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L'icône du dimanche soir.
Je ne connaissais pas son nom mais la photo sur le bandeau du livre où elle apparait portant avec élégance un fume-cigarette m'a ramené à l'adolescence et à quelques souvenirs clandestins. Laura Antonelli a joué dans pas mal de comédies érotiques italiennes des années 70 visionnées en cachette, boutonneux clandestin en pyjama qui grattait, qui était à l'affut des rediffusions sur M6 à des heures interdites. Avant la 3D, il y avait le trou de la serrure.
Laura Antonelli n'était pas la plus grande actrice de tous les temps mais ce n'est pas pour rien que Visconti disait qu'elle était « la plus belle femme du monde ». Au-delà de ses formes généreuses et du fait qu'elle n'était pas avare de ses charmes, elle n'était pas d'une beauté irréelle, bien loin des héroïnes de Fellini et incarnait plutôt le fantasme de la voisine d'à côté. Femme au foyer incandescent. Elle avait le regard triste de Romy Schneider, même quand elle souriait et le corps de Claudia Cardinale. Un Centaure irrésistible.
Je me rappelais de Malizia, des mariés de l'An II, de Ma femme est un violon ou les derniers monstres de Dino Risi. Elle tourna quand même pour Visconti, Comencini, Rappeneau, Chabrol (« Docteur Popaul ») et Ettore Scola. Pas des cuistots de navets.
Derrière l'actrice et le Sex-symbol, Philippe Brunel nous raconte ici avec élégance et respect la déchéance d'une femme dans une enquête presque journalistique.
Un producteur contacte le narrateur pour qu'il retrouve cette actrice qui vit recluse et obèse, abandonnée de presque tous, dans un appartement de Rome.
Son investigation dans le passé lui fait rencontrer d'anciens amis, de vieux amants, quelques anecdotes et beaucoup de souvenirs de celle qui fut aussi la compagne durant plusieurs années de Jean Paul Belmondo, désigné dans le récit comme l'acteur français sans jamais le nommer.
Bien loin de l'image diaphane de la pellicule, l'auteur raconte les déboires judiciaires de l'actrice arrêtée pour usage de drogue, une opération de chirurgie esthétique ratée qui la défigura et ses amours volatiles. Elle n'était pas fidèle, pas même à elle-même. Une descente aux enfers sans escale et sans ticket pour le retour.
Au poison de la renommée succéda le cloître de l'oubli. Ce destin tragique n'est pas sans rappeler celui d'autres actrices abandonnées par le temps et leurs admirateurs : Anita Ekberg à la vita pas si dolce, Hedy Lamarr dont les trait inspirèrent ceux de Blanche Neige et pas mal d'hommes aussi, Maria Schneider dont le dernier tango fut aussi une dernière danse. La solitude des monstres sacrés.
Le récit est bouleversant, très bien écrit, mais j'aurai aimé que l'auteur raconte davantage son époque de gloire, l'insouciance de ses jeunes années et des tournages de ses films dans les années 60 et 70. Un peu de légèreté ne nuit jamais au propos. Comme ainsi évoquer Laura Antonelli sans aborder cette scène de Malizia où elle monte sur un petit escabeau dans une bibliothèque qui fit sa renommée en Italie ? Peut-être plus très tendance à l'époque actuelle.
C'est elle-même qui répondait à la fin de sa vie que « Laura Antonelli n'existe plus ». Philippe Brunel a le mérite de la sortir de l'ombre sans avoir percé tous ses mystères et exorcisé tous ses vieux démons.
Le livre nous offre aussi de belles balades nostalgiques dans Rome. La Vespa a Cinecittà.
Que sont devenues ses consoeurs Ursula Andress ou Edwige Fenech, autres égéries du dimanche soir ? Et les vertes années ?
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Dans les années 70, l'actrice italienne Laura Antonelli est l'objet des fantasmes de nombreux spectateurs. Sa beauté éblouit spectateur et réalisateurs et c'est ainsi qu'elle tourne aussi bien dans Les mariés de l'an II de Jean-Paul Rappeneau, que pour Luchino Visconti dans L'Innocent., pour ce qui restera sans doute le plus beau rôle de sa carrière.
Celle qui est décrire la plus belle femme du monde » pour Visconti, aura une belle visibilité en France notamment lorsqu'elle vivra plusieurs années de passion avec notre Bebel national .
Mais dans l'Italie puritaine et catholique sa personnalité et sa liberté vont lui couter cher et vont annoncer sa descente en enfer dans les années 80/90.

