Lecture jeune, n°126 - Nous voici une nouvelle fois entraînés dans un parcours stimulant, à la découverte d’un sujet qui séduira les philosophes amateurs : la beauté. Fabienne Brugère offre une réflexion sur les idées et les questions qui nous concernent à titre personnel, ainsi que sur notre façon de regarder et de juger le monde. Si la quête de la beauté est éternelle, nous ne connaissons pas les raisons de nos goûts, ni les critères qui décident de la beauté ou de la laideur d’un objet, d’une personne… Liés à ce concept philosophique fondamental depuis le début de notre existence, nous ne pourrions vivre sans l’expérience du beau qui « suscite l’imagination, les rêveries, les libres associations mentales et nous fait oublier, pour un moment en tout cas, la grisaille du quotidien ». Et sans la diversité, pas de beauté possible : cette prise de conscience permet de comprendre que le beau est une expérience individuelle qui nous aide à évoluer.
Le choix judicieux des citations ainsi que les illustrations minimalistes de Blexbolex prolongent le raisonnement. Ce livre de la collection « Chouette penser ! » amène le lecteur à s’interroger sur les idées reçues et la manière dont il les intègre, le tout sur le mode de la conversation, plutôt que celui de la dissertation.
Ilaria Conni
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Un déjeuner-philo avec Cécile Daumas, journaliste et Fabienne Brugère, philosophe, autour de son récent ouvrage « le peuple des femmes. Un tour du monde féministe (co-écrit avec Guillaume le Blanc) » (Flammarion, 2022).
En association avec la Médiathèque de Monaco, la rencontre est présentée par Lauren Bastide, journaliste et essayiste.
L'auteure sera disponible pour une séance de signatures à l'issue de la présentation de son ouvrage.
//
Ce livre est une enquête sur les pratiques et les voix des femmes dans le monde. Nourri d'entretiens avec des activistes, des artistes, des femmes engagées et des hommes concernés, de synthèses originales sur les grands problèmes qui se posent aux femmes aujourd'hui, il constitue un vade-mecum des pratiques féministes contemporaines.
Le peuple des femmes manifeste une nouvelle exigence de justice qui est désormais la norme, la justice de genre : femmes, hommes, hétéros, homos, trans, tous sont concernés. Non seulement le peuple n'est plus le monopole des hommes, mais la justice sociale qui le sous-tendait et qui s'organisait selon la redistribution des richesses ne peut plus occulter de nouvelles redistributions. le peuple des femmes n'est donc pas le symétrique du peuple des hommes. Il affirme qu'à la racine de tout monde commun se tient l'enjeu central d'égalité. Mais, par-delà la justice et l'égalité, c'est à une lutte pour le pouvoir que nous assistons. Ce pouvoir préempté par les hommes leur est désormais disputé par les femmes. Renouvelées par les pays du Sud, portées par la puissance des femmes, les formes d'organisation sociale évoluent. Écoféminisme, féminisme du care, féminisme queer : le peuple des femmes, transnational et inclusif, s'affirme comme antidote aux nationalismes virilistes.
+ Lire la suite