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EAN : 9782370552259
513 pages
Le Tripode (09/04/2020)
3.9/5   108 notes
Résumé :
Anton et Maxine forment un couple sans histoires, doucement consumé par la routine. Une nuit, en rentrant d'un dîner, ils découvrent par hasard une lovebot, poupée sexuelle animée et douée d'intelligence artificielle, abandonnée aux ordures. L'irruption dans leurs vies de ce corps, programmé pour le plaisir mais martyrisé dans sa chair synthétique, va bien vite bousculer leur intimité. Mais tandis que la créature retrouve peu à peu vie et révèle des fragments de son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Olivier Bruneau c'était d'abord une découverte avec Dirty Sexy Valley, une sorte de nanar porno aux airs de films d'horreurs de série B, l'humour en plus. Désormais c'est une confirmation avec son second roman Esther.

Olivier Bruneau nous dépeint un futur assez angoissant ou excitant, cela dépend de quel côté on se place. Les robots sont omniprésents dans la société, qu'ils soient d'apparence grossière comme ceux qui aident à faire les tâches quotidiennes (cuisine, ménage...) ou bien plus complexe, à s'y méprendre avec un être humain comme les lovebots. Robots synthétiques, à la peau douce comme celle d'une femme, faits de chair, qui peuvent saigner, ressentir des émotions, interagir avec leurs maîtres. Les lovebots ont la particularité d'avoir été crées pour satisfaire les moindres désirs des humains (les organiques). Rassurez-vous mesdames, il existe également des lovebots hommes. Les lovebots réalisent vos moindres désirs, et mieux encore anticipent ces derniers, apprennent à connaître ce qui vous plaît pour vous amener au septième ciel. Comme qui dirait des sex toys intelligents.

Anton et Maxine, un couple qui a la quarantaine, un ado de 17 ans à la maison, s'enlise dans la routine, cela fait longtemps qu'il n'y a plus de désir entre eux. Une nuit, en rentrant d'un dîner, ils trouvent dans une ruelle parmi les ordures un robot, une lovebot nue, dans un sale état. Désemparés, ils décident de le laisser là et de rentrer chez eux, mais c'était sans compter sur Anton qui ira la récupérer un peu plus tard dans la nuit. L'irruption de ce robot dans leur vie va radicalement changer les choses. En réveillant Esther, ils ouvrent en quelques sortes la boîte de Pandore...

Ce qui m'a plu dans ce roman, assez dense de par son contenu et ses réflexions, c'est qu'Olivier Bruneau ne survole pas les choses, il crée un futur plausible avec de nombreuses descriptions. Les voitures autonomes qui n'ont plus besoin de conducteurs organiques, la Générale, société dans laquelle travaille Anton, sorte d'hydre incontournable, qui remplace l'Etat et regroupe des domaines comme la santé, la sécurité, l'assurance, la justice, l'épargne ou encore l'emploi. Une sorte d'entreprise froide et déshumanisée où le nombres de ventes et le profit sont au centre de tout.

L'auteur a une écriture habile et limpide et sait nous happer dans cette histoire maîtrisée du début à la fin. le point de départ est plutôt banal, la recherche du plaisir et de la jouissance de la race humaine mais évolue rapidement vers des réflexions plus profonde sur l'intelligence artificielle, le rapport organiques/synthétiques, le lien entre la créature et le créateur.

Entre le thriller et la science-fiction, cette uchronie sans fausse note reprend les points forts de l'auteur à savoir l'humour, des scènes torrides et des personnages attachants. Un grand bravo !
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Voilà un livre qui sort complètement de l'ordinaire mais qui est pour moi une petite pépite !

Dans cette histoire les humains achètent des robots dotés d'intelligences artificielles, pour différents usages, que ce soit pour faire le ménage, la cuisine, le jardinage, pour tenir compagnie mais aussi et surtout, pour le sexe. Nous allons suivre un couple qui va découvrir par hasard dans une poubelle, une lovebot, un robot sexuel dernière génération. Elle est inanimée et dans un état lamentable avec des coupures et des plaies sur tout le corps, ce qui indique que cette lovebot a été maltraité. Ce couple va décider de la garder et de découvrir ce qui a bien pu lui arriver, mais ils ne sont pas les seuls à vouloir connaître la vérité sur Esther ...