Entre consommations de drogue à outrance , détention pour trafic d'héroïne, chirurgie esthétique ratée, Laura Antonelli va devenir peu à peu un être abîmé par la viie qui ne se relèvera jamais jusqu'à sa mort dans le dénuement le plus complet survenu en 2015.

Laura a sombré peu à peu dans la dépression, la solitude et a essayé de se raccrocher à la foi dans les ultimes années de sa vie . le dernier livre à ce jour du journaliste Philippe Brunel vise une réparation posthume à une femme blessée par la vie et dont les failles auront contribué à sa perte

Hommage respectueux et sensible, Laura Antonelli n'existe plus est une belle ballade aux accents modianesques assumé : On y voit un journaliste ( le double de Philippe Brunel) , répondre à une commande d'un producteur qui a un projet à proposer à l'actrice Sous la canicule romaine pendant un été des années 2010, voilà donc notre héros parti pour retrouver les témoins et la trace de cette star qui se sera brulé les ailes à force d'avoir cotoyé le soleil d'un peu trop près .

Tous donnent alors leur vision et leur version d'une étoile au destin brisé que Philippe Brunel fait revivre avec beaucoup d' émotion et une certaine grace. .


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Mais qu'est-il arrivé à Baby Jane ? On aurait pu intituler ce roman « mais qu'est-il arrivé à Laura Antonelli » ? Laura Antonelli, une actrice italienne dont mon père vantait les talents. « Ça dépend où tu places ses talents » répliquait ma mère, en levant les yeux au ciel. Quand je fus plus grande, elle m'expliqua pourquoi papa en pinçait pour la vedette de Malizia. C'est parce qu'elle avait une sensualité rassurante. Luchino Visconti l'a très bien résumé : « elle incarnait quelque chose de plus rare, la femme du peuple, accessible et désirable, à la beauté embarrassante qui vous remuait les sangs » » avec « son visage d'ange sur un corps de pécheresse ». Laura Antonelli était si différente d'Anita Ekberg (« splendeur sculpturale, déesse païenne phosphorescente »), de Monica Vitti (« Et ses pâleurs diaphanes, toujours insatisfaite ») ou de Silvana Mangano (« diva lointaine, au sourire ennuyé »). Laura Antonelli ne s'est pas protégée de la vieillesse et du désir des hommes en épousant un producteur, comme l'avait fait Sophia Loren.
Non, elle s'est jetée dans l'arène. Reine des nuits romaines, elle a brûlé la pellicule sans se figurer qu'un jour, la société lui reprocherait ses nudités insouciantes. Traînée devant les tribunaux pour son addiction et une opération de chirurgie esthétique qui tourne mal, elle se fera dépouillée de son argent et de « cette parcelle de gloire dont Pasolini disait qu'elle est l'autre face de la persécution ».
Philippe Brunel ne commet pas de faux pas. Sa description de Rome est juste et sensible. Sa quête éperdue d'une dernière interview avec l'actrice est émouvante, empreinte d'une douce nostalgie.
Un roman sans prétention mais bourré de charme.
Inutile de préciser que mon papa me l'a emprunté.
Bilan : 🌹🌹
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Laura Antonelli est un nom qui ne parle sans doute pas beaucoup aux moins de 40 ans. Une actrice italienne qui eut ses moments de gloire durant "les années de plomb" dans des petits films sexy où la belle ne rechignait pas à montrer ses atours. Certes, elle a tourné aussi avec quelques uns des plus grands réalisateurs transalpins, comme Risi, Comencini, Visconti, Zampa, Bolognini et Scola mais, hélas pour elle, dans des films qui ne font pas partie de leurs meilleurs. le mystère Antonelli vient de ses 20 dernières années, vécues dans la réclusion d'un petit appartement, avec cette réponse à un journaliste qui la harcelait : "Laura Antonelli n'existe plus." Ancien journaliste sportif, Philippe Brunel a notamment écrit sur une autre icône italienne, Marco Pantani, qui a fini déchu, lui aussi, mais à un âge bien moins avancé. Plus grande a été la gloire, plus dure sera la chute, le roman-enquête de Brunel est comme une pavane à une star défunte, un ouvrage quasi modianesque, à la recherche de la vérité, si tant est qu'il n'en existe qu'une, pour une personnalité des plus complexes. L'auteur assemble les pièces du puzzle, rencontre ceux qui l'ont bien connue, évoque les drames qui ont marqué son existence : la rupture avec l'amour de sa vie, Jean-Paul Belmondo, l'acharnement de la justice après son arrestation pour détention de cocaïne, l'opération de chirurgie esthétique qui a mutilé à jamais son beau visage ... Philippe Brunel raconte ce qu'il sait et ce que les autres ont dit d'elles, de sa splendeur et de son délabrement. Il demeurera pour toujours des zones opaques et une interrogation sur qui était vraiment Laura Antonelli. Reste, après avoir lu cette vraie fausse biographie fragmentée et mélancolique, à la revoir dans L'innocent de Luchino Visconti, pour se rappeler combien sa beauté et son talent étincelaient.
