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Critique de Little_stranger


Que voilà une drôle d'idée : écrire un livre sur quelqu'un qui ne voulait plus que l'on parle d'elle, une italienne, actrice de cinéma.
Les italiennes : je me souviens quand j'étais plus jeune, alors que j'étais en vacances dans un pays étranger, au soleil, d'avoir été épatée par leur glamour et leur sens de la mise en scène. Il y avait un groupe de jeunes femmes italiennes où je résidais et je n'avais apporté que quelques vêtements pour une semaine, mais elles !!! Elles changeaient de maillot de bain tous les jours, de bijoux, de robes, que sais-je : j'avais l'impression d'assister à la fashion week. Donc en un mot comme en cent : les italiennes, quel cinéma.
Ici, il s'agit de l'actrice italienne, Laura Antonelli. Les gens de ma génération la connaissent un peu plus que la nouvelle, mais elle fait partie de ces actrices iconiques de la période faste italienne (les années 70), avec ses réalisateurs comme Fellini, Antonioni, Comencini, Visconti, Rosselini. Laura Antonelli est une femme fatale, un peu peuple, mais distante, elle fut "la Bardot italienne". Elle partagea une gloire passagère parmi Sophia Loren, Alida Valli (divine dans Senso), Silvana Mangano (Riz amer), Anna Magnani (Rome ville ouverte).
La vie de Laura (un peu comme celle de la mystérieuse jeune femme dont le portrait est le centre du film éponyme de Preminger "Laura") et surtout sa fin de vie en 2015, après une arrestation brutale en avril 1991, reste un mystère et est le prétexte pour l'auteur, pour parcourir les rues de Rome, croiser d'anciennes relations parfois interlopes, d'essayer de comprendre qui était celle qui se trouvait terriblement peu attractive, mais qui imprimait sur la pellicule, son image somptueuse. Une femme terriblement réaliste sur sa déchéance physique à venir, sans illusion sur sa célébrité, une femme que hantait son histoire familiale.
L'auteur part d'une rencontre impromptue avec l'actrice anonyme, en 1974, autour d'un café : rencontre car son ami de l'époque, Thierry, venait d'une famille très aisée, frayant dans le milieu du cinéma. Un rencontre qui avait marqué l'auteur par la douceur et la grâce de l'actrice.
Un roman très agréable à lire, qui vous donne l'impression de suivre un documentaire sur Antonelli, l'actrice certes, mais aussi la femme et son image. C'est un documentaire très vivant, pas une hagiographie, une réflexion sur la gloire et son passage. L'auteur raconte son amour du cinéma (Ah, l'action Christine !) et semble avoir un réel attachement au sens noble du terme pour la femme qui ne voulait plus exister.
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