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Critique de apcalipticart


Le tripode nous gratifie avec cette publication d'un livre d'une grande maturité. L'auteur semble en connaître un rayon dans le domaine des robots et axe son intrigue autour de la problématique de la singularité. Pour rappel, la singularité c'est le moment ou la machine ne dépendra plus seulement de ses algorithmes et s'émancipera de l'homme. Une attente autant fantasmée que redoutée. Imaginez une flopée de robots qui prennent conscience d'un coup qu'ils sont les esclaves de notre espèce alors que physiquement ils peuvent nous terrasser en un coup de Moulinex bien placé.

Ce roman s'ancre dans l'imaginaire robotique mais articule toute son intrigue dans le monde actuel. A la bonne heure, encore un roman dystopique sur les robots etc. Et ben non très cher freluquet avide de sensations fortes, le roman est un bijoux mécanique, crénelé de rouages tous biens sertis de vis chromées, impeccables. le roman ne souffre d'aucune imperfection, à l'image de son héroïne Esther. Bijou de femme fantasme créé par un mégalomaniaque de la robotique afin de les proposer pour « tenir compagnie », vous vous en doutez, ça ne va pas se passer exactement comme une bonne ligne de binaire bien ciselée.

A travers ce roman et la couche de SF, l'auteur met en avant des sujets de société futurs et soulève des problématiques, qui, nous le savons déjà, resteront insolubles. le lecteur est clairement bousculé et sa zone de confort meurtrie. A travers son style froid, l'auteur décortique la lâcheté humaine ainsi que sa folie, mais aussi la routine éprouvée et les moments de flottements dans la vie d'un couple. Esther c'est le lubrifiant qui manque au rouage de ta routine.

Puis vient les scènes de sexe et là le roman brûle de talent. Chaque ligne est un effleurement de peau, un frisson organique. Des paragraphes entiers sont consacrés à l'acte sexuel et ils sont écrits avec aisance et aucun malaise n'en ressort. le style froid laisse place à une chaleur torride, le rapport au corps est intelligent et brillamment mis en scène, le désir brûlant et la justesse des mots font de ces scènes un atout majeur.
Olivier Bruneau offre un livre d'une intelligence bien huilée à la mécanique lubrifiée. La lecture est plus qu'agréable et on en aurait voulu encore plus surtout après ce final qui restera l'une de mes fins préférées cette année.

Avec beaucoup de talents et de réussite Esther se hisse dans le haut du panier pour moi. Sans hésitation, Bruneau continue l'oeuvre titanesque entreprise par Asimov sur les robots en la poussant encore plus loin. Merci.
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