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A la fois récit, biographie partielle et état des lieux du cinéma, LAURA ANTONELLI N'EXISTE PLUS suit un narrateur parti à Rome pour retrouver Laura Antonelli. Celle qui fut, un temps, considérée comme la plus belle femme du monde. Elle est apparue dans « Sans mobile apparent » ou « Les mariés de l'an 2 » avant de devenir le fantasme ultime des Italiens avec la sexy comédie « Malizia ». Durant les seventies, au sommet de sa gloire, elle tourne avec tous les grands cinéastes italiens et empoche des cachets incroyables. Mais, fin des années '70, à l'approche de la quarantaine, la reconversion s'impose et l'icone érotique, après trois ans d'absence des écrans, devient une spécialiste de la comédie. le basculement survient en 1991. D'un côté elle accepte de jouer, à 50 ans, dans la suite de « Malizia ». de l'autre elle est arrêtée et assignée à résidence pour détention de cocaïne. le sort s'acharne : pour masque ses rides elle subit une opération de chirurgie esthétique mais la réaction aux produits la défigure. Elle finira sa vie (jusqu'à son décès en 2015, à 73 ans) recluse et ruinée, ne trouvant de réconfort que dans la religion. Celle qui fut la bombe sexuelle italienne ultime durant une quinzaine d'années n'existe plus…
Le livre, entre roman et enquête, retrace la carrière et la vie de l'actrice, ses démêlées avec la justice, son opération ratée, ses nombreux partenaires (dont un « acteur français » non cité mais qui n'est autre que Bébel). LAURA ANTONELLI N'EXISTE PLUS dresse, en filigrane, un état des lieux du cinéma italien : avec la décadence d'une de ses stars, c'est tout le Septième Art qui meurt un peu. Formidable dans les années '70, tentant de se renouveler dans les eighties, fatigué dans les 90 et agonisant par la suite, le parallèle entre l'actrice et le cinéma italien populaire semble évident.
Le tout constitue donc un portrait touchant et désabusé d'une ex-icone oubliée par un écrivain / journaliste / investigateur perdu dans une Rome brûlée de soleil au début du XXIème siècle. Surtout spécialisé dans les « livres vérités » sur le cyclisme, Philippe Brunel propose ici une belle balade dans le monde du cinéma. La fiction et les faits avérés se mélangent mais qu'importe, l'auteur ne cherche pas à produire une biographie 100% fidèle mais plutôt un témoignage sur une époque et un pays où la sensualité latine et le puritanisme catholique s'affrontent depuis des siècles. A découvrir.

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Une déambulation mélancolique, une promenade nostalgique aussi bien dans la ville de Rome brûlée par un soleil de plomb, que dans le cinéma italien des années 60/70 ou dans la vie chaotique de Laura Antonelli remise sous les feux des projecteurs pour cet ouvrage qui, sans être une biographie académique, égrène pourtant l'histoire de cette comédienne au destin tragique et finalement pitoyablement triste.
De pin-up à star maudite, à l'instar d'une Monroe qui aurait vieilli ou d'une Bardot qui n'aurait pas quitté les plateaux volontairement, l'auteur retrace sa carrière par touches intimistes alors qu'il cherche à rencontrer celle qui n'a plus rien de l'aura qui a fait Antonelli, sa beauté, sa silhouette, son amour pour celui qui est décrit comme l'acteur français pour ne pas le nommer (jpb).
Une détresse, une tristesse, la chute vertigineuse d'une carrière grimpée au sommet transalpins un peu par hasard.
Un autre sunset boulevard.
J'ai lu ce livre, comme s'il m'était raconté par la voix de Yves Simon, avec, en arrière plan, sa chanson
Nous nous sommes tant aimés dans les années 70
On allait voir les films italiens...
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Philippe Brunel, ancien journaliste à l'Equipe, qui a notamment couvert pendant de nombreuses années le Tour de France et qui a consacré un livre aux cycliste Marco Pantani décédé dans les conditions tragiques, s'est intéressé à une figure un peu oubliée du cinéma italien : l'actrice Laura Antonelli. Une actrice qui a connu son heure de gloire dans les années 70, dans des films érotiques mais également des productions prestigieuses aux côtés de grands réalisateurs italiens comme Dino Risi, Luchino Visconti, Ettore Scola ou français comme Jean-Paul Rappeneau (Les Mariés de l'an II), Philippe Labro ou Claude Chabrol. Une actrice qui, une fois passée de mode, délaissée par le monde du cinéma, a sombré peu à peu dans dans l'oubli, dans l'alcool et la drogue, pour finir par vivre recluse dans un petit appartement de Rome, en proie à de sérieux problèmes psychologiques.

