credo libéral qu’elles piétinent allégrement.
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Etre aimé, c'est d'abord être choisi de façon indue par une adhésion, un acquiescement total. Aucune mesure ne pourra abolir cette part d'arbitraire qui fait d'un être le centre unique de mon attention au détriment de tous les autres.
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L’avarice est la maladie de la rétention et la prodigalité, c’est de la dilapidation. La première est l’amour de l’argent comme moyen absolu qui dépasse toutes les fins. Aucune jouissance ne peut l’égaler puisqu’il les contient potentiellement toutes. Le grippe-sou accumule les billets et les pièces d’or que pour s’interdire d’en profiter, certain que son magot tel qu’il est ne pourra jamais le décevoir en raison même de son abstraction. Qu’on l’écorne de vingt centimes, c’est comme si l’on amputait un écorché vif. Il est sa fortune beaucoup plus qu’il ne la possède, elle fait partie intégrale de son être. Le prodigue, à l’inverse, ne cesse de souligner chaque jour par une dépense effrénée à quel point l’argent lui est indifférent. Aucune fête, aucun banquet, aucun achat coûteux ne l’arrête. Au moment de jeter les billets par la fenêtre, il jette le regard admiratif, extasié des autres qui le consacre en généreux. [… ] Mais son insistance de grand seigneur de débourser tant et plus, prouve qu’il n’est pas totalement détaché de l’objet de son mépris. Lui-même n’en a jamais fini avec ce faux dieu ; ses largesses sont trompeuses. Il est engagé dans un canevas de règlements de compte.
L’avare et le prodigue sont frères en contradiction. Ils sont les deux faces d’une même médaille ; ils déifient également l’argent. L’un est le thésaurisant, l’autre le gaspillant […] Ils sont les enfants d’un même père […]
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