Haïku mon nounours
(EDITIONS L'iroli 2010)
Un superbe album jeunesse illustré par
Chiaki Miyamoto, écrit par
Gilles Brulet
Tendre, drôle, émouvant, attendrissant, magique, féerique, … craquant pour tout dire !
J'aurais beau multiplier les adjectifs, je ne pourrai jamais je crois transmettre l'enchantement opéré par ce magnifique livre.
Et comment en parler, comment communiquer le plaisir toujours renouvelé lecture après lecture ? Comment décrire la grâce de ces illustrations comment dire ? craquantes ! Me voilà déjà à court de mots…
C'est qu'il faudrait tout citer des textes délicieux de
Gilles Brulet, ces haïkus comme des bulles si légères d'une enfance retrouvée, de cet esprit d'enfance qui se cache au fin fond de nos têtes d'adultes trop sages et trop ternes… Je suis dans l'impossibilité de choisir, le haïku exemplaire, le haïku percutant, le phare de ces 20 pages aériennes. Mais y en a-t-il bien 20 ? J'ai dû m'y reprendre pour compter. « Même pas capable de compter jusqu'à 20 ! » vous moquerez-vous…
Mais allez-y ! Essayez un peu pour voir ! Moi, le temps que je passe à lire chacun des petits bijoux-haïkoux de
Gilles Brulet, à contempler chaque calligraphie de la version japonaise et à rêver sur les pastels et les courbes toutes douces des dessins de
Chiaki Miyamoto, me fait perdre le fil de mon comptage. Et puis quand on aime, on a toujours 20 pages (euh… piges) et là on peut même rajeunir jusqu'à 10 ans ? 5 ans ?... puisque c'est un album-Jeunesse, le premier de Liroli (c'est quand le prochain ?)
Alors, je me fie au hasard pour citer :
quand je serre mon nounours
dans mes bras
je sens son coeur qui bat*
… divin ! (* et quelle fieffée menteuse je fais. Je l'avais enregistré tout de suite comme mon préféré celui-là)
J'aimerais avoir suffisamment de compétences dans le domaine de l'art pour pouvoir saluer comme il convient la beauté des illustrations. Mais tant pis pour mes lacunes, je me contente d'admirer les teintes toutes douces, couleurs symbolisant pour moi cet univers un peu onirique de l'enfance. J'aime beaucoup ces échappées du dessin hors page, hors cadre... prolongements vers un imaginaire de petit lecteur ou de petite lectrice, vers une souvenance pour les petites lectrices de plus de soixante ans
La réalisation du livre est impeccable : la marque des Éditions L'iroli, assurément. le format est agréable, juste à la mesure des menottes qui pourront feuilleter l'album encore et encore. Et, pour ma part, j'aime beaucoup le choix du papier mat. D'ailleurs une pensée malicieuse me vient : et si les petits bouts de chou inspirés y rajoutaient leur propre production, leurs propres secrets de nounours ? le feutre ou le crayon glissent bien sur un tel papier. Avis aux amateurs ! Cela empêchera peut-être une petite fille que je connais de barbouiller l'écran plasma de la télé de Mamie…
Mais a-t-on le droit de brouiller un tel chef-d'oeuvre ? Bah ! Beaucoup de lecteurs annotent bien les livres qu'ils lisent.
Alors, chère éditrice, pour me faire pardonner mes idées iconoclastes, je suggère qu'on achète «
haïku, mon nounours » en double exemplaire. C'est pas une bonne idée marketing, ça ?
Monique Mérabet (10/10/10)**
** Ce sont mes notes auteur/illustratrice/éditrice, sur 10 évidemment. Et c'est aussi la date d'aujourd'hui… Quelle merveilleuse coïncidence !