Le narrateur, mandaté par un producteur, a pour mission de retrouver l'actrice et de la convaincre d'accepter un dernier rôle. le voilà parti sur les traces de la belle italienne, interrogeant des personnes qui l'on connue, où remontant le temps pour découvrir le passé de cette femme qui est arrivé un peu par hasard dans le cinéma – elle se destinait à une carrière de professeur d'éducation physique – et qui après avoir connu les fastes et les paillettes aux côtés notamment de Jean-Paul Belmondo avec qui elle vécut entre 1972 et 1980, a connu de nombreux déboires, entre chirurgie esthétique ratée, crises mystiques et problèmes judiciaires… avec notamment cette arrestation rocambolesque pour détention de drogue, racontée dans le livre.

Un peu à la manière de Patrick Modiano, Philippe Brunel tisse un récit assez trouble, fait de mystères, de personnages énigmatiques, de rencontres fortuites, de souvenirs plus ou moins flous, pour raconter la destinée et de cette actrice abandonnée de tous, tombée dans la dépression et qui décédera dans la plus grande solitude en 2015.

Un bel hommage de la part de Philippe Brunel à cette actrice pas comme les autres, fragile et sans doute moins armée que ses contemporaines face aux médias et au star system, avec ce livre en forme de balade solitaire dans les rues et de Rome durant un été caniculaire, pour se souvenir d'une époque où la femme-objet était très présente dans le cinéma et dans cette société italienne assez puritaine qui a voulu faire payer au prix fort à Laura Antonelli son insolence et son impudeur après quelques années de gloire éphémère.


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Que voilà une drôle d'idée : écrire un livre sur quelqu'un qui ne voulait plus que l'on parle d'elle, une italienne, actrice de cinéma.
Les italiennes : je me souviens quand j'étais plus jeune, alors que j'étais en vacances dans un pays étranger, au soleil, d'avoir été épatée par leur glamour et leur sens de la mise en scène. Il y avait un groupe de jeunes femmes italiennes où je résidais et je n'avais apporté que quelques vêtements pour une semaine, mais elles !!! Elles changeaient de maillot de bain tous les jours, de bijoux, de robes, que sais-je : j'avais l'impression d'assister à la fashion week. Donc en un mot comme en cent : les italiennes, quel cinéma.
Ici, il s'agit de l'actrice italienne, Laura Antonelli. Les gens de ma génération la connaissent un peu plus que la nouvelle, mais elle fait partie de ces actrices iconiques de la période faste italienne (les années 70), avec ses réalisateurs comme Fellini, Antonioni, Comencini, Visconti, Rosselini. Laura Antonelli est une femme fatale, un peu peuple, mais distante, elle fut "la Bardot italienne". Elle partagea une gloire passagère parmi Sophia Loren, Alida Valli (divine dans Senso), Silvana Mangano (Riz amer), Anna Magnani (Rome ville ouverte).
La vie de Laura (un peu comme celle de la mystérieuse jeune femme dont le portrait est le centre du film éponyme de Preminger "Laura") et surtout sa fin de vie en 2015, après une arrestation brutale en avril 1991, reste un mystère et est le prétexte pour l'auteur, pour parcourir les rues de Rome, croiser d'anciennes relations parfois interlopes, d'essayer de comprendre qui était celle qui se trouvait terriblement peu attractive, mais qui imprimait sur la pellicule, son image somptueuse. Une femme terriblement réaliste sur sa déchéance physique à venir, sans illusion sur sa célébrité, une femme que hantait son histoire familiale.
L'auteur part d'une rencontre impromptue avec l'actrice anonyme, en 1974, autour d'un café : rencontre car son ami de l'époque, Thierry, venait d'une famille très aisée, frayant dans le milieu du cinéma. Un rencontre qui avait marqué l'auteur par la douceur et la grâce de l'actrice.
Un roman très agréable à lire, qui vous donne l'impression de suivre un documentaire sur Antonelli, l'actrice certes, mais aussi la femme et son image. C'est un documentaire très vivant, pas une hagiographie, une réflexion sur la gloire et son passage. L'auteur raconte son amour du cinéma (Ah, l'action Christine !) et semble avoir un réel attachement au sens noble du terme pour la femme qui ne voulait plus exister.
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Est-ce bien un roman?
Philippe BRUNEL entraîne le lecteur dans une Rome caniculaire à la recherche d'une actrice italienne, une actrice solaire, Laura ANTONELLI. "Un visage d'ange sur un corps de pècheresse".
Actrice iconique des années 70, elle fut l'égérie de nombreuses comédies érotiques tout en intéressant les plus grands comme L. VISCONTI ou E. SCOLA. Très demandée par R. ALTMAN, elle aurait même pu faire carrière aux USA.
Vie de starlette, dolce vita, argent facile, alcools et drogues encore plus faciles, amours volatils, courtisans, tromperies, dépression… Pendant 7 ans une passion tumultueuse avec J-P BELMONDO…
Et puis, 1991, l'arrestation brutale, l'accusation (sans fondement) de dealer de la cocaïne. La descente aux enfers commence.
Une injection au collagène la défigure à jamais… Dès lors, Laura organise son suicide social: déchéance physique, intellectuelle, mentale. Elle s'isole, se claustre jusqu'à sa mort en 2015 dans la solitude et le le dénuement.