Ce livre a été une vraie révélation ! Tout d'abord pour la richesse des sujets abordés. Nous allons parler bien sûr de l'importance des robots dans ce monde. Peuvent-ils se retourner contre nous ? Prendre totalement la place des humains ?
Mais nous abordons également les problèmes liés au manque de sexualité dans le couple, le manque d'importance des femmes qui peuvent être remplacées par des lovebots, la misogynie des hommes et l'injustice que peuvent subir ces robots qui finalement sont parfois plus humains que nous.

Ce roman ce dévore littéralement !
Esther, cette lovebot meurtrie par son précédent propriétaire m'a profondément touché et ému par toute l'humanité qui émane d'elle, malgré son statut de robot. Une histoire très bien construite avec des chapitres plutôt courts et des événements toujours placés au bon moment. Même si ça ne m'a pas dérangé, il y a beaucoup de scènes de sexe très explicites et des scènes de maltraitances abominables qui ont été dures parfois à encaisser.

Ce livre peut déranger mais éveil aussi les consciences sur la vulgarisation de la sexualité et la misogynie des hommes qui peut être dévastatrice.
L'importance de la femme et son droit à la justice est mis en avant à la fin de cette histoire et donne un souffle d'espoir ! Beaucoup de messages forts ont été transmis dans cette lecture, alors merci Olivier !
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Ce roman d'anticipation se base sur des questions déjà bien connues des amateurs de romans de science-fiction. La place des robots dans notre société, leur autonomie, peuvent-ils se retourner contre leurs créateurs ? Un robot peut-il ressentir des émotions? Sous prétexte qu'il n'est pas humain, peut-il servir de défouloir ? Ces questions se retrouvent en littérature, on pensera évidemment au fameux cycle des robots d'Isaac Asimov mais aussi au cinéma par exemple dans le film I, Robot. L'auteur se place donc ici sur un sujet déjà bien connu et il faut alors éviter le piège qui consiste à donner au lecteur une impression de déjà lu / vu.

Il faut d'emblée dire qu'Olivier Bruneau s'en sort vraiment bien sur ce plan. Evidemment que ce roman ne viendra pas surprendre les amateurs du genre mais il est parfaitement maitrisé, agréable à lire et, au-delà des questions habituelles, d'autres sujets moins courants émergent au fil du récit. C'est notamment le sujet du couple et de son évolution qui se retrouve rapidement au centre du roman. La routine qui s'installe, les liens avec la famille proche, un ado un peu en crise, une vie sexuelle qui va battre un peu de l'aile... Des situations de la vie de tous les jours qui sont parfaitement mises en lumière par l'auteur.

Les protagonistes sont bien décrits et l'ensemble est parfaitement crédible. C'est la même chose pour un certain nombre de situations relevant de la science-fiction, ce n'est jamais complètement loufoque et c'est donc un livre qui pourra brasser large en intéressant des lecteurs pas forcément initiés à la littérature de genre.

Bien évidemment, la vie des deux protagonistes principaux va être bouleversée par un évènement perturbateur qui correspond ici à l'arrivée d'une lovebot (un robot fait pour être utilisé dans le cadre d'activités sexuelles). Cette lovebot a un passé plutôt trouble et développe très vite des facultés hors du commun. A ce titre, elle va être activement recherchée par l'entreprise ayant créé ces robots (entreprise et dirigeant qui rappelleront sans doute certaines sociétés, encore une fois c'est bien vu !). Avec cette trame narrative, on oscille donc entre le roman de science-fiction, le roman policier, le roman d'action mais aussi le roman engagé par moment.

Forcément, vu l'utilité prévue pour certains robots, on s'attend à ce que plusieurs passages tournent autour du sexe. C'est toujours assez dangereux car c'est un thème délicat à manier dans la mesure où l'on peut rapidement tomber dans l'excès ce qui pourrait rendre la lecture laborieuse. Pas du tout ici, l'auteur n'en fait jamais trop, c'est bien intégré dans la trame narrative du récit, ce n'est jamais trop grossier. L'équilibre est bien trouvé et cela mérite d'être signalé car c'est loin d'être évident.

