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EAN : 9782070445110
400 pages
Gallimard (13/04/2012)
3/5   21 notes
Résumé :
« Londres, c’est l’ombre et le brouillard. Une ville hantée. La ville du noir absolu », selon Cathi Unsworth. Autour d’elle, seize écrivains vous serviront de guides dans les ruelles tortueuses, les pubs enfumés, les squats et les entrepôts. Alcool, extravagance, drogue et rock, tel est le quotidien des musiciens ratés, des punks ou skinheads, et des filles paumées qui hantent la capitale britannique.
Les auteurs :
Barry Adamson
Desmond Barry>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Londres Noir est un recueil de dix-sept nouvelles, chacune s'attachant à un quartier de Londres et se référant à un titre des Clash, groupe de rock londonien, icône des années 80. Des nouvelles assez courtes, dont la noirceur n'est pas à remettre en cause mais qui ne m'ont pas convaincue. J'ai trouvé le style assez semblable pour tous ces textes, des personnages assez cliché, camés, paumés à souhait, des ambiances glauques certes, mais j'avais le sentiment que c'était forcé, pour rajouter une couche dans l'ambiance sombre. D'ailleurs aucun des écrivains sélectionnés ne sont connus..Seules une ou deux nouvelles sortent vraiment du lot. Quant aux références aux quartiers de Londres, elles restent lointaines voire inexistantes...
Une déception alors que j'avais apprécié Bruxelles noir.
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Ces fleurs sont les nouvelles qui décrivent, loin des clichés des cartes postales destinées aux touristes, des quartiers qui recueillent la faune hétéroclite, cosmopolite et interlope qui s'y trimballe. Souvent des musiciens qui auraient pu devenir des stars mais qui vivent en marginaux, n'ayant pas obtenu le succès escompté pour diverses raisons.

Ces fleurs sont aussi celles qui fissurent le goudron recouvrant les rues malfamées, l'orge, le houblon ou encore le pavot et qui ne seront pas foulées au pied par des visiteurs en mal de sensations fortes à moins que leurs pas les conduisent justement les traces de ces vaincus de la vie. Parce que, eux-mêmes, se sentent en adéquation et désirent s'accrocher à des images de vaincus, à partager une vie d'errance, à se fondre dans les squats et les bars louches, à avaler moult pintes de bière, de whisky, et s'envoyer en l'air à l'aide de poudre blanche en compagnie de filles anorexiques et de gars désabusés.

Dans ce Londres Noir, recueil de nouvelles préparé, concocté et proposé par Cathi Unsworth, c'est bien l'alcool et la drogue qui régit le quotidien des protagonistes de ces récits écrits par des pointures comme Ken Bruen et des auteurs plus ou moins inconnus chez nous mais qui ont à leur actif pour la plupart déjà quelques romans noirs.

Ils sont dix-sept et possèdent en point commun d'être ou d'avoir été journalistes et de graviter dans le monde musical. Soit comme compositeur comme Sylvie Simmons qui a rédigé une biographie de Serge Gainsbourg, John Williams qui écrit pour un fanzine punk et joue dans des groupes ou encore Max Décharné, auteur de recueils de nouvelles, des essais sur la musique, le cinéma et la contre culture, batteur du groupe Gallon Drunk et chanteur du groupe de garage punk The Flaming Stars.

Certains personnages pensaient pouvoir trouver amour, peut-être, gloire sûrement (et beauté ?) mais ils se rendent comptent qu'ils se sont fourvoyés et repartent chez eux loin dans le Nord. C'est ce qui arrive aux protagonistes de Sic transit gloria mundi de Joolz Denby, auteur de Stone Baby publié chez Baleine.

Mais tous n'ont pas ce privilège et continuent de végéter dans les brumes de l'alcool, de la fumée et de la poudre. D'autres sont des passagers de la rue, dont c'est le travail d'arpenter ce bitume. Dans Rigor mortis de Stewart Home, le narrateur est un flic et ce qu'il fait, il le fait en son âme et conscience. D'ailleurs il se défend en déclarant : Toute personne sensée reconnaîtrait que sans lois ni agents de police préparés à faire le sale boulot avec vigilance, la société deviendrait une véritable jungle. Ceci dit, il y a encore trop d'âmes charitables qui aiment salir l'image de la police de Londres.

Et que penser de cette phrase du poète gallois Dylan Thomas, citée par John Williams dans New Rose : Un alcoolique, c'est quelqu'un que tu n'aimes pas et qui boit autant que toi.