Philippe BRUNEL évoque magnifiquement la tragédie de ce destin. Il sort Laura de l'ombre dont elle s'était entourée sans pour autant en percer le mystère. le récit est bouleversant, sensible, mélancolique. Belle écriture qui se double d'une réflexion sur la gloire éphémère, les relations humaines dans le milieu frelaté du cinéma qui allie art et paillettes sordides.

Une citation magnifique de l'actrice: "Laissez moi être seule".
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Avant de commencer cette lecture, j'avoue, j'ai dû consulter mon ami Google. Non pas pour lui demander qui est la plus belle, mais bien plutôt parce que... Google, Google, dis-moi qui est Laura Antonelli.
J'aurais pu me contenter du roman de Philipp Brunel . Mais j'avais besoin d'un visage, d'une silhouette, de repères...

Laura Antonelli (prononcé Laora) était une actrice italienne très célèbre dans les années 70 surtout. Célèbre parce que belle, sans agressivité, sans éblouissement, avec quelque chose d'accessible. Célèbre parce que libre. Trop peut-etre...

Dans cette histoire, notre héros journaliste est envoyé à Rome pour une mission, n'ayons pas peur des mots, impossible. Retrouver Laura Antonelli. le but ? Lui proposer un script, un rôle, de revoir un ancien amant... Les intentions du commanditaire ne sont pas bien bien claires.
Laura Antonelli qui se terre. S'enterre vivante. Ne veut plus ni voir, ni parler à personne.

Mais enfin, il faut bien le remplir ce roman. Alors il rencontre des proches de Laura et des moins proches. Des témoins. Des ragoteurs. Ceux qui l'ont connue et ceux qui ont entendu dire.
Il y a toujours quelqu'un pour raconter Laura. Les amants de Laura. L'alcool et Laura. La drogue et Laura.

Le roman, c'est plutôt la déchéance de Laura. Vécu comme une rédemption. L'isolement après la gloire. L'âge, les rides, après la beauté. Nous sommes en Italie, la religion est prégnante, Dieu sera le secours de cette femme qui après avoir été une icône, est devenu l'exemple d'une certaine justice.

Nous sommes dans les années 7O.
Imaginez la réaction de cette Italie puritaine, comme encore imprégnée de l'inquisition, quand cette belle actrice qu'on a si souvent vu à demi-nue au cinéma tombe pour trafic de drogue...

C'est avec des mots plein d'admiration et d'indulgence pour cette femme que Philippe Brunel dresse son portrait. Elle est attachante, touchante, fragile. C'est un très joli livre, on le lit jusqu'à la lie. Sans écoeurement.
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Au-delà des apparences
Avec les souvenirs de la comtesse
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