Une brève éternité

Pascal Bruckner a un talent de vulgarisateur. La passion l'anime. Je dois avouer qu'il m'a donné confiance dans l'avenir.
Depuis que je travaille, comprendre qu'à 45 ans nous sommes considérés, dans le monde professionnel, comme des séniors m'a toujours interpellée.
Chaque année, d'un point de vue biologique, nous perdons un peu plus. Nous tendons vers notre finitude.
Mais on a l'âge de son esprit. Notre curiosité, nos désirs ne s'amoindrissent pas. Ils glissent vers la maturité. Une maturité spirituel, souvent. Une maturité culturelle quand c'est possible. Un engagement social vers les autres.
La vision de la société concernant la vieillesse n'est pas très séduisante. Seule, la société de consommation semble intéressée par le porte monnaie des séniors.
Faire rivaliser la jeune génération aux anciens est un suicide social et économique.
Une société innovante est une société qui a pour chacun de ses citoyens, quel que soit son âge, son handicap, un dessein.

Livre très intéressant et instructif, avec des références érudites qui incitent à aller chercher plus loin. Des sortes d'encadrés viennent cadencé ce constat éclairé. En résumé, l'homme vit de plus en plus longtemps, et entend bien en profiter ... sans travailler !?
C'est le premier livre de Pascal Bruckner que je lis et je pense pas le dernier.

La lucidité aimable et féroce à la fois de Pascal Bruckner vient encore une fois nous aider à "voir" les choses telles qu'elles sont et telles qu'on aimerait les vivre. La vie pour le mortel n'est qu'une suite d'arrangements. Comment meubler cet espace de vie entre soixantaine et grande vieillesse? Se la jouer "toujours jeune"et prêt pour toutes les aventures ou se rassurer dans des routines étirant les temps?