On notera également quelques éléments appelant réflexion en montrant ce que pourrait devenir notre société, je pense notamment au travail dans les call-center et à cette entreprise tentaculaire... C'est vraiment bien vu et un peu glaçant évidemment bien que le style du roman ne soit jamais oppressant, c'est plutôt tourné en dérision.

L'ensemble tient donc vraiment la route, c'est rythmé, ça fait réfléchir, c'est très agréable à lire, bref c'est une belle surprise. Les éditions du Tripode m'ont habitué à ce genre de roman sortant de l'ordinaire et c'est encore une réussite. Alors, certes les thèmes abordés ne sont pas nouveau loin de là, il y a sûrement des passages un peu faciles dans le récit mais globalement ça m'a bien plu et c'est un roman que je recommande aux amateurs du genre ou bien aux néophytes car tout le monde peut y trouver son compte.
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J'ai découvert Esther d'Olivier Bruneau au détour d'un rayon de la géniale librairie Cheminant à Vannes, publié aux éditions le Tripode dans la collection Météores. Je ne connaissais pas cet auteur, je n'avais jamais vu de livre de cette maison d'édition, et je me suis spontanément laissé tenter par cette lecture imprévue. Je devrais faire ça plus souvent, car ce fut une bonne lecture.

Dans un monde où les robots – aussi appelés les « synthétiques » - se multiplient, Anton et Maxine sont un couple somme toute très normal vivant avec leur fils adolescent Paul. Au retour d'une soirée, dans une rue mal famée, ils vont faire la connaissance de celle qui a donné son nom au roman, Esther. Esther est une Lovebot, autrement dit une « synthétique » de dernière génération extrêmement réaliste conçue pour avoir des relations sexuelles. Au fur et à mesure, Esther va se faire une place dans leur couple et leur attirer pas mal d'ennuis.

La sexualité est au centre d'une bonne première moitié du roman, ça peut éventuellement choquer même s'il faut reconnaitre que les scènes sont plutôt bien écrites (alors que dans d'autres romans cela peut être très gênant selon les mots choisis). L'auteur dépeint une société où le sexe est omniprésent jusqu'au point où les Lovebots ont été inventés pour assouvir les besoins de certain(e)s. Et pour cela nos trois protagonistes Anton, Maxine et Paul sont utilisés afin d'aborder le sujet chez l'homme, la femme et les ados. J'ai trouvé intéressant de pousser à l'extrême notre société déjà hypersexualisée et de voir le comportement de différents personnages face à ça.

L'enquête commence à se mettre en place doucement et prend son envol au cours de la seconde moitié du livre. L'intrigue est bien ficelée mais reste malgré tout assez prévisible. L'important n'est pas de savoir ce qui s'est passé mais plutôt pourquoi cela s'est déroulé ainsi. En effet, l'enquête donne lieu à des interrogations intéressantes sur la place du robot dans la société, sur l'écart entre une « organique » (une humaine donc) et une « synthétique » (un robot), sur ce qu'est l'âme humaine, etc. Je me doute que de nombreux autres livres traitent de ces sujets-là d'une façon bien plus rigoureuse qu'ici, mais j'ai tout de même trouvé le sujet bien amené dans l'histoire.

Le roman se déroule à une époque indéterminée et dans un lieu inconnu, ce qui freine l'identification et retire un peu de réalisme à l'histoire. Toutefois, quelques indices sont donnés à la fin de l'histoire sur le lieu. Les personnages principaux, Anton et Maxine, ne brillent pas par une personnalité très développée. Mais la situation dans laquelle ils sont embarqués et leur attachement à Esther les rendent agréables. Les chapitres consacrés à des personnages secondaires tels qu'Alice la flic ou Franck Yalda, mégalomane caricature d'un Elon Musk, dynamisent l'histoire et apportent d'autres points de vue. Enfin, Esther, on se pose des questions sur toi pendant les 404 pages de ton histoire… Qui es-tu ? Souffres-tu ? Que t'est-il arrivé ? Deviens-tu humaine ? Les arguments des différents camps se mélangent dans ma tête et je ne sais que penser de toi à l'issue de ma lecture !