Sommaire :

BARRY Desmond : Backgammon (Soho)

BRUEN Ken : A bloc (Brixton)

HOME Stewart : Rigor Mortis (Ladbroke Grove)

ADAMSON Barry : Maida Hell (Maida Hell)

WARD Michael : I fought the Lawyer (Mayfair)

SIMMONS Sylvie : Je déteste ses doigts (Kentish Town)

BENNETT Dan : Rituels au parc (Clifford Park)

UNSWORTH Cathi : Trouble is a Lonesome Town (King's Cross)

DECHARNE Max : Chelsea 3, Scotland 0 (King's Road)

WAITES Martyn : de l'amour (Dagenham)

DENBY Joolz : Sic transit gloria mundi (Bradford)

WILLIAMS John : New Rose (New Cross)

SYKES Jerry : L'île aux pingouins (Camden Town)

PILKINGTON Mark : Montée sur un cheval blanc (Dalston)

McNALLY Joe : le Sud (Elephant & Castle)

McCABE Patrick : Who do you know in Heaven 'Algate)

HOLLINGS Ken : Betamax (Canary Wharf)

Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Sur les onze premières nouvelles, seules celles de Ken Bruen (A bloc), Cathi Unsworth (Trouble is a lonesome town) et Max Décharné (Chelsea 3, Scotland Yard 0) ont tapé dans le mille, quant aux autres, elles m'ont laissée de marbre voire carrément déplu, soit par leur style, soit par le sujet abordé. Ensuite, cela s'est un peu arrangé avec les textes de John Williams (New Rose) et Jerry Sykes (L'île aux pingouins), mais globalement une infime partie de ces nouvelles me laisse quelque souvenir quinze jours après.
Je suis en général bon public pour les nouvelles, je connais un peu Londres, j'aime les ambiances noires, j'étais donc une cible toute désignée pour ce livre. Leur tonalité m'a semblé toujours un peu la même, très sombre et malsaine, leurs personnages se ressembler d'une nouvelle à l'autre. Tous ces petits dealers, zonards, prostituées, musiciens ratés ou piliers de bars à l'allure pathétique, sont les mêmes d'un quartier à l'autre et donnent une vision bien déprimante de la capitale britannique. Je pense que faire traduire tous les textes par une même traductrice explique en partie cette impression d'uniformité, qu'on ne devrait pas voir associée à un recueil d'auteurs différents. Je n'avais pas eu ce ressenti avec Paris noir, où une seule nouvelle m'avait laissée sur le côté, et où je notais justement le plaisir à découvrir à chaque nouvelle des univers bien particuliers. D'autre part, pour être réussies, des nouvelles doivent donner vie très rapidement aux personnages, ce n'est pas le cas pour certaines d'entre elles.
Encore une lecture pour le mois anglais, qui, si elle m'a permis de faire baisser ma pile de livres en attente, ne m'a pas inspiré de grand emballement !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Folio Policier réédite en poche les désormais fameuses villes noires des éditions Asphalte. Cela commence avec Los Angeles, Paris et Londres. L'occasion de poser des regards différents sur ces métropoles à travers des nouvelles plutôt intelligemment rassemblées.

Mais revenons à nos moutons et plus particulièrement à ce Londres Noir recueillant des nouvelles réunies par Cathi Unsworth écrites par des auteurs plus ou moins connus (Cathi Unsworth elle-même, Ken Bruen, John Williams… mais aussi Max Décharné ou Sylvie Simmons) et plus ou moins débutants. Cela donne, et c'est le lot de la plupart des recueils de ce type, un résultat un peu inégal mais, au final, en ensemble cohérent et intéressant.
Il en ressort, et l'on n'est pas trompé sur la marchandise par le titre du recueil, une ambiance résolument noire et poisseuse. Ce n'est pas à une promenade touristique que l'on est convié, mais à une descente dans les quartiers les plus pourris et dans les têtes de personnages pas forcément recommandables : psys déviants, membres du British National Party, prêtres borderlines…
Autre plongée : celle en 1977 et aux alentours. La patte de Cathi Unsworth, peut-être ? Ou bien la marque que Londres, pour toute une génération d'écrivains, ne s'est jamais vraiment mieux exprimée dans ces années punk ? Ce sont en tout cas elles qui rythment ce volume avec quatre parties dont les titres sont issues de chansons du Clash (Police and Thieves, Guns on the Roof, I Fought The Law, London Calling) et un nombre conséquent de nouvelles qui se déroulent à ce moment ou qui placent cette période au centre de leur propos.

