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Critique de Alfaric


Face aux dessinateurs de mangas qui sortent 48 pages en 2 semaines et face aux dessinateurs de comics qui sortent 48 pages en 2 mois, il est difficile de fidéliser un public avec des dessinateurs de bandes dessinées qui font 48 pages en 2 ans… Donc de plus en plus d'éditeurs ont opté pour la formule gagnante de la collection thématique où interviennent plusieurs auteurs (les puristes crient à l'hérésie, mais il fallait bien trouver une solution pour ne pas dépérir encore davantage face à la concurrence). C'est dans cette optique que Glénat lance sa collection "La Sagesse des mythes", qui veut faire découvrir les textes fondateurs originels (des récits du Ier millénaire avant J.-C. conçu par et pour des gens du Ier millénaire avant J.-C., c'est casse gueule à retranscrire tel quel pour un public du XXIe siècle après J.-C.), avec l'ancien ministre de l'Education Nationale Luc Ferry au script (un repoussoir pour moi), Clotilde Bruneau au scénario (un aimant assurément), Didier Poli au storyboard (un aimant assurément lui aussi), et divers artistes pour assurer aux dessins et aux couleurs…


Les dessins de Mauro de Luca assisté aux couleurs d'Elvire de Cock sont très séduisants graphiquement. le récit est divisé en 3 parties : les travaux de Thésée accomplis lors de son voyage de l'Argolide à l'Attique, l'épisode avec le Minotaure (qui fait en tout et pour tout 17 pages), et l'épisode avec Hippolyte et Phèdre qui se finit par une scène choc. Mais au final l'ensemble est bof : on juxtapose tous les épisodes de l'histoire de Thésée (et même pas tous d'ailleurs, voir plus loin) sans transition et sans explication, donc il n'y a pas de véritable fond et c'est au lecteur de donner un sens à ce catalogue de mythes… Pire, pour raconter le mythe de Thésée, on donne des cases à des épisodes dispensables et on en enlève à des épisodes importants… Soupir

J'aurais pu passer outre, je n'avais pas lu les appendices de Luc Ferry qui sont d'une effarante médiocrité : il est pire connaisseur de la mythologie que des sciences politiques, c'est dire !!! S'il est représentatif des intellectuels franco-français, c'est tout bonnement terrifiant… Et c'est tellement n'importe quoi et je suis tellement remonté, que je ne sais même pas par où commencer…


Si on veut chercher la sagesse de ce mythe, il serait dans la double nature de Thésée, mi homme qui cherche à améliorer le sort de ses semblables, mi dieu qui n'a rien à carrer de ses semblables et qui comme n'importe quel crevard ne cherche n'a assouvir ses désirs… Mais comme c'est grâce à son ascendance divine qu'il peut accomplir ses exploits pour le bien de l'humanité, il est constamment partagé entre l'ombre et la lumière : d'un bien peut sortir un mal, et d'un mal peut sortir un bien… Comme pour Gilgamesh qui devint Melkart chez les Phéniciens, puis Héraclès chez les Doriens avant de devenir Thésée chez les Ioniens… Mais pour voir cela, il faut avoir fait un minimum de mythologie comparée : être une quiche totale en comparaison des mythes et se poser en spécialiste des mythes, c'est avoir un boulard digne de la mythologie !
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