J'ai passé un agréable moment à la lecture de ce roman, ce fut pour moi une bonne surprise et je vous encourage à le découvrir. Malgré quelques scènes au vocabulaire assez cru, l'écriture est fluide, dynamique, sans fioritures. Nul doute que ce genre de situation se profile dans les prochaines décennies… Si je devais faire une comparaison, je dirais que le roman d'Olivier Bruneau m'a fait penser à ceux de John Marrs, que ce soit Les Passagers qui porte sur l'intelligence artificielle des voitures autonomes, ou Âmes soeurs qui parle du test infaillible pour rencontrer sa/son partenaire. Ou, comme c'est indiqué sur la 4e de couverture, un bon épisode de Black Mirror.
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L'intelligence artificielle prend de plus en plus d'ampleur dans notre société. C'est par ce roman que Olivier Bruneau démontre aussi que la technologie s'incère aussi dans l'intimité des personnes.

L'auteur aborde le sujet concernant les relations sexuelles entre les robots et les humains mais aussi sur que l'humanité est prête à faire sur la création cybernétique.

C'est donc que nous faisons la connaissance de Anton et Maxine, un couple dont la routine a pris le dessus et où le désir amoureux semble être rompus. Mais la découverte d'une lovebot qui se prénomme Esther et qui possède un passé trouble risque de changer leurs rapport intime.

On pourrais classer ce roman dans la catégorie érotisme bien qu'il contient des scènes qui s'y prête tant les scènes de sexes sont bien décrites. L'auteur veux plutôt démontrer que les humains deviennent dépendants des machines. Il est vrai que Esther la lovebot s'adapte à son environnement et se confond parfaitement avec les humains.

L'auteur apporte aussi des moments de réflexions sur un futur qui ne semble pas différent de la réalité future.

Dans son contenu, j'ai trouvé le couple Anton et Maxine assez attachant. Leur fils Paul que j'ai trouvé par contre assez énervant, loupant une certaines occasions avec sa camarade de classe risque de se bruler les ailes. Mais au fil des pages on ressent plus d'affection pour Esther la lovebot qui dégage un certain charisme.

L'auteur aborde un autre sujet pour démontrer jusqu'où l'humain peut il aller pour manier l'intelligence artificielle si bien que cette dernière pourrait se retourner contre l'humain.

J'ai trouvé l'histoire bien rythmée où même certains passages font sourires alors que le sujet reste assez sérieux. J'ai aussi bien aimé ce mélange qui donne un peu un avant gout cyberpunk.
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critiques presse (1)
LeMonde
31 juillet 2020
L'écrivain Olivier Bruneau tisse une convaincante fiction du couple moderne entre banalité, frustration et sexe accessoirisé.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
J’ai l’impression que ma conscience est en train de se déchirer. Je sais bien qu’elle reste un objet et que, légalement en tout cas, il n’y a pas de mal à lui faire du mal.
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— Je suis désolée si je t’ai blessé Claude, mais ce que tu fais, les réponses que tu donnes aux questions, tu vas bien les chercher quelque part non ? Sur un genre de réseau global, ou dans toutes les informations que tu as déjà enregistrées au quotidien ?
— Est-ce vraiment différent de ce que font les êtres humains ? Vous comportez-vous de façon parfaitement libre et neuve en permanence, ou vos comportements sont-ils conditionnés par votre propre expérience de l'existence ?
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Formidable roman d'anticipation qui aborde la question de la relation Homme/robot, la sexualité, les relations de couple, la confiance,... On suit les personnages avec grand intérêt sur ces 500 pages de lecture. Très bonne lecture d'été !
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Je vais t'expliquer un truc. Tous les robots intelligents aspirent à égaler puis dépasser l'être humain. T'es pas différente des autres, c'est juste dans vos gènes ! Et tu pourrais avoir raison de te croire supérieure à nous, parce que nos capacités intellectuelles baissent chaque seconde, nos corps dépérissent jusqu'à ce qu'on crève, alors que pour vous plus le temps passe, plus vos capacités s'améliorent, et en théorie ça s'arrête jamais. En théorie, parce qu'on pourra pas trouver éternellement des matériaux pour alimenter le progrès. Tout ça va bientôt ralentir, et avant que t'aies le temps de t'en rendre compte, ça s'arrêtera, purement et simplement.
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La fille n'était plus un vulgaire robot, elle était devenue... autre chose.
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