En fin de compte, donc, Londres Noir nous donne à écouter un beau choeur de paumés, de losers, de victimes et de bourreaux (et de victimes-bourreaux). Un choeur rageur, malpoli et obscène.



Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Cette réédition nous permet de (re)découvrir sous un nouveau jour ces villes de "rêves", mais qui possède une part d'ombre trop souvent nier.

Pour ce recueil Cathi Unsoworth nous proposes un melting-pot d'auteurs, certes pas tous connus, parfois novices. C'est justement ces différences de style et de niveau qui donne à ce recueil son attrait. Rendant ainsi la vision de ce Londres tourmenté encore plus vivant même marquant aux yeux du lecteur.

Londres la magnifique et ces grands lieux touristiques laisse place aux quartiers abandonnés emplis de personnages victimes et bourreaux, losers, voleurs, escroc de la petite semaine...

Au final l'on ne peut que tomber sous la charme de ce Londres noir, suffoquant, poisseux et oppressant, qui même sous ses atouts les plus sombres nous offre au travers de ces personnages un cri du coeur dont les origines peuvent résonner à notre époque actuelle.
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critiques presse (1)
Telerama
02 mai 2012
Réunies par la romancière Cathi Unsworth, ces dix-sept fictions courtes ne figureront jamais à l'office du tourisme.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Plus tard cette nuit-là, allongé dan son lit, Coughlan écoutait avec gravité et résignation la dispute de ses voisins, dont les voix étaient saoules et les insultes mal articulées. Le cirque recommençait presque tous les soirs de week-end avec, en plus, les bourdonnements de la musique qui traversaient les murs, ceux qui lui rappelaient cette nuit, pendant la guerre, au cours de laquelle une bombe allemande avait réduit la maison de ses voisins en cendres.
Nouvelle L'île au pingouins
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Et la dernière fois que quelqu'un avait demandé à Mac de remettre un groupe sur les rails, c'était six mois auparavant. Mac avait fait partie d'un des groupes punks des origines, en 1976, mais un de ceux qui avaient oublié d'entrer dans la légende. Ils avaient quelques fans en Italie, et dans la plupart des pays qui constituaient la Yougoslavie l'époque, mais guère plus.
Nouvelle New rose.
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Cet hiver-là, nous avions tous les six dormi par terre dans une chambre du minuscule appartement de la sœur de notre chanteuse à Highbury New Park, le ghetto nord. Emmitouflés comme des chrysalides dans nos sacs de couchage puants, on attendait le printemps pour pouvoir éclore comme des papillons.
Nouvelle Sic transit gloria mundi.
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LE 5 septembre à quinze heures, j’étais censé être à la Soho House, sur Greek Street, pour rencontrer le réalisateur Jon Powell. Jon s’intéressait à un script que j’avais écrit, Rough House, sur des sales affaires qui s’étaient déroulées dans les années 1970 à Soho. Sa dernière réalisation, Anxiety – un film d’horreur aux faux airs de téléréalité – était entrée dans le top 10 du box-office. Autant dire que j’étais impatient et nerveux pendant le trajet en métro de Kilburn à Piccadilly Circus : je voulais vraiment que tout se passe au mieux. Le souci, c’est qu’il fallait absolument que je me mette quelque chose dans le ventre rapidement, pour faire taire mes gargouillements et lutter contre mon hypoglycémie, laquelle était en train de me rendre encore plus nerveux et crispé. J’avais de la chance. Il me restait une heure à tuer avant le fameux rendez-vous, et le Ristorante Il Pollo, qui sert les meilleures lasagnes de tout Soho, était tout près de Greek Street, là où je devais justement rencontrer le réalisateur.
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Ce que vous tenez entre les mains n’est pas une anthologie de nouvelles noires qui se déroulent à Londres, mais plutôt une anthologie de récits qui sont Londres. Ce qui se passe au fil de ces pages parlerait à ceux qui, par le passé, ont révélé la psyché de la ville par les mots , les arts plastiques, la musique, le théâtre ou la magie. Ce n’est pas tant que Londres a été la ville de William Blake, Charles Dickens, Samuel Pepys, Daniel Dafoe, Oscar Wilde, George Orwell , Dylan Thomas, Francis Bacon, Joe Strummer, Johnny Rotten ou du Dr. Johnson. Non, le fait est qu’elle l’est encore aujourd’hui.

Cathi Unsworth, Crime et establishment, p